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1981 Bad Reputation
1982 I Love Rock'n'roll
1983 Album
1984 Glorious Results Of A...
1986 Good Music
1988 Up Your Alley
1994 Pure And Simple
2006 Sinner
2010 Greatest Hits
2013 Unvarnished
 

- Style : Pat Benatar, Halestorm
- Style + Membre : The Runaways

Joan JETT - Bad Reputation (1981)
Par DARK BEAGLE le 15 Mai 2025          Consultée 658 fois

Alors que les RUNAWAYS avaient splitté en 1979, Joan Jett va rapidement se remettre en selle en enregistrant un premier album solo, de façon indépendante, qu’elle vendra principalement à la sortie des concerts. Un an plus tard, elle va signer avec le label Boardwalk Records et ce disque, qui s’intitulait simplement "Joan Jett", va ressortir avec non seulement le nom de l’artiste et du backing band qui l’accompagne, mais avec un nouveau titre également. Les BLACKHEARTS sont un clin d’œil à la maison de disque que la guitariste et chanteuse avaient créée en compagnie de Kenny Laguna, mais la motion n’apparait pas sur la jaquette à l’exception de ce cœur noir, qui nous présente juste Joan Jett et sa guitare.

Gamin, elle m’intimidait beaucoup. Je sais, c’est très con, mais Sigourney Weaver me faisait le même effet. Si j’ai vu "Alien" bien trop tôt (et ça c’est une autre histoire), je restais souvent dans la chambre de mon cousin, les yeux rivés sur un poster de l’artiste qui côtoyait celui où un certain Eddie manipule le diable qui lui-même manipule Eddie. Elle me fascinait, elle dégageait un truc (j’ai compris plus tard que je la trouvais sexy) et ses passages à la télé, toujours pour jouer la même chanson d’ailleurs, me captivaient. Il se dégageait d’elle une assurance et ce qu’il fallait de provocation pour la rendre véritablement charismatique.

Et cela, je le ressentais également que je l’entendais chanter sur album. "Bad Reputation" est cependant un disque bien bâtard dans sa construction. Il y a des morceaux originaux, certes, mais également de nombreuses reprises, qui seront toujours de la partie quand elle ne se réappropriera pas certains standards de son ancien groupe. Le groupe n’étant pas formé à l’époque de l’enregistrement, ce sont divers musiciens – et pas des moindres – qui vont venir épauler notre petite brune. On parle de Steve Jones et de Paul Cook des SEX PISTOLS, ou encore de Frank Infante et du regretté Clem Burke de BLONDIE.

Aussi il ne faut pas s’étonner s’il y a un côté Punk qui se dégage de ce disque, un brin dans la lignée des RAMONES, mais cela ne se résume pas à ça. Bien entendu, le title track offre une ouverture d’enfer, ça envoie sec, Joan est bien agressive derrière le micro, le refrain fonctionne parfaitement. L’ensemble est très basique et c’est exactement ce qu'il faut à ce titre. Quelque chose qui déboule à cent à l’heure et qui s’incruste dans la tête de bien belle façon. Mais il ne résume en rien ce disque qui se veut quand même bien plus varié que cela.

Certaines reprises vont connaître une interprétation bien dynamitée ("Do You Wanna Touch Me" de Gary GLITTER, tout à fait remarquable, avec toujours un esprit Punk qui traîne par là), d’autres vont s’avérer un brin plus fidèles aux originales, comme la ballade "You Don’t Own Me", que Joan Jett n’aura pas privé de sa sensibilité. Aussi le disque se présente un peu bizarrement dans le son, entre démarche dans l’ère du temps et sonorités vintage, entre la fin des années 50 et le début/mid 60'. Cela va donner par moment une impression de montagnes russes à l’album, qui aura le mérite de briser la linéarité de l’ensemble, mais rendra parfois le tout trop hétérogène pour tenir sur la durée.

Vocalement, Joan s’en sort souvent très bien là où elle doit se montrer la plus vindicative ("Bad Reputation") ou la plus aguicheuse ("Do You Wanna Touch Me"). On appréciera également la douceur qu’elle est capable d’apporter à "You Don’t Own Me", sans pour autant atteindre la profondeur qu’avait en son temps Lesley Gore, cependant on sent qu’il s’agit là d’une chanson qui l’a marqué et qu’elle a aimé. Elle y met du cœur. Sinon, elle sait très bien faire fonctionner sa gouaille, une espèce de nonchalance comme si elle nous racontait une blague potache à la machine à café. C’est également cela qui va faire son charme, car cela permet de fermer les yeux sur des petites imperfections, dont la plus flagrante est alors un spectre vocal quelque peu étriqué.

L’album navigue entre un mélange de Punk, de Glam Rock, de Rock des sixties également, et il est finalement plutôt à l’image de Joan Jett. Entre ce qu’elle écoutait gamine, puis dans son adolescence et ses derniers coups de cœur musicaux, elle est parvenue à trouver une formule qui combine tout cela. Bien entendu, cela reste très primaire, l’essence même du Rock, cependant elle ne prend pas vraiment de risques. Il y a les hommages, les clins d’œil, les passages originaux, mais finalement, jamais rien qui va essayer de combiner tout cela, de lui donner corps sur un titre où elle mêlerait toutes ses influences et ses envies.

Alors oui, elle se crée une ligne directrice. Il faut que ce soit Rock’N’Roll, qu’il y ait de la hargne, que ça transpire un peu le sexe quand même. Si c’est Hard, c’est bien. Si on se contente du côté Roll, ça va aussi, il y a les incursions Punk pour redonner un coup de fouet à l’ensemble. Mais l’essentiel, c’est que cette musique somme toute très basique fonctionne. Ce n’est pas un chef d’œuvre, c’est de l’entertainment, un truc assez ado très américain. Après tout, elle avait vingt-deux ans quand elle a fait ce disque, elle en avait dix-sept quand elle avait formé les RUNAWAYS. Son Rock était à son image, juvénile.

On pourra dire qu’il manque Lita Ford pour plomber les riffs. Que Cherry Currie apporterait une sensualité différente tout en assurant l’agressivité des titres. Peut-être. Sans totalement s’émanciper du style RUNAWAYS, Joan Jett va ici continuer de jouer ce qui lui plait, sans devoir négocier, entièrement libre de faire ce qu’elle veut. Cette liberté, elle s’entend sur ce disque qui semble fait de bric et de broc, mais qui, pour une raison qui nous échappe, fonctionne. Et forcément, cela ne préfigure en rien le succès que connaîtra une reprise sur l’opus suivant, qui allait propulser la belle brune sous les projecteurs.

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- Joan Jett (chant, guitare)
- Lea Hart (guitare, chant)
- Lou Maxfield (guitare)
- Buzz Chandler (guitare)
- Frank Infante (guitare)
- Steve Jones (guitare, basse)
- Jeff Peters (basse, chant)
- Richard D'andrea (basse)
- Micky Groome (basse)
- Paul Simmons (batterie, chant)
- Clem Burke (batterie)
- Paul Cook (batterie)
- Joel Turissi (batterie)
- Kenny Laguna (claviers, chant)
- Jeff Bannister (piano)
- Johnny Earle (saxophone)
- Mick Eve (saxophone)


1. Bad Reputation
2. Make Believe
3. You Don't Know What You've Got
4. You Don't Own Me
5. Too Bad On Your Birthday
6. Do You Wanna Touch Me (oh Yeah)
7. Shout
8. Let Me Go
9. Doing Alright With The Boys
10. Jezebel
11. Don't Abuse Me
12. Wooly Bully



             



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