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METAL INDUS  |  STUDIO

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1994 Misery Loves Co..
 

- Style : Ministry, Nine Inch Nails, Alice In Chains, Rammstein, Oomph!, Fear Factory

MISERY LOVES CO. - Misery Loves Co. (1994)
Par DARK BEAGLE le 30 Avril 2025          Consultée 366 fois

MISERY LOVES CO nait des cendres de MIDAS TOUCH, un groupe de Thrash suédois. Le chanteur Patrik Wirén va rencontrer Örjan Örnkloo en 1993, les deux hommes vont bien s’entendre et vont former un duo qui va officier dans le Metal Industriel. Ce premier album sort tout d’abord via le label MNW Zone avant qu’Earache (aujourd'hui moins important qu'il ne l'était alors) n’en rachète les droits et le diffuse à l’international l’année suivante. La pochette possède un je-ne-sais-quoi de christique, avec cette tête ceinte d’une couronne de fils barbelés. Vu la teneur des paroles, ce n’est cependant pas trop le délire.

Décrire la musique de MISERY LOVES CO est à la fois facile et difficile. C’est du Metal Indus. Mais vu que chaque morceau possède sa propre personnalité, il conviendrait de faire un état des lieux complet de l’album. Si vous vous attendez à trouver du riffing Thrash, vous risquez d’être déçu. Les guitares lorgnent plus du côté du Groove Metal et du Metal Alternatif, la batterie – programmée – sonne plutôt bien et parvient à se fondre totalement dans les morceaux. Elle n’est pas forcément conçue comme un beat répétitif, mais va être adaptée à la texture des morceaux et sera souvent conçue de façon très organique, histoire de pouvoir être reprise sur scène par un vrai batteur.

Jusque là, la description ne fait pas forcément envie. C’est un peu vague, la boîte à rythmes est un peu un tue-l’amour dans le domaine du Metal. On pense un peu à PRONG par instants, sur les plans bien Groove (plus PRONG que PANTERA pour l’aspect Indus de la musique proposée), la guitare agit façon toile émeri sur les tympans, le chanteur est capable de varier son style et cela sera très présent tout du long. "My Mind Still Speaks" est à ce niveau une espèce de mètre étalon : la voix est très rugueuse sur les couplets avant de sonner de façon bien plus clair sur un refrain totalement désabusé, que l’on aurait envie de rapprocher du Grunge. Couplé aux effets Indus, ce titre est d’ailleurs une petite merveille du genre, captivante et intrigante, qui offre de nombreuses réponses quand on regarde le clip qui en a été fait (ou en traduisant les paroles. Soit).

Et le reste du disque est une oscillation des envies des deux musiciens, que ce soit au niveau des tempi, de la brutalité ou même du style. Très diversifié, cet album demande un peu de temps pour être pleinement maîtrisé, mais passé quelques écoutes, il ne fait qu’impressionner. Entre un "Kiss Your Boots" d’ascendance MINISTRY et ce troublant "Happy ?" que l’on croirait tiré d’un album classique d’ALICE IN CHAINS (comprenez un de ceux avec Layne Staley, même si le groupe demeure très bon avec William Duvall), le duo varie les plaisirs, se plait à nous perdre un peu dans leur nid d’influences qui se côtoient et se mélangent de bien belle façon ("Need Another One" ou le meilleur des deux mondes).

Les morceaux, vous l’aurez compris, sont habilement construits, offrant une belle agressivité, tout en étant sombres et bien désabusés, limites dépressifs. Bien qu’il soit solidement ancré dans les styles de son époque, il sonne encore de façon très actuelle aujourd’hui, il n’a quasiment pas pris une ride, le mur de son qu’il représente fonctionne toujours très bien aujourd’hui. Sa variété joue en sa faveur, les capacités de son chanteur sont un adjuvent supplémentaire à la bonne tenue de l’ensemble. Nous, les auditeurs, nous nous faisons chahuter, bousculer, mais nous nous faisons également prendre par la mais pour nous enfoncer dans les méandres de ce disque de malaise et d’obscurité perverse.

Si on s’amusera du cri samplé de Nina Hagen sur "Sonic Attack", le reste en effet ne prête franchement pas à sourire. MISERY LOVES CO… En même temps tout est dans le nom du groupe, les musiciens expriment leur mal-être, comment ils le vivent ("Happy ?", un petit bijou d’écriture dans ce style). Certains n’y entendront qu’un questionnement adolescent, mais globalement, la dépression n’a pas d’âge et le groupe l’exprime très bien, avec des phases colériques et d’autres plus lancinantes, plus désespérées. Se nourrissant de la violence de la musique ou de son hébétude, elles en deviennent que plus oppressantes, voire angoissantes ("2 Seconds").

Wirén et Örnkloo ont mis en boîte un disque terrible. A la fois repoussant et attachant, construit habillement, jouant sur la violence du Groove Metal, empruntant par instants la frénésie d’un MINISTRY et se complaisant dans la dépression Grunge d’un ALICE IN CHAINS, le duo a obtenu un son qui lui est propre, aux influences perceptibles certes, mais bien digérées. Si tout n’est question d’équilibre, les musiciens sont parvenu à en créer un admirable entre toutes leurs idées, ne cherchant pas forcément à être extrême ou juste poisseux, ils construisent un univers d’innocence trahie ou brisée, de colère et de détresse.

Pour l’anecdote, j’avais teasé cette chronique à mes collègues en leur disant qu’un classique des années 90 allait rejoindre la base de données de Nightfall. Bon, il s’avère que ce disque leur était pour ainsi dire inconnu, c’est là que j’ai compris qu’il s’agit en fait d’un grand disque oublié et passé inaperçu (comme beaucoup d’autres). Mais en 1995, quand à 16 ans j’ai découvert ce disque en même temps que "Demanufacture" de FEAR FACTORY, c’est celui-ci qui m’a le plus marqué, plus que la brutalité déshumanisée de la bande à Dino. Peut-être parce qu’il est plus factuel et peut-être plus humain. Allez savoir. Aujourd’hui encore, en me le repassant, je me retrouve dans cette chambre adolescente, touché par ce que j’entends. Trente ans plus tard, ce disque n’a pas vieilli et quelque part, moi non plus vu la joie malsaine que je ressens à me le repasser.

Note réelle : 4,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- Patrik Wirén (chant, guitare)
- Örjan Örnkloo (guitare, basse, programmations)


1. My Mind Still Speaks
2. Kiss Your Boots
3. Need Another One
4. Sonic Attack
5. This Is No Dream
6. Happy ?
7. Scared
8. I Swallow
9. Private Hell
10. The Only Way
11. 2 Seconds



             



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