Après un "Frostbitten" brut de défrocage (@MefistoDico2025), aux accents old school reniant presque la relative clarté de l'excellent "Rotten Garden", les Ruskovs sont de back in Black Atmo "made in real wood and emotions". "Nightside" sonne plus mature, ensoleillé, près du peuple, que "Frostbitten", qui a été produit par un gus différent, alors… Bref, attendez-vous à une facture technique plus rentre-dedans, bien que cela ne soit pas un gage de triomphe…

Ceci étant maugréé, ce sixième albeume de GRIMA depuis 2025 est-il défoncé de radotages ou vaut-il la pépeine qu'on s'y attarde en attardé ? Je ne parierai jamais contre le duo Morbius et Vilhelm, car il détient une formule des plus balèzes : Black Atmo aux ambiances nostalgico-forestières merveilleuses, appuyées par un savoir-faire imparable au niveau des grattes et de l'accordéon, un des instruments Folk les plus sous-estimés, car peu utilisé en mainstream, à part au premier de l'An…

J'ai envie de prétendre que n'eut été de cet outil patrimonial, GRIMA n'aurait peut-être pas ravi autant que sur ses efforts précédents. L'accordéon brille heureusement un peu partout et confère à la galette plus d'intérêt que n'aurait déployé un band de Black Atmo lambda de la trempe des Russes. Suis-je ingrat de penser ainsi, au vu des réussites successives du groupe ? Sûrement. Car "Nightside" est loin d'être ennuyant, je dirais plutôt ennuyeux. Complexe s'avère-t-il à assumer.

Si on fait abstraction des intro et outro, on a huit chances de se repaître. La bombance débute rondement avec la surprenante et rentre-dedans "Beyond the Dark Horizon", qui tranche avec le format auquel GRIMA nous a nourris. En à peine 3:30, elle nous chauffe l'étrier et nous met le pied… à l'enclume. À moins que ce soit le contraire ? S'insinue alors LA pièce musculo-poétique du disque, celle qui évoque avec majesté le Black Atmo terreux et étoilé des Poutiniens. Visualisez la vidéo pour goûter aux images de la première minute, ça vaut le coup d'œil…

"Nightside" peine ensuite à conserver le tempo et la profondeur créative des dix minutes précédentes, jusqu'à ce que la plage-titre vienne tout éclater. À moins que la tronche Folk de "Skull Gatherers" vous séduise… Bref, "The Nightside", véritable labyrinthe en dents de scie, fracasse nos certitudes GRIM-iennes et donne le ton pour la chute, que l'on espère magique. Malheureusement, nos attentes seront un brin déçues, car n'eut été de la tristesse de "Where We Are Lost" et des jolies trouvailles nostalgiques de "Curse Of The Void", on se serait cru au cœur d'un léger essoufflement. Et là, ça aurait coûté cher.

MAIS, en vétéran maîtrisant son art, GRIMA arrive à toucher aux quatre étoiles de nouveau. Difficile de descendre sous les 8/10, car si des pièces telles que "Mist And Fog" ou "Impending Death Premonition" laissent de marbre craquelé, la force des Russes s'impose dans le reste du bouzin pour équilibrer la danse. Je ne sais pas comment ils y arrivent, mais ça fonctionne !

* La pochette est absolument magnifique, n'est-ce pas ? Elle colle très justement aux fresques tracées, des troncs aux exoplanètes.

Podium : (or) "The Nightside", (argent) "Flight Of The Silver Storm", "Beyond The Dark Horizon" (bronze).

Indice de violence : 3/5.