Chroniquer un album du groupe suisse GOTTHARD est toujours un exercice compliqué pour moi. Oui je sais je l'ai dit et je le répète et je le redirai à chaque chronique de ce groupe, il était pour moi mort depuis le décès de Steve Lee aux États-Unis survenu brutalement en 2010. J'ai malgré tout pris mon courage à deux mains pour reprendre la discographie du groupe suite à mon intégration sur NIME, grand bien m'en a pris car je suis finalement tombé sur des excellents morceaux venant d'albums plutôt corrects. Corrects oui, car aucun opus n'a évidemment autant de qualités que les anciens albums du groupe. Je dois reconnaître que l'arrivée de Nic au chant (même si je trouve quand même que le côté clone vocal est un peu dérangeant) a permis au groupe de se maintenir actif et même de renaître (NB : le premier album avec le nouveau vocaliste s'appelant "Firebirth"). Et quel courage aux membres "vivants" de reprendre la route des studios et des salles de concert. Bref, j'ai fait la paix avec GOTTHARD, évoquons donc ce quatorzième album des suisses.

Après cette longue parenthèse et si vous êtes toujours avec moi, quand j'ai appris la nouvelle de la sortie d'un d'un nouvel opus en 2025, mes attentes étaient proches du néant. Et donc j'ai lancé l'album sans réelle attente, et finalement c'était peut-être la meilleure technique. Et dès le premier morceau "AI & I", j'ai trouvé ça très cool. GOTTHARD nous sort un hit de Hard moderne avec une production aux petits oignons. Et cela ne va pas s'arrêter là tant "Stereo Crush" regorge de bonnes idées. Les singles "Thunder And Lightning" et "Boom Boom" sont tubesques. La première étant une composition assez Hard FM très réussie tandis que la seconde est ultra facile dans sa structure et ses paroles à l'instar d'un "Lift U Up" (album "Lipservice"), et ça le fait carrément. Dans les points positifs, notons aussi "Rusty Rose" et son groove hypnotique ainsi que "Liverpool", d'une légèreté délicieuse.

"Stereo Crush" a l'avantage de ne pas durer très longtemps et l'ennui ne pointe jamais réellement le bout de son nez même si en effet certaines compositions sont un peu moins réussies. Je pense à "Shake Shake" un brin poussive et à "Devil In The Moonlight" et ses whohoho mal sentis. Dommage car les riffs étaient pêchus. On a également une reprise des BEATLES avec "Drive My Car" pas très utile en soi mais qui apporte un petit côté moderne à la chanson originale des Fab Four. Qui dit GOTTHARD dit ballade qui sont au nombre de 3 ici. Elles sont toutes très agréables mais ne parviennent pas à atteindre les mythiques "Heaven" ou "One Life, One Soul". Mention spéciale toutefois à "These Are The Days" qui clôt l'album, un brin Folk avec son harmonica et son refrain dansant qui referme la porte de bien belle manière.

Dans sa globalité, "Stereo Crush" sonne comme un retour gagnant. 5 années ont passé et j'ai le sentiment que cela a été bénéfique à Leo Leoni dans sa manière de composer (même si le bougre était bien occupé avec son side-project CORELEONI). Comme quoi, n'attendre rien d'un groupe est peut-être la meilleure approche et ce quatorzième album est, pour l'instant, le meilleur album de GOTTHARD depuis le décès de Steve.

Note réelle : 3,5/5