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2024 Nachtmusik

PØLTERGEIST - Nachtmusik (2024)
Par DARK BEAGLE le 17 Février 2025          Consultée 347 fois

Parfois, il ne faut pas se fier à un nom de groupe, encore moins à sa pochette. PØLTERGEIST renvoie forcément au film de ce cinglé de Tobe Hooper qui aura traumatisé toute une génération alors que la jaquette de "Nachtmusik" possède un je-ne-sais-quoi d’horrifique, plutôt bien référencé avec les tombes (ce qui me fait songer qu’un de mes anciens lieux de travail devait être construit sur un cimetière romain vu les couilles perpétuelles qui s’y produisaient). Et pourtant, une fois que l’on pose le disque sur la platine et que l’on s’attend à du Black Metal ou du Metal Gothique, nous allons être très surpris.

En effet, passé la lugubre (mais un brin inutile) introduction "Einfürung" qui renvoie bel et bien au Metal Gothique, le groupe enchaîne avec quelque chose qui se rapproche plus d’une New Wave mâtinée de Heavy Metal, avec un chant qui n’est pas sans rappeler The CURE ou JOY DIVISION. Il se dégage de cet album une ambiance très années 80, mais qui prend à contrepied la Synthwave du générique de "Stranger Things" pour offrir à l’auditeur quelque chose de proche de l’esprit du Post-Punk des débuts, avec cette basse très présente, qui tend à prendre le dessus sur les guitares.

Mais revenons un peu au groupe. PØLTERGEIST est un groupe, comme ne l’indique absolument pas son Ø, originaire de Calgary, au Canada. Il a été formé autour de Kalen Baker, qui joue également au sein de WHYTE DIAMOND, un combo qui tape plus dans le Heavy traditionnel. Formé avant la pandémie, PØLTERGEIST a profité de ce temps pour peaufiner ses compositions ; après un premier EP en 2021, le groupe a sorti une série de singles durant l’année 2024, conduisant à ce "Nachtmusik" gentiment lugubre, distribué par le label indépendant Bad Omen Records.

Alors oui, ce premier LP surprend, pas son esthétique musicale très 80's, ce chant grave qui renvoie aux grandes heures de la New Wave, cette sensation de ne pas être en face d’un album que l’on pourrait considérer comme Metal alors que, à l’instar du Diable, il se cache dans les détails. Les musiciens vont se montrer doués pour instaurer des ambiances sombres et froides, assez déshumanisées, qui ne vont pas forcément être horrifiques, mais qui ne conduisent pas non plus vers quelque chose de joyeux.

La froideur de cet album nous happe très vite. Le mal nommé "Burning Sword" est un premier coup de semonce en ce sens, mais bien vite l’ambiance devient plus crispante, pour atteindre son paroxysme sur "Children Of The Dark", titre bien cliché pour une pièce bien travaillée, où la guitare est en embuscade, prête à intervenir judicieusement, alors qu’en retrait, certains chœurs sonnent de façon bien plus durs que l’aspect 80's du titre pourrait laisser croire.

Cependant, cela nous l’avions déjà remarqué plus tôt dans l’album, notamment sur "Ethereal Nightmare" qui joue sur des ambiances similaires. Des chœurs se font entendre, mais les voix se veulent plus déchirées, nous sortons de ce chant grave et modulé pour arriver sur quelque chose qui lorgne bien plus vers le Metal Goth. Mais ce ne sont que quelques façades, des palissades qui détournent un instant l’attention de ce que construit réellement PØLTERGEIST, cette relecture du Post-Punk des origines sans chercher à la combiner avec la modernité des nouveaux sons, juste en ajoutant quelques guitares aux tons Heavy.

Ces dernières ne sont pas des plus virulentes. Elles s’aménagent une place, elles laissent beaucoup plus d’espace pour la basse qui pour le coup est la reine du bal. Elle est omniprésente, qu’elle claque ou qu’elle gronde, elle dessine les grands contours de la musique du groupe. Le rendu se veut plaisant à défaut d’être réellement percutant. Mais là, nous pouvons compter sur le groupe pour nous guider à travers son trip vers le passé, qui semble être une démarche sincère plutôt qu’un simple exercice de style.

En revanche, le point faible du disque résiderait finalement sur les trois instrumentaux (faciles à reconnaître, ils sont écrits en allemand), certes courts, mais qui grignotent de la place pour pas grand-chose. Ils délimitent les compositions en deux groupes ; "Einfürung" introduit l’album, "Nachtmusik" vient créer une cassure qui commence à devenir intéressante quand la guitare intervient pour un solo limpide et "Dammerung" nous indique que le récital est terminé. Mais ils ne parviennent pas à créer une intensité, ou tout simplement un climat, comme peuvent le faire les morceaux, pris individuellement ou en groupes de quatre comme ils ont été paramétrés ici.

Si certains morceaux sortent clairement du lot, c’est qu’ils possèdent les atouts nécessaires pour se faire remarquer. Outre "Children Of The Dark" déjà cité, l’attention se porte principalement sur "Swallowed By The Ocean" avec ses quelques relents Punk qui fonctionnent bien, "Ethereal Nightmare" qui développe une ambiance pesante, presque horrifique ou encore "Walking Alone" qui aurait mérité de clôturer le disque tant elle a un goût de final. Le reste n’est pas mauvais en soi, peut-être un peu plus convenu, un brin moins aventureux, invitant moins au voyage.

Car oui, PØLTERGEIST nous convie à un voyage. Dans un univers éthéré, proche du cauchemar, même si ce dernier nous est refusé en raison de l’orientation musicale du groupe, trop figée dans une niche pour espérer aller plus loin. L’effort reste louable, remarquable même, car "Nachtmusik" est un disque qui interpelle, retient l’attention de celui qui va s’y risquer. En totale opposition avec son univers visuel, cet album est un voyage dans le passé, au début des années 80 où le Post Punk allait devenir une révolution culturelle tant elle créera des ramifications.

Note réelle : 3,5/5.

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- Kalen Baker (chant, guitare, claviers)
- Jacob Ponton (guitare)
- Ben Wytham (basse)
- Amy Moore (batterie)
- Al Lester (batterie)


1. Einfürung
2. Burning Sword
3. Ethereal Nightmare
4. Cold In September
5. Yesterday Fades
6. Nachtmusik
7. Children Of The Dark
8. Swallowed By The Ocean
9. Will We Ever Live Again
10. Walking Alone
11. Dammerung



             



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