Recherche avancée       Liste groupes



      
DOOM/ DEATH ATMOSPHéRIQUE  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2020 L'Adieu Aux Étoiles
2024 Evolution

IXION - Evolution (2024)
Par STORM le 25 Janvier 2025          Consultée 810 fois

Chers lecteurs, ce n’est pas moins de trois chroniques en une qui vont s’offrir à vous. Oui, car "Evolution" est l’aboutissement ou la collection finale d’une agrégation de trois EP distincts conservant, pour chacun d’entre eux, un espace et une place singulière dédiés tout en portant la main vers celui qu’il précède ou qu’il succède. Mais en préambule revenons si vous le voulez bien sur ce projet exceptionnel qu’est IXION porté par le regard nébuleux plein de rêves étoilés de Julien Prat. IXION est né déjà il y a une paire d’années, en 2004 plus exactement.

Déjà en 2007 lorsqu’est sortie la première démo "Through The Space We Die" le Doom Death Atmosphérique capiteux de IXION se propageait déjà vers d’autres méandres bien en direction du Funeral mais dont son essence-même cherchait à dissiper quelques brumes pour espérer entrapercevoir quelques rais de lumière. "To The Void" le premier album sorti en 2011 quant à lui éclaircira quelque peu l’horizon de son piano mélancolique et de ses notes suspendues en l’air, mais aussi par l’apparition remarquée d’éléments Électro propageant des motifs diffus et surtout planants, faisant pont entre les deux influences majeures de Julien Prat : le Doom/ Death Atmo et l’Ambient/Electronica. Ainsi IXION s’est peu à peu mû vers une dimension symphonique et hautement atmosphérique. Son univers riche nous renvoie aussi aux premières heures glorieuses des explorateurs de la MÉ : Jean-Michel JARRE et VANGELIS, mais aussi aux entournures du Space Rock et du Metal Progressif que Julien affectionne tout particulièrement et qui sont la pâte-base de son envie de faire de la musique.

Pour découvrir et explorer IXION je ne manquerai pas de vous conseiller l’écoute du superbe album "Return" sorti en 2017 qui magnifie toutes ses influences et développe un Doom Death exosphérique, envoutant avec ses leads solides et beaux à la fois. De quoi prendre part à mirer puis gagner ces nuages que la pochette nous dévoile. C’est avec l’album suivant, "L’Adieu Aux Étoiles" qui sous ses travers parfois psychédéliques et volontiers Sci-Fi nous fait prendre conscience des limites du monde humain, des catastrophes annoncées et du combat que nous mènerons contre des forces que nous avons même créées. Plus sombre que les albums précédents, "L’Adieu Aux Étoiles" escamote le plan du futur "Evolution", à savoir manier une approche très orchestrale sans élément électronique ou au contraire y plonger totalement. Si je vous indique cela c’est que pour que vous puissiez comprendre cette dualité que Julien Prat et Yannick Dilly ont explorée et que comporte parfois alternativement, parfois de concert, le triptyque formé par "Evolution".

1. EXTINCTION



Alors il est temps de prendre un envol lourd, suffisant en tout cas pour planer, au-dessus des terres désolées de l’humanité en embarquant avec moi "Extinction" qui porte bien son nom, le premier chapitre de la trilogie. D’une durée de vingt minutes, celui-ci se meut dans un Doom Death langoureux et mélancolique, expression même du désenchantement du règne humain qui s’éteint. L’heure est au souvenir de son passage, de ses dernières traces, de sa folie et du puits sans fonds, véritable trou noir et avaleur de matières, qu’il a bâti sur Terre. Et l’on ressent cette charge forte de désolation dans les compositions de "Extinction" mais aussi dans cette pochette superbe de Vincent Fouquet où l’Homme, ou son semblant encore d’être, se décharne et se fossilise au profit d’autres entités. Point d’acmé de ce premier EP, le superbe titre "In Fear Of The Machines" avec ces motifs très variés, avec le chant clair et superbe de Yannick Dilly nous invitant à prendre un peu de hauteur et de nous fondre dans un recoin infini du ciel. Mais nous pourrions en dire tout autant aussi du titre suivant, "The Weight Of Ignorance", avec son orgue funèbre qui l’introduit et les nappes atmosphériques qui le relaient et s’immiscent par couches successives dans notre cerveau. Enfin mention spéciale au jeu vocal de "A Chimeric Dream, Pt. 1" qui constitue une ballade pleine d’espoir sous ses travers parfois Pop. Au final je trouve ce premier EP bien doomy, totalement immersif dans le concept proposé et enclin à nous faire voyager à tire-d ’ailes déjà consumées à moitié…

2. RESTRICTION



L’heure est déjà à la métamorphose avec ce second EP qui divulgue un humanoïde biosynthétique qui nous renvoie aux "réplicants" de Blade Runner. À travers le smog et les sons électroniques, "Restriction" déploie son aura organique en faisant gagner en apesanteur ses compositions moins fichées Metal. Pour ma part, étant un grand fan d’Electronica mais aussi de toute la proto-musique électronique, j’apprécie beaucoup les sonorités que IXION met en œuvre sur ce second chapitre. En trouvant l’équilibre entre des cliquetis Electronica et des vapeurs à la M83 et TEAM GHOST, le tout sur une toile de fond toujours Metal je rassure les plus anxieux. Les sonorités d’un Moog ou de ce qui en ressemble sur les titres "The Laws Of Life" avec son chant vocodé ou bien de "The Advent" donne aussi cet élan Krautrock intéressant, captivant et hypnotique avec ces synthés éthérés propres aux 70s (comprenez les Klaus SCHULZE, ASH RA TEMPEL, TANGERINE DREAM ou autres Manuel GÖTTSCHING). Il y a donc du voyage spatial ou spectral à se mettre dans les oreilles. Impossible dans ce cas de ne pas en dire un peu plus sur "The Advent" car en effet son ambiance Synthwave, et le pont merveilleux que ce titre produit sur la superbe piste de clôture "Turning Point" d’une beauté sans pareil est à tomber. Ces deux titres sont le sommet de ce second EP. Les guitares et les rythmes vont vous embarquer comme jamais dans ce voyage savoureux empli d’embruns électrisés, de vents solaires et d’androïdes en mouvement. "Restriction" opère donc une forme de cassure avec "Extinction". Avec ses relents bien plus marqués Électro, ce second EP pourrait en décontenancer plus d’un, mais il est selon moi admirable. Ultime jonction entre tous les univers de Julien Prat (ses amours pour l’astronomie, la Sci-Fi et les styles de musique déjà précités), "Restriction" me plaît encore davantage, peut-être aussi car il ouvre les portes d’un monde inconnu et que sa singularité synthétise aussi génialement tout ce que j’apprécie (l’amour de L’IDM, de l’astrophysique et du Metal).

3. REGENERATION



Et ce dernier chapitre nous présente dans un Death Doom atmosphériquement détaillé en motifs électroniques, ce nouvel humain, jadis non métamorphosé ni transformé, mais dorénavant augmenté. L’alternance de la voix superbe de Yannick Dilly et celle du growl ténébreux de Julien Prat fait des émules sur certaines des compositions de ce dernier volet. Je pense à la très belle "Shades Of Time" qui perpétue ce sentiment vaporeux, éthéré d’un voyage hors temps, comme une ultime étape vers un autre infini, vers un autre inconnu. "Regeneration" synthétise donc le volet plutôt immanent et Doom de "Extinction" avec celui plus transcendant et Électro de "Restriction". Écoutez les envolées des motifs scintillants de "In Search Of The Absolute" ou de "Second Birth" avec leurs riffs en titane et leurs boucles sonores électroniques des claviers. Il est probable qu’à l’écoute de "The First Outing", nous fermions les yeux pour mieux faire progresser le voyage de ce Doom Death Metal en nous. Au contact de notre intimité, IXION nous ensorcelle avec savoir et opiniâtreté, et cette atmosphère toute à la fois rêveuse et abyssale nous embarque en altitude dans des cieux impalpables ou dans les profondeurs ou les tréfonds des abîmes. Et encore une fois, la pochette superbe de Vincent Fouquet nous représente cette métamorphose et cette évolution terminée de l’ancien "Être", entre les vestiges du passé et désormais cette fusion post-humaine avec laquelle le Nouveau Monde commence ou peut-être se régénère.

Pour conclure il me faut vous dire que "Evolution" est ce concept total réunissant plus d’une heure de musique parfaitement équilibrée suivant les chapitres de ce triptyque. Indéfinissable en soi, ce projet constitue la plus belle des sorties de Doom Death de cette année ni plus ni moins, et je reste prudent, car il n’est pas certain que les années précédentes nous aient adressé une si belle richesse. La grande technique instrumentale, la qualité des ambiances distillées et sublimées et le bain d’émotions que nous produit cette heure de musique ne sont pas un point de détail. À la lecture et à l’écoute de la discographie de IXION, le duo que constitue Julien Prat et Yannick Dilly va de nouveau (encore) un peu plus loin que les autres albums. Il y a beaucoup de rêve dans cet "Evolution", beaucoup d’images et de paysages sonores à détailler et à bercer secrètement de vous à vous. Admirable !

A lire aussi en DOOM DEATH par STORM :


RISE TO THE SKY
Every Day, A Funeral (2022)
Doom/Death beau à pleurer




MMXX
The Next Wave (2023)
Doom/ Death embellissant


Marquez et partagez




 
   STORM

 
  N/A



- Julien Prat (chant, guitare, basse, claviers, batterie, effets sonores)
- Yannick Dilly (chant clair)


1. The Withering Of The Flesh
2. In Fear Of The Machines
3. The Weight Of Ignorance
4. A Chimeric Dream, Pt. 1
5. Afterlife
6. The Laws Of Life
7. Breaking The Code
8. A Chimeric Dream, Pt. 2
9. The Advent
10. Turning Point
11. Give Up The Ghost... And Open Your Eyes
12. Second Birth
13. The First Outing
14. Shades Of Time
15. Necropolis
16. In Search Of The Absolute



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod