Décidément, le temps ne semble avoir aucune emprise sur FREEDOM CALL et sa musique estampillée "Power Speed Metal" à tendance ultra happy (et c’est peu de le mentionner !). En cette année 2024, le groupe allemand revient avec un nouvel album "Silver Romance" plutôt réussi globalement, à la pochette proche cette fois de l’Heroic Fantasy, arc en ciel à l’appui (ô c'est beau !) et qui succède à un "M.E.T.A.L." sorti cinq ans plus tôt et qui était faut-il encore le rappeler de très bonne facture. Car en une demi décennie rien n’a réellement changé chez FREEDOM CALL, à l’image d’ailleurs du line-up assez stable désormais même si on mentionnera le retour d’Ali Ramy derrière les fûts. Car une fois de plus, les Allemands ne nous prennent pas à contrepied, bien au contraire, ils restent complètement fidèles à leur sempiternelle recette, éprouvée certes, mais qui fait réellement leur succès (?) – je serais curieux de connaitre les ventes des albums du groupe - depuis maintenant tant d’années, et leur réputation qui n’est décidément plus à faire. Lorsque nous écoutons un disque de FREEDOM CALL on sait à l’avance à quelle sauce nous allons être mangés ! Il n’y a guère de surprise. En 2024, FREEDOM CALL peut toujours prêter à sourire, voire même susciter quelques moqueries je veux bien le croire (écoutez donc les titres sans prétention que sont ce "High Above" ou bien encore ce "Metal Generation" pour mieux comprendre le truc) mais dans le registre les teutons n’ont plus rien à prouver et montrent tout de même une certaine régularité dans la qualité et surtout un savoir-faire incontournable.

D’ailleurs et, c’est à souligner, "Silver Romance" signe là le vingt-cinquième anniversaire (!) du groupe – on pourrait même se demander comment le groupe parvient à perdurer dans le temps avec un recette aussi pompeuse ? Intéresse-t-il toujours autant de metalleux ? "Silver Romance", notons-le, possède quelques petites touches modernes (c'est un bien grand mot) et bienvenues, notamment au niveau des sonorités et tonalités des claviers/synthés, un poil plus dans l’ère du temps, je pense notamment à "In Quest Of Love" plutôt chiadé, au décorum du Speed et assez HELLOWEEN-ien "Distant Horizon" qui parvient à sonner de manière presque épique grâce à de belles orchestrations présentes et qui confèrent même au titre un léger aspect symphonico-dramatique, et aux mid-tempi, "Supernova" (et ce côté voix robotique dans l’intro) au refrain ultra fédérateur et au riff simpliste mais suffisamment Heavy pour nous faire bouger le popotin, ou à ce "Out Of Space" totalement kitsch reconnaissons-le, doté de cette sonorité/mélodie aux synthés d’un autre temps (parlerait t-on de Disco Dance Metal ?) mais qui s’imprime direct dans votre tête pour ne plus vous lâcher. Car pour le côté kitsch, "Silver Romance" ne déroge pas du tout à la règle et en impose même avec quelques titres amusants, clichesques au possible, presque niais à l’image donc de ce "High Above" et ses chorus simplistes du type ohohoho ou bien à ce "Metal Generation" avec sa rythmique galopante et son orgue de fin. Un morceau in fine joyeux et ultra positif, qui clôture le disque. Titre en honneur aux vingt-cinq ans du groupe et doté de paroles intellectuelles au possible, jugez plutôt :

- Oh, oh, oh, FREEDOM CALL is back, Here we are and here we go
- For a crazy, crazy, crazy metal party
- Here we are and here we go
- It's a M.E.T.A.L. Fest rising
- It's a M.E.T.A.L. Fest Party

Sur "Silver Romance" et vous l’aurez compris, FREEDOM CALL se fiche éperdument et une nouvelle fois des foutues modes et continue de nous délivrer (avec un certain brio !) des compositions lumineuses, bon enfant, presque juvéniles… et qui respirent la bonne humeur (et la barbe à papa accessoirement car autant être honnête ça colle parfois aux dents). Le contenu est certes convenu au possible, prévisible aussi mais toujours aussi fédérateur (sacrés refrains mine de rien !), plaisant, hyper mélodique ça va de soi (cf. le speedé "In Quest Of Love" à la dimension épique qui présente tout de même quelques belles variations dont un joli pont avec chœurs à l’appui conjugué là aussi à une ligne de clavier des plus marquantes), hyper enjoué, toujours dynamique… et allez je me lance : jovial jusqu’au boutisme… Bref, toutes les qualités et ingrédients qui font que nous aimons FREEDOM CALL (ou pas d’ailleurs).

Sur ce "Silver Romance", ça respire FREEDOM CALL par tous les pores, il n’y a donc aucune surprise bien évidemment, on a droit à cet habituel Power Speed Metal frais et joyeux, qui sait aussi se montrer à bon escient ultra efficient à l’image donc de "Infinity" titre plutôt direct, entrainant et accrocheur, de "Silver Romance" fédérateur qui déboule pied au plancher, alors que "Symphony Of Avalon" rappellera tout simplement la belle époque de GAMMA RAY à grands renforts de chœurs caractéristiques de la bande à Kai Hansen. Car n’oubliez pas si vous aimez HELLOWEEN, GAMMA RAY voire même EDGUY vous aimerez à coup sur le Speed de FREEDOM CALL, ses descentes de manches et soli bien dans la tradition de l’école allemande ("In Quest Of Land", "Meteorite"). Car, force est de reconnaitre que la sauce prend encore et toujours comme à la belle époque, et un titre tel "Big Bang Universe" bien qu’un poil trop grandiloquent à mon goût, montre à quel point FREEDOM CALL maitrise véritablement son sujet en termes de limpidité dans les enchainements.

Et il faut dire aussi que, réussite de ce onzième album studio, le groupe se fend d’un album assez varié alternant justement compositions rapides et speedées et morceaux plus nuancés à l’image donc du cosmique "Supernova" aux consonances Pop, "Out Of Space" d’un autre temps ou bien de ce "In Quest Of Love" plutôt bien fichu en termes d’écriture. Personnellement, j’aime toujours autant la faculté du groupe à nous délivrer ce genre de compositions, qui filent la pêche pour le reste de la journée. Aucune prise de tête en vue à l’écoute de ce "Silver Romance", disque qui passe comme une lettre à la poste même si je trouve qu'il s’essouffle un chouïa vers la fin avec des titres sans conteste moins marquants ("Blue Giant" un peu poussif, "New Haven" pas désagréable du tout mais aux airs de déjà entendu). Pour ne rien gâcher la production est plutôt de bonne facture, équilibrée et met bien en avant un Chris Bay vieillissant je trouve, qui fait le boulot certes mais sans toutefois être exceptionnel (cf. "Blue Giant"). Au final, "Silver Romance" est un album plaisant et assez rafraichissant comme bien souvent chez FREEDOM CALL mais un chouïa bourratif notamment sur la fin. Personnellement, je préfère son prédécesseur "M.E.T.A.L." qui m’apparait plus solide au final, dense et massif.

Note : 3/5.

Morceaux préférés : "Silver Romance", "Symphony Of Avalon", "Infinity", "Distant Horizon" pour le côté un peu symphonique.