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GROOVE / METALCORE  |  STUDIO

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2020 Fracture
2022 Shrine
2025 Zenith
 

- Style : Bring Me The Horizon, Bullet For My Valentine, While She Sleeps, The Devil Wears Prada , Malevolence, Bury Tomorrow, Preacher, Vexed

BLEED FROM WITHIN - Zenith (2025)
Par KOL le 2 Mai 2025          Consultée 614 fois

Des limbes de l’obscure nasse émergent régulièrement des formations confidentielles qui viennent apporter un brin de lumière dans l’obscurité d’un Metalcore régulièrement conchié. Et si parmi eux certains s’obstinent à offrir du grain à moudre aux détracteurs à base de postures prétendument virulentes accompagnées de refrains en guimauve et autres petits bonhommes en mousse, d’autres s'attèlent à réhabiliter avec conviction un courant qu’ils assument et apprécient envers et contre tous. BLEED FROM WITHIN, issus de la scène Deathcore, fait partie de ces artisans honnêtes et sincères, qui confectionnent pierre après pierre le mur d’une discographie solide, à défaut de se montrer parfaitement inévitables. Les imperfections de leur parcours ont le petit charme d’une meulière quand d’autres érigent des œuvres préfabriquées plus uniformes, mais également sans réel caractère.

"Fracture", l’essai de 2020, m’avait bien branché. Implacable et puissant, mélodique mais sans abus de saccharose, il cochait les cases de ce qui me fait crier bingo à l’Ehpad des métalleux. Du breakdown féroce en dose raisonnable, des leads bien sentis, un frontman engagé qui n’est pas là pour la bamboche, et surtout, surtout, de bons gros riffs, velus à en faire pâlir une esthéticienne de chez Body Minute. Je pensais alors tenir l’un des futurs protagonistes en la matière, espoir en partie douché par le successeur de 2022, "Shrine". Sans aller jusqu’à se vautrer dans la fange poisseuse des tâcherons, l’opus était bien trop maquillé pour être honnête (un effet Nuclear Blast ?), et les intentions belliqueuses disparaissaient sous des couches de production pseudo-sympho un peu chiantes, avouons-le. Patatras en matière de Kol-Cred, les Écossais repartent donc de zéro avec cette cuvée 2025, ambitieusement nommée "Zenith". De quoi poser ses couilles sur la table : autant dire qu’avec ce blase, les petits gars de Glasgow ont intérêt à assurer.

Ma foi, coupons court à tout suspense, le disque est bon, voire même un peu plus que cela. Sans pour autant renier une partie des évolutions de "Shrine" en matière d’arrangements synthético-artificiels, BLEED FROM WITHIN parvient à mettre ces éléments au service des compositions, alors qu’ils prenaient trop de place trois ans plus tôt. Les chœurs du title-track, par exemple, apportent une belle profondeur à une chanson efficace lorgnant ostensiblement vers le Groove, un courant que Scott Kennedy (chant) et Ali Richardson (batterie) - les deux seuls membres fondateurs restants - semblent particulièrement apprécier. L’album s’ouvre d’ailleurs sur le furibard et très direct "Violent Nature", qui ne dépareillerait pas dans la discographie des Virginiens de LAMB OF GOD. Le morceau déboule sur un riff malin et évolué, posé sur une rythmique en béton armé. On est en plein dedans, d’autant que le frontman va reprendre certains positionnements vocaux que Blythe affectionne particulièrement. Plus généralement, on retrouvera beaucoup d’éléments Groove sur ce septième LP ("God Complex", gros tube in your face) ainsi que des traces Melodeath (faction AT THE GATES), et c’est tant mieux si vous voulez mon avis. Comment ne pas évoquer également les géniales cornemuses d’"In Place Of Your Halo". Jon Davis (KORN) fait bien ce qu’il veut avec son kilt, mais pour qui vient des Highlands, quoi de plus légitime que de coller un peu de bagpipes dans la recette ?

De variété, "Zenith" n’en manque aucunement. C’est même l’un de ses principaux attraits, pour ceux qui trouveraient le Metalcore trop monotone. Lorsqu’il se fait plus posé, plus émotionnel, il ne sombre pas pour autant dans la mièvrerie et si les voix s’avèrent majoritairement typées extrêmes, le guitariste Steve Jones assure malgré tout plus que correctement les parties en chant clair. Certes, ce que BLEED FROM WITHIN fait de mieux, c’est de tataner ("Chained To Hate"), mais je ne crache pas sur un peu de relief pour apprécier la baston sur la durée d’une galette. Ainsi, tout imparfait soit-il, l’éther ARCHITECT-ien de "A Hope In Hell" apporte cette dimension en milieu de galette, tandis que les chœurs fantasmatico-grégoriens d’”Immortal Desire” surprennent également positivement. Sur cette dernière, Brann Dailor (MASTODON) pousse d’ailleurs la chansonnette, produisant son petit effet waouh. Après Matt Heafy (TRIVIUM) en 2020 ou encore Josh Middleton (SYLOSIS, l’autre combo d’Ali Richardson) un peu plus tard ici, les britanniques savent y faire, question guests. Pour une fois que les invités ne sont pas là seulement pour épater la galerie, autant le souligner. Quant au conclusif "Edge Of Infinity", il s’agit peut être de ma chanson favorite de "Zenith", en ce qu’elle parvient à concilier tous les éléments dispersés au long des 47 minutes, option GOJIResque incluse. Le titre n’est pas d’ailleurs sans m’évoquer du bon PARKWAY DRIVE. Il constitue un épilogue au poil, dévoilant une nouvelle facette de la formation que j’aimerais entendre plus souvent à l’avenir.

Mais ce qui ressort globalement de l’expérience, ce sont ces grattes, saignantes tant sur le riffing que sur les soli, rares mais tous pertinents. Elles emportent "Zenith" à… un autre niveau que ce à quoi je m’attendais et lui offrent une singularité dans ce monde de gros bourrins sans talent, comme le veut le cliché. Et comme la prod se fait (légèrement) plus discrète que sur "Shrine", on se retrouve ainsi en présence d’une fort belle pièce de Metalcore à la CHIMAIRA, bien pensée, bien branlée, efficace et sans concession malgré ses passages plus accessibles. Tant est si bien que je me demande s’il ne s’agit pas là de leur meilleur effort studio. Dommage que les génériques "Dying Sun" - trop longue pour ce qu’elle a dans le bide - et "Known By No Name", bancale, soient avares en aspérités, sinon c’était le carton plein ainsi que la sélection assurée.

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- Scott Kennedy (chant)
- Ali Richardson (batterie)
- Craig Gowans (guitare lead)
- Davie Provan (basse)
- Steven Jones (guitare, chœurs)


1. Violent Nature
2. In Place Of Your Halo
3. Zenith
4. God Complex
5. A Hope In Hell
6. Dying Sun
7. Immortal Desire
8. Chained To Hate
9. Known By No Name
10. Hands Of Sin
11. Edge Of Infinity



             



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