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GRIMA - Frostbitten (2022)
Par MEFISTO le 20 Mai 2025          Consultée 433 fois

Si je suis franc avec vous, chers lecteurs, j'avouerai sans détour que GRIMA m'a permis de poursuivre ma quête de fantasmes musico-sylvestres sans trop m'écorcher. Ses peintures sentant bon la gomme de pin continuent de dégouliner dans mes conduits et mon âme comme de l'hydromélasse (@MefistoDico 2025). Fallait bien que "Frostbitten", successeur du merveilleux "Rotten Garden" tombe un jour sous ma houlette ! Et bing ! Autre knockout. La frappe est plus pesante, attention...

Plus brut que "Rotten Garden", "Frostbitten" et sa production également plus sale se rapproche davantage du rêveur "Will Of The Primordial", autant dans la forme que le fond. Si "Rotten" sonnait plus automnal, les jumeaux russes reprennent les rênes de leur monture hivernale sur ce cinquième exercice de style, sur lequel leur éclipse instrumental, l'accordéon, est éclipsé par un Black Atmo plus trad' et violent. Soyez sans crainte, point ici de reproche. Que des félicitations pour ce détour vers les sous-bois enneigés inhospitaliers.

"Frostbitten" « souffre » peut-être d'une production limite, cela n'empêche pas Morbius et Vilhelm de piocher profondément au niveau des émotions, jusqu'à ce qu'ils dérochent de petits diamants tels que la larmoyante ritournelle guerrière de "Moonspell And Grief", la montée en puissance de "Giant's Eternal Sleep" le bridge vaporeux sur "Winter Morning Tower", la froideur cristalline de "Mana", la bastonnade de riffs et trémolos, savamment orchestrée, de "Hunger God", ainsi que la mastodonte première pièce, "Gloomy Heart Of The Coldest Land", qui résume l'essence de ce "Frostbitten" engraissé aux lichens issu d'un pergélisol paralysant le cœur. Putain, ces 9:33 figurent parmi les meilleurs flashs de la carrière du duo infernal !

Mais bon, si vous kiffez GRIMA pour l'accordéon, vous risquez de rester sur votre faim sur "Frostbitten", dont les quelques soubresauts folk ne servent qu'à assurer le quota syndical. Les Russes sont plus déchaînés que jamais et auréolent leur son bourbeux et vindicatif de nappes de synthé aux saveurs ensoleillées et lunaires. Belle réplique aux grattes et à la double pédale formant le noyau dur de cette morsure gelée. Le bluff est fort, même sur "Into The Twilight", qui s'annonce après quelques secondes comme une balade, mais qui meut rapido vers un énième esclandre. Vous serez prévenus, mortels !

Album simple dans sa résistance toute relative, "Frostbitten" renvoie l'ascenseur au bon moment et garantit une suite discographique forgée dans les hourras ! Pour GRIMA, véritable orfèvre d'un Black Atmo singulier, même quand il rumine dans des steppes ravagées depuis belle lurette.

Podium : (or) "Gloomy Heart Of The Coldest Land", (argent) "Moonspell And Grief", (bronze) "Hunger God".

Indice de violence : 3,5/5.

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- Morbius (guitare, basse)
- Vilhelm (chant, guitare, synthé)


1. Gloomy Heart Of The Coldest Land
2. Giant's Eternal Sleep
3. Into The Twilight
4. Hunger God
5. Moonspell And Grief
6. Winter Morning Tower
7. Mana



             



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