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HEAVY METAL CELTISANT  |  STUDIO

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2021 A Way
2024 Legends

E.P

2020 Awakening
 

- Membre : Mortuary

ORKHYS - Legends (2024)
Par JEFF KANJI le 26 Mai 2025          Consultée 958 fois

Persévérer, bouffer de la vache enragée, échouer, recommencer, remettre l’ouvrage sur le métier... Autant de termes que de réalités pour tout artiste ; des souffrances de l’ombre, une sensibilité malmenée en permanence, et un chemin de croix presque tu, dans une société qui voit encore trop facilement les peintres, les photographes, les comédiens ou les musiciens comme des saltimbanques, pratiquement clodos, miséreux, responsables par leur fainéantise de leur dénuement.

Beaucoup ont donc fait le choix de gagner leur vie autrement, sans pour autant se défaire de cette passion dévorante, de cette volonté sans faille de témoigner de ce qu’on a à dire, de prouver que l’on est pertinent, que notre parole mérite d’être entendue. Cet écho à des propos de Brice, suite à un concours pour lequel ORKHYS a même écrit un titre inédit, où le Heavy Metal se faisait une nouvelle fois rabrouer par une pseudo intelligentsia Metal ne jurant que par le –core et l’extrême, il a résonné en moi bien sûr, mais sans doute aussi chez beaucoup de confrères musiciens de Metal.

Car ORKHYS, même si ses ambitions n’étaient pas à la hauteur de nos attentes, a depuis ses débuts systématiquement remanié, affiné et ciselé son art pour arriver en 2024 à un album cohérent, habité, au souffle personnel et qui malgré quelques maladresses encore est bien plus sûr de ses forces, et a tourné certaines de ses faiblesses à son avantage : c’est ce mélange de particularités et d’inconséquences qui fait une personnalité, et ça les Franciliens l’ont graduellement intégré et renforcé.

La harpe associée au chant de Laurène était un atout, elle est ici parfaitement intégrée dans l’écriture et le son ORKHYS, enrichie comme sur “A Way” de cornemuses qui viennent souligner le caractère résolument celtique qu’embrasse le groupe désormais. Les thématiques, largement inspirées par les origines de sa chanteuse, et dont les évocations avaient su me toucher sur l’album précédent (“Home”) servent de fil conducteur à “Legends” qui n’aurait pu mieux porter son titre.

Du côté de la section Metal, cela s’avère aussi cohérent, car en sus de deux guitares (et les soli bien sentis distribués au fil de l’album), la composition vient renforcer son côté MAIDENien en composant des thèmes modaux sur bourdon qui pour le coup renforcent le caractère Folk. Cela se sent aussi parfois dans le chant de Laurène dont certains élans engagés peuvent rappeler le phrasé d’un Blaze Bayley. La musique d’ORKHYS s’est donc clarifiée, mais pas simplifiée pour autant, du moins pas toujours. Et le meilleur titre pour s’en rendre compte, c’est le premier : “Boudicca, Queen Of The Iceni”, ce changement de tonalité qui met le refrain sur orbite est redoutable. C'est ce genre de souffle (pas forcément épique, tout n'a pas besoin de l'être) qui donne envie de rester accroché à son casque, et quand bien même les sons de clavier sonnent un peu cheap.

Les lignes de chant peuvent encore certainement gagner en variété, mais Laurène est une interprète habitée dont la musique et l’arrangement servent désormais les qualités. Je regretterai juste pour chipoter un mixage “à la française” c’est à dire avec un chant un peu trop aux avant-postes, et une recherche d’équilibre. À cet égard il est impensable de ne pas parler de “Deirdre An Bróin”, seul titre chanté en français, et pour moi la plus grande réussite du point de vue du chant ; c’est sur ce titre extrêmement mélancolique (et pourtant bien Heavy) que Laurène gagne ses galons ; on y croit, et chaque syllabe est habitée par Deirdre.

Je ressors de l’écoute de “Legends” particulièrement satisfait. Je suis conscient de ne pas avoir écouté le nouveau classique du millénaire, mais la personnalité du groupe, la conviction et le goût du travail bien fait, la très nette progression depuis son premier album me subjuguent, et je dois confier que les mythes et légendes celtiques me touchent bien plus ici que les bestiaires et lores plus répandus dans le Metal, surtout qu’on sent ses protagonistes ancrés dans une forme d’onirisme, que sa chanteuse véhicule à merveille, loin du royaume des castafiores.

Note réelle : 3,5/5.

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   JEFF KANJI

 
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- Julien Lancelot (basse)
- Laurène Telennaria (chant, harpe)
- Brice Druhet (guitare, arrangements, claviers)
- Jean-yves Chateaux (batterie)
- Henri Genty (guitare)


1. Legends
2. Boudicca, Queen Of The Iceni
3. The Scream Of The Banshee
4. Deirdre An Bhróin
5. The Chained Oak
6. Bae An Anaon
7. Draugar
8. The Dullahan
9. The Infernal Kelpie



             



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