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2003 Celts
2005 Headcult

MORRIGAN - Headcult (2005)
Par STORM le 2 Juin 2025          Consultée 207 fois

Un peu après BATHORY et bien avant SIG:AR:TYR, MORRIGAN empruntait les traverses du grand Quorthon en y foulant ses traces pour continuer à faire vivre ce chemin. Et le duo allemand originel avait déjà du galon puisque dès 1992 (et ce n’est pas rien comme antériorité), ces deux-là, sous le patronyme de MAYHEMIC TRUTH, avaient enfanté quelques belles démos empreintes d’un beau Black Metal, déjà insufflé de relents épiques bien sentis. À ce titre, la compilation "In Memoriam" sortie en 1997 vaut son pesant de cacahuètes et, à l’instar par exemple de l’EP "Vinterlandet" de MOCK (le pré-KAMPFAR) produit en 1995, celle-ci nous donne quelques clefs de compréhension de cette passion brûlante de nos Germains pour le Viking Metal et de son envoûtement qui transparaît dès les premiers albums de MORRIGAN.

Peut-être que cet album ne fera pas tant que cela d’émules, mais il contient pourtant une atmosphère bien singulière qui, s’il est vrai qu’elle est avant tout très BATHORY-ienne (MORRIGAN ne s’est jamais caché dans de rares interviews d’être un hommage appuyé à l’œuvre de Quorthon) et se veut être la suite post "Blood, Fire, Death" jamais continuée par le Suédois à barbiche, pourrait aussi se rapprocher des premiers albums de PRIMORDIAL. Sous le couvert de la Morrigan, la déesse de la guerre, de la mort et de la prophétie dans la mythologie celtique, qui plane sur l’album comme une entité totémique, "Headcult" nous parle tout au long de sa durée de résistance païenne, de mémoire ancestrale et de transcendance par le sang et le feu. Les Celtes vénéraient les têtes humaines, celles de leurs ennemis également. Ils clouaient ces trophées à leurs maisons ou bien les embaumaient – sort réservé à leur plus valeureux ennemis), ou les attachaient au cou de leurs chevaux, ou pouvaient aménager les crânes en coupe à boire. Ces têtes coupées, et ces crânes avaient-ils une valeur spirituelle ou étaient-ce davantage les preuves de leurs prouesses guerrières héroïques ? Les avis des historiens divergent…

Concernant ce "Headcult", passez ce cours d’histoire sachez que vous allez retrouver cet aspect assez mystique et guerroyeur à la fois. Le chant clair entonné comme une incantation où les vocaux vociférés de Beliar font preuve d’une grande congruence avec les riffs épiques et les effets sonores qui ont pour dessein de nous faire voyager sur les terres ensanglantées des champs de bataille. Le son volontiers rugueux de l’album et le jeu singulier de la batterie, bien mise en avant dans le mix, avec notamment le son tranchant de la caisse claire de Balor, et son appétence pour frapper les toms, ont participé à faire de ce "Headcult" un de mes incontournables pendant des années. Si l’album n’a pas trop mal vieilli, je constate, bien des années après, que sa réécoute ne me procure plus autant d’envoûtement. Néanmoins, si tout n’est point parfait et que des titres sont moins inspirés que d’autres, je vous conseille de jeter une oreille sur certains.

Je parle de l’immersif "Beyond The Convent" avec son mid-tempo belliqueux qui pourrait nous conter les tourments et les pensées nocturnes du guerrier avant son départ à la guerre du lendemain. Je souhaite aussi attirer votre attention autour de "Talisain" qui, avec ses montées et ses descentes pourrait être cette mise en route, cet adieu aux proches, tant la mélancolie de certains passages nous paraît éprise d’émotions variées : tantôt de joie, tantôt d’abattement. "Crom Cruach", "Spell Of The Mountain King" sont aussi deux titres bien différents. Le premier joue des coudes avec "Beyond The Convent" dans la catégorie des riffs épiques et atmosphériques les plus entrainants de l’album, tandis que l’autre conclut l’album et ferme la marche de sa lascivité et de ses embruns ténébreux avec maestria.

MORRIGAN nous adresse avec ce "Headcult", un album bien peu mâtiné de Viking Metal folk ou enjolivé. La vision frustre, primitive et mystique de cet album, son esthétique sombre et sa pochette sobre pourraient nous rappeler d’autres pères fouettards tels que KAMPFAR et WINDIR, les aspects mélodieux du second en moins. Il y a bien quelque chose de supplémentaire qui se dégage de ce "Headcult" et qui ne tarit pas malgré les décennies passées. Je pense qu’il s’agit de l’authenticité de l’approche de Beliar. Ce dernier a toujours refusé de se prêter à un quelconque jeu médiatique ni à se produire sur scène. Il fait partie de ces personnages du Black Metal, de ces puristes qui dans l’ombre développent leur art sans se soucier du reste. Ils sont de moins en moins nombreux à notre époque. Question de génération peut-être, question d’engagement très certainement.

Note réelle : 3,5/5.

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- Beliar (chant, guitare, basse, claviers)
- Balor (batterie)


1. Morrigans Flight Over Celtic Lands
2. Crom Cruach
3. Where Rainbows End
4. Bloody Blue Faces
5. They Can't Tame The Devil
6. Headcult
7. Talisain
8. Beyond The Convent
9. Spell Of The Mountain King



             



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