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2020 1 I Disagree
2024 Negative Spaces

POPPY - Negative Spaces (2024)
Par KOL le 17 Janvier 2025          Consultée 1246 fois

J’ai pour la première fois croisé Dame POPPY en ces sombres pages en tant que lecteur, avant de virer ma cuti et d’embrasser une vocation de chroniqueur au grand cœur et à la plume (parfois) acide. L’artwork de "I Disagree" m’avait violemment attiré l’œil quand les mots de Volthord me faisaient saliver les babines. Où comment une artiste de Pop s’adonnait au Metal avec candeur, lâchant quelques screams de bonne facture sur une musique parfois incongrue. Amateur de ce type de mélange, je ne pouvais que me féliciter de cette envie sincère de donner corps à ses fantasmes musicaux plutôt que de se morfondre dans un genre surpeuplé.

Ma seconde rencontre avec Moriah Rose Pereira (son véritable blase, à la Damoiselle) se produisait sur le dernier LP de KNOCKED LOOSE, l’excellent "You Won’t Go Before You’re Supposed To", sur lequel l'intrigante Pop Star venait poser un featuring tout en férocité sur le non moins percutant "Suffocate", sans doute l’une de mes chansons préférées de 2024. D’une violence inouïe, le morceau cassait des gueules et vous matraquait les cervicales consciencieusement pendant quelques minutes de sauvagerie brute. POPPY aurait-elle décidé de définitivement rejoindre le côté obscur des charts ? En soi, on ne peut qu’applaudir la démarche anti-commerciale de l’artiste, rejoignant un genre qui ne perce que trop rarement sur les radios US, la mère-patrie de cette petite apprentie metalleuse.

Avec déjà un paquet de disques au compteur (cinq LP) malgré son jeune âge (vingt-neuf ans), la chanteuse nous revient déjà avec ce "Negative Spaces", qui décoiffera plus d’un lecteur à ne pas en douter (quand bien même certains d’entre nous sont plus proches de la moumoute que des longs cheveux de nos vertes années). Pour appréhender ce nouvel opus, il convient de s’imaginer un mélange entre MADONNA ("Push Go") et du Metalcore de furieux. D’un titre à l’autre, on passe en effet allègrement de l’Eurodance à des parpaings UK, en mode BRING ME THE HORIZON ou ARCHITECTS. D’autres influences sont également bien prégnantes à l’écoute, tels que FIRE FROM THE GODS ("Vital") ou EVANESCENCE ("Nothing"). Contrairement à de nombreuses formations qui vont mixer tout cela sur une seule piste, POPPY va au contraire peaufiner l’identité de chaque track, se gardant des mélanges trop audacieux, celui-ci s’effectuant sur la durée de l’album. Autant dire que l’ouverture d’esprit est de mise pour apprécier l’exercice et éviter l’effet vomito-quiche au bout de dix minutes.

Ok, Kol, mais qu’est ce que cela donne tout ça ?

La réponse ne coule pas de source, mais dans l’ensemble, c’est pas mal du tout. Autant je ne suis pas un grand fan de sa voix claire, juste mais relativement impersonnelle, autant en screams, elle possède un vrai truc difficile à expliquer. L’innocence des mélodies sucrées contraste magnifiquement avec la colère et la rage dont elle fait preuve quand l’envie lui prend, dans des proportions tout à fait respectables. Les nombreux arrangements industrialo-synthétiques (MARILYN MANSON, l’une des inspirations de la belle tant pour l’univers du révérend que pour son accointance pour les avatars, n’est pas loin sur "Have You Had Enough") sont parfaitement intégrés aux accès de belligérance ("The Center’s Falling Out" pourrait figurer sur la disco de KNOCKED LOOSE qu’on n’y verrait que du feu), signes de l’implication de Jordan Fish (ex-BMTH), qui a senti le potentiel de la pépite et produit la galette. Riffs hachés, breakdowns volontaires, POPPY enfonce le clou et franchit clairement le Rubicon de l'extrême, pour mieux nous amadouer la minute suivante sur un fond ouaté en caressant nos tympans meurtris ("Hey There", "Surviving On Defiance").

"Negative Spaces" continent naturellement son lot de bangers, entre le title-track Pop Rock radio-friendly (que d'anglicismes, mon Dieu…), "New Way Out" ou plus encore "The Cost Of Giving Up", une bonne tuerie ça, qui restera bien dans votre crâne pendant quelques jours. Loin des surcotés JINJER ou plus encore SPIRITBOX, POPPY nous sort ici une galette assez savoureuse pour les explorateurs musicaux que les penchants électroniques ou les accès de rage spontanés ne rebuteront pas. Les autres resteront campés sur des positions somme toute respectables, mais manquant à mon sens quelque peu de renouvellement.

Seul bémol : paradoxalement, les quarante-deux minutes semblent un peu longuettes au regard des quinze pistes présentes, un comble. J’aurais sans doute préféré une durée similaire pour moins de chansons, la lassitude pouvant gagner l’auditeur à chaque saut de titre, d’autant plus que certains s’avèrent moins inspirés ("Halo" pue du bec par exemple). Incontestablement supérieur à "Zig", son prédécesseur, l’album devrait permettre à Moriah Rose Pereira de valider non sans un certain cynisme sa reconversion artistique auprès d’un public plus large. Les grands festoches l’attendent de pied ferme, je vous en fiche mon billet.

Note réelle : 3,5/5.

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   KOL

 
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- Poppy (chant)
- Des Gens, Sans Doute (instruments?)
- Jordan Fish (la prod, mais sans doute pas que?)


1. Have You Had Enough?
2. The Cost Of Giving Up
3. They’re All Around Us
4. Yesterday
5. Crystallized
6. Vital
7. Push Go
8. Nothing
9. The Center’s Falling Out
10. Hey There
11. Negative Spaces
12. Surviving On Defiance
13. New Way Out
14. Tomorrow
15. Halo



             



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