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Tristan CLARK - The Origin: Music From Eviternity Ii (2025)
Par ANIMA le 4 Mai 2025          Consultée 544 fois

J’ai déjà crié mon amour pour Doom en ce merveilleux site quand j’avais chroniqué l’OST remixé par Andrew Hulshult, mais vraiment, je n’ai fait qu’effleurer le terrier de lapin dans cette chronique. Parce que là, on va parler de Doom, mais pas du Doom commercial que tout le monde connaît et achète au prix d’un kebab sur GoG histoire de s’amuser cinq minutes avec le Super Shotgun. Là on va parler de la communauté des mappeurs, des gens complètement fous qui se disent qu’ils vont pondre les meilleures expériences vidéoludiques de ces dernières années dans l’ombre d’un géant et y rester. Et dans tout ce foisonnement de création, 2024 a été une année vraiment marquante avec certaines sorties vraiment excellentes (la perle d’exploration et d’ambiance Umbra, le chaos expérimental de Tower of Babel, la démesure de Doom II in City Only et le très bel hommage d’Into Sandy’s Cities) et puis il y a eu Eviternity II.

Eviternity II, au niveau de la communauté Doom, c’est le blockbuster ultime. Un megawad de 36 niveaux gigantesques et ultra détaillés, l’exploitation de tout ce que peux permettre le format MBF 21 et ce qui nous intéresse le plus : une bande-son de fou composée par cinq des plus gros talents de la communauté, AD_79, Velvetic, Jimmy Paddock, Dragonfly (qui est aussi le leader du projet) et l’homme du jour, Tristan Clark. Parce qu’ici, on ne va pas chroniquer l’OST en elle même (aussi géniale soit-elle, allez écouter !), en fait, le projet de "The Origin: Music From Eviternity II" c’est de reprendre les morceaux composés en MIDI par Tristan Clark et de les réenregistrer avec des instruments, et le résultat est excellent.

Alors par contre, ne foncez pas sur l’album en vous imaginant tomber sur un truc turbo Metal comme les OST des Doom modernes ou le remix "IDKFA" d’Andrew Hulshult, non. Eviternity II est un wad dont la proposition est l’aventure et le grand spectacle et l’OST reflète ça avec des compositions qui sont rarement dans l’agression et qui vont plus chercher le dépaysement et le grandiose en allant piocher dans un registre plus proche du Rock Progressif que du Metal même si attention, le Metal reste présent de par des riffs et des leads de guitare saturée ponctuels et d’une tension présente constamment, notamment dans la manière dont sont programmées les percussions (oui on est sur du fait maison par un seul musicien qui gère déjà les guitares, la basse et les synthés, donc on va pas lui en vouloir). Et allez, c’est rare que j’ai envie d’écrire une longue chronique, mais j’ai envie de m’attarder un peu sur certains points.

Déjà, le dépaysement est réellement présent, on a droit à autant d’ambiances différentes qu’il y a de morceaux et même quand ils sont regroupés sous une thématique commune. Par exemple "Tomb Crawler", "Desert Treasure", "Dust Devil" et "The Sandwalker" qui viennent de niveau du chapitre à thématique désert / Égypte antique, ils évoquent tous cette ambiance mais chacun de manière différente. "Tomb Crawler" va jouer sur des percus tribales et une guitare lancinante, "Desert Treasures" va aller sur une tension montante à base de piano et de corde rejoint par de la guitare électrique, "Dust Devil" va jouer sur l’action du niveau qu’il accompagne avec ses gros riffs et "The Sandwalker" va à fond jouer sur le mystique et l’inquiétant en proposant une formule similaire à "Tomb Crawler" mais en la poussant bien plus loin. Je ne vais pas non plus vous détailler les dix-huit morceaux, ce serait long et fastidieux mais il y a de véritables pépites d’ambiances dans le lot, pour en citer quelques-unes j’adore la galopante "The Floating Islands" avec son saxophone qui se lance en duel sur des cordes à sonorités asiatiques pendant qu’un riff rebondit en fond, j’aime "The Longest Night" avec ses claviers presque féeriques et sa belle ligne de basse tout en rondeur apaisante et que dire de "Otherworld", morceau purement Ambient traversé par des chœurs inquiétants et des sons électroniques étranges.

Mais surtout si je fais cette chronique, c’est pour vous parler de deux morceaux, "The Origin" et "Velocity". "The Origin", c’est le morceau du dernier niveau d’Eviternity II, un boss final original qui est un combat plutôt épique et bien foutu en plus de ne pas être un énième Icon of Sin (boss final de Doom II qui est souvent le boss final des megawad vu que ceux-ci se calquent souvent sur la structure de Doom II) et il n’a pas été retravaillé pour l’album vu que pour marquer le joueur et ajouter un peu d’intensité dramatique au fight, le morceau est tel quel sur Eviternity II (merci le format .ogg vorbis) et c’est vraiment une musique épique, grandiose et solennelle qui marque l’action avec un riffing nerveux qui se retrouve transfiguré par des envolées magnifiques soulignées par des chœurs et des arrangements orchestraux sublimes, en plus de reprendre de manière symbolique la mélodie de "End of the Line", premier vrai niveau du jeu.

Et "Velocity", et bien, "Velocity" c’est un morceau absolument dantesque. Déjà, il accompagne Charge qui est un des meilleurs niveaux du wad et il est à son image. Charge c’est un niveau plutôt linéaire dans sa structure en nous faisant démarrer dans un canyon, passer par une mine pour ensuite aller prendre d’assaut un barrage hydroélectrique et finir le niveau avec un fight dantesque dans un réacteur. La prouesse du niveau en dehors de ses visuels somptueux est son level design qui arrive à nous faire oublier sa linéarité en nous imposant un rythme effréné où les affrontements s’enchaînent constamment sans jamais se ressembler et en proposant certains gimmicks assez originaux (genre pouvoir électrocuter tout les ennemis dans la fight finale, c’est assez jouissif). Et bien "Velocity" va aller soutenir tout ça avec une musique au rythme élevé qui pose sa mélodie principale dans les premières secondes pour ensuite s’élancer dans six minutes ininterrompues de duels de solo. Et là tout y passe, la basse saute dans tous les sens, les solos de guitare répondent aux solos de synthés qui se posent sur des leads mélodiques lancés par quelques notes de piano et ça ne s’arrête jamais. À l’instar du niveau qui se renouvelle constamment, le morceau aussi et rien n’est à jeter, chaque transition est fluide, chaque solo prend son temps sans jamais trop durer et c’est juste jouissif à entendre.

Enfin voilà, je suis totalement amoureuse de "The Origin: Music From Eviternity II". Ça vient d’une création vidéoludique formidable, c’est exécuté de manière impeccable et je pourrais presque mettre l’album en sélection. Cependant, je vais me modérer un peu avec une chose : Tristan Clarke est un musicien talentueux, ça il n’y a pas de problème, mais comme dit plus haut, les autres contributeurs à l’OST d’Eviternity II le sont tout autant et j’ai un peu la petite frustration de ne pas voir leurs morceaux subir le même traitement (genre, "A Dreamless Eternity" d’AD_79 ou "Hyperdrive" de Jimmy Paddock, bordel ils auraient pu être encore plus merveilleux qu’ils ne le sont déjà !). Mais bon, c’est ainsi et mine de rien, le travail fourni est déjà suffisamment énorme pour le saluer, et si vous en voulez plus, je ne peux que vous recommander d’aller tâter du super shotgun sur les deux opus d’Eviternity, ce n’est pas du temps que vous allez perdre, croyez-moi.

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- Tristan Clarke (tout)


1. Darkness Falls Upon Elysium
2. The Infinite Labyrinth
3. End Of The Line
4. Tomb Crawler
5. Desert Treasure
6. Dust Devil
7. The Sandwalker
8. Velocity
9. The Floating Islands
10. Downpour
11. Carbon
12. Giestrandæg
13. Gyászolás
14. The Longest Night
15. Journey To The Other Side
16. Cold Air
17. Otherworld
18. The Origin



             



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