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MANTAR - Ode To The Flame (2016)
Par DARK BEAGLE le 22 Avril 2025          Consultée 307 fois

Deux ans après son "Death By Burning", MANTAR revient aux affaires avec "Ode To The Flame" avec un changement majeur toutefois. Et comme il ne s’agit pas de l’arrivée d’un bassiste, il ne peut s’agir que de cette signature chez Nuclear Blast qui peut sembler pour le moins incongrue. Avec le discours « rien à battre » des deux musiciens, ce choix peut être étonnant, mais le label ne s’occupe que de la distribution, le duo ne se laisse pas dicter comment doit sonner sa musique. D’ailleurs, ceux qui ont déjà été mal à l’aise face au mur de son que fut "Death By Burning" ne risquent pas plus de retrouver leur respiration ici : MANTAR est dense ou il n’est pas !

Si on ne veut pas s’embarrasser de détails, on dira que les Allemands n’évoluent absolument pas d’un disque à l’autre. Qu’ils se contentent de balancer ce qui leur vient à l’esprit en s’en cognant royalement des textures et tout le décorum qui sied à un morceau. Ce qui est à la fois juste et complètement faux. Il est vrai que le duo ne donne pas dans la fioriture. Ce qu’il produit sort directement des amplis, pas le temps de faire de l’overdub à outrance ou d’essayer de peaufiner certaines lignes. Sa direction musicale est complètement floue également. À les entendre, ils ne font pas de Sludge, mais ça y ressemble beaucoup.

Mais il y a également cet esprit Punk qui est bien en place, et ces vocaux qui lorgnent plus du côté du Black Metal et qui se veulent totalement abrasifs. Un peu comme leur musique. Si vous voulez, vous pouvez appeler cela de l’Abrasif Metal, mais vous ne risquerez pas de briller en société avec cette formulation. Le duo s’illustre au travers des compositions très primales, qui viennent des tripes, ensuite le reste demeure des étiquettes que l’on se sent un peu obligé de coller dès qu’un groupe produit du son.

Et ici, il atteint une densité presque douloureuse. Le premier titre, "Carnal Rising", laisse penser durant deux minutes que MANTAR va produire une copie conforme de son premier essai, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Très vite, on constatera que les tempi sont plus lents sans que la musique soit pour autant moins rentre-dedans. Ici, tout est de l’agression caractérisée, même quand certains passages se veulent plus mélodiques car nous savons d’instinct que nous serons punis l’instant qui suit ("Era Borealis" et son refrain étonnamment clair et « posé », "I Omen" et ses circonvolutions presque angoissantes).

L’aspect « mur de son » est on ne peut plus présent. Il manque toutefois à cet "Ode To The Flame" quelques riffs aussi marquants que ce que le duo a pu proposer sur "Death By Burning". Les ingrédients sont sinon tous présents : des blast beats occasionnels, un chant qui ne donne pas envie de rigoler, de l’engagement et quelques passages où le duo semble touché par la grâce (le monstrueux "Schwanenstein" qui prend son temps pour nous enterrer sans cérémonie). Et cette fois-ci le groupe laisse tomber les instrumentaux interminables pour se concentrer pleinement sur le concept de « chansons ».

Et là, on en revient à l’un des problèmes premiers de ce groupe, c’est-à-dire le classifier. Car entre la déferlante Punk initiale, les relents thrashysants que l’on peut entendre sur "Schwanenstein", le Doom à peine dissimulé du colossal "The Hint", difficile de savoir sur quel pied danser. Mais surtout, quel que soit le registre abordé, de façon consciente ou non, il demeure cette densité qui fait mal. Les mecs sont deux, mais ils savent comment molester sans y paraître. L’écoute de "Ode To The Flame" peut paraître bien douloureuse, mais une fois que l’on admet ce qu’est le groupe, que c’est bordélique au possible et qu’on ne ressortira pas indemne face à toute cette rage et cette haine expulsée par les musiciens, on se rend compte qu’il est pas mal ce disque.

Pas mal, oui, car moins mémorable que le premier et à mille lieux du suivant qui va littéralement être une bombe sale. MANTAR n’échappe pas à cette tendance pour de nombreuses formations à produire un second LP moins bon que le premier. Le fait de devoir composer du nouveau matériel après avoir rodé le précédent durant parfois des années, se lancer dans l’inconnu au risque que l’impression première que l’on peut avoir de vous se soit muer en une indifférence étrange quand quelques mois plus tôt vous étiez porté aux nues. Cependant, il est difficile de nier l’efficacité qui ressort de cet album. Quarante-quatre minutes éreintantes, mais où chaque morceau pourrait faire des ravages sur scène qui est le lieu où la musique de MANTAR s’illustre le mieux.

"Ode To The Flame" marque une évolution dans la musique du duo. Elle semble minime au premier abord, mais cela fait de ce disque un album de transition, "The Modern Art Of Setting Ablaze" marquant lui une nette évolution dans le son du groupe. "Ode To The Flame" n’est pas mauvais, il contient même son lot de titres efficaces et bourre-pifs de premier choix, mais il semble tellement monolithique, tellement dense et épais qu’il est difficile parfois de rentrer pleinement dedans. Pour certains, ce sera rédhibitoire. Pour d’autres, ce sera un défi à relever et une fois que l’on trouve la clé, MANTAR se transforme en un voyage glauque et lugubre dans l’esprit humain.

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- Hanno Klänhardt (chant, guitare)
- Erinc Sakarya (batterie)


1. Carnal Rising
2. Praise The Plague
3. Era Borealis
4. The Hint
5. Born Reversed
6. Oz
7. I, Omen
8. Cross The Cross
9. Schwanenstein
10. Sundowning



             



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