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DEAD KENNEDYS - Plastic Surgery Disasters (1982)
Par KOL le 26 Mai 2025          Consultée 563 fois

Des fois qu’on les aurait pris pour des rigolos avec "Fresh Fruit For Rotting Vegetables" deux ans plus tôt, les DEAD KENNEDYS décident d’enfoncer le clou avec "Plastic Surgery Disasters", bien plus sombre que son prédécesseur. Il faut dire que l’actualité fut chargée pendant cette période : départ du membre fondateur Ted, remplacé par D. H. Peligro (décédé d’une overdose en 2022) derrière les fûts, arrivée à la maison blanche de Ronald Reagan, signature avortée sur une major pour cause de paroles trop outrancières pour l’époque (le single "Too Drunk To Fuck", extension naturelle de leur essai séminal), l’heure n’est pas à la gaudriole pour les DEAD KENNEDYS.
Cela se ressent forcément sur ce second LP - l’étonnant favori de Jello Biafra parmi leur discographie - plus hardcore et torturé que son prédécesseur, mais toutefois empreint de la même force revendicatrice à l’image de son artwork franchement dérangeant, tiré d’une photo mettant en scène la paluche d’un missionnaire européen tenant dans la sienne celle d’un jeune Ougandais victime de la famine.

Avec "Plastic Surgery Disasters", le combo use de cette énergie viscérale Punk pour complexifier quelque peu ses compositions, dont la durée moyenne passe de deux à trois minutes trente environ. Vous apprécierez le geste réalisé en direction des Progueux à sa juste valeur, sans aucun doute. Et ce n’est pas un hasard si la perfide Albion fut l’un des premiers pays à reconnaître le talent des DEAD KENNEDYS. La culture Punk y est foisonnante et la frustration de voir les SEX PISTOLS s’arrêter à un seul album est grande. East Bay Ray et sa bande n’ont pas ce côté "destroy" de leurs cousins britanniques, ce qui leur évitera la gabegie en jus de boudin vécue par les Anglais. Les Américains ont également plus de sève et de substance, qui leur confère une mission allant au-delà de celle de faire cramer Buckingham Palace et explique sans doute leur plus grande longévité (toutes proportions gardées bien entendu, on parle malgré tout de Punk, les amis).

Si les DK ralentissent relativement le tempo, c’est pour taper plus fort. Plus engagés, plus variés, mais toujours indomptables, le quatuor de Frisco laisse libre-cours à sa créativité, s’affranchissant d’un certain nombre de codes Punk. Le son s’épaissit ainsi tandis que Biafra semble plus dérangé que jamais, adaptant une posture vocale que pilleront Tankian (SOAD) et Patton (FNM) une dizaine d'années plus tard. On trouve également sur cet essai sophomore des plans quasiment Jazzy, encore une fois porté par la basse absurde de créativité de Klaus Flouride, injustement snobé au moment de citer les grands noms de son art. Ses lignes sont une fois de plus impeccables de justesse ("I Am The Owl", "Dead End"), mais groovent légèrement moins que sur l’opus précédent, comme si le ton était plus grave.

L’envie se fait plus sombre, et la sensation est perceptible sur chaque instrument, à commencer par le chant de Biafra. L’écriture des morceaux est plus déstructurée ("Terminal Preppie"), ce qui rappellera encore à certains du SYSTEM OF A DOWN avant l’heure ("Trust Your Mechanics", "Buzzbomb"), avec qui ils partagent des convictions bien marquées. En revanche, je trouve la formation californienne moins inspirée sur ses chorus, qui faisaient mouche quasiment à chaque piste sur "Fresh Fruit For Rotting Vegetables". Or, on le sait, on peut se vindicatif tout en rassemblant autour de soi, c’est d’ailleurs généralement la force du mouvement Punk contestataire. Ici, les DEAD KENNEDYS ont parfois le cul entre deux chaises, celle de la revendication et celle de la sophistication musicale, au risque de sonner aride aux feuilles. Moins immédiat que son évident prédécesseur, le sophomore "Plastic Surgery Disasters" prend le risque de perdre quelque peu son audience dans ses expérimentations chaotiques ("Well Paid Scientist") au détriment de chansons plus simplistes mais aussi souvent plus efficaces ("Halloween", "Winebago Warrior").

L’inquiétante et étonnante - par sa durée de près de six minutes - "Riot" constitue un parfait exemple de l’ambiance sombre dégagée par l’opus, renforcée par un final en Spoken Word, technique que Biafra réutilisera à vau l’eau dans sa future carrière solo. Il est intéressant de noter que la moyenne des neuf premières pistes avoisine les 2’30, quand celle de la face B (les cinq suivantes) s’élève plutôt à 4’30. Un shoot de folie décomplexée pour ouvrir les hostilités, puis une grande dose de cyanure obscure tirant franchement vers ce que deviendra le Hardcore moderne pour les clore, c’est la recette de cette cuvée 1982, un brin déstabilisante mais loin d’être dénuée d’intérêt à l’image de sa seconde moitié, incontestablement ma favorite.

Note réelle : un petit 3,5/5 pour la route !

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   KOL

 
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- Jello Biafra (chant)
- East Bay Ray (guitare)
- Klaus Flouride (basse, choeurs, clarinette)
- D. H. Peligro (batterie, choeurs)


1. Advice From Christmas Past
2. Government Flu
3. Terminal Preppie
4. Trust Your Mechanic
5. Well Paid Scientist
6. Buzzbomb
7. Forest Fire
8. Halloween
9. Winnebago Warrior
10. Riot
11. Bleed For Me
12. I Am The Owl
13. Dead End
14. Moon Over Marin



             



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