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CRIPPLED BLACK PHOENIX - The Wolf Change Its Fur But Not Its Nature (2024)
Par DARK BEAGLE le 4 Janvier 2025          Consultée 528 fois

CRIPPLED BLACK PHOENIX fête en 2024 ses vingt ans, vingt années tumultueuses où les mouvements de personnel ont été légion, n’empêchant jamais l’enfant de Justin Greaves de prendre son essor, torturé, sombre, parfois colérique, se construisant sur une douzaine d’albums, dont les derniers ont été salués par la critique – à juste titre. Aujourd’hui, c’est comme si le groupe faisait le bilan, sa mouture actuelle ayant assez fière allure et pour ce faire, ce n’est pas un disque, mais deux que propose la formation. Cependant, il ne s’agit pas de nouveau matériel : "The Wolf Changes Its Fur But Not Its Nature" est en effet une relecture d’anciens titres par le line-up d’aujourd’hui tandis que "Horrific Honorifics Number Two" est, comme son nom l’indique, un nouvel album de reprises. Alors, travail de paresseux ou véritable bonne surprise ?

Réenregistrer d’anciens morceaux avec un line-up différent ne présente pas beaucoup d’intérêt sur le papier. Dans le cas de CRIPPLED BLACK PHOENIX, seul Justine Beavers figure sur chaque album, le groupe étant son bébé. En fait, "The Wolf Changes Its Fur" lui permet de repenser certains vieux morceaux comme s’il devait les écrire aujourd’hui, avec un adjuvent de taille en la personne de Belinda Kordic, une chanteuse qui est parvenue à poser sa marque au sein de la formation, avec un réel charisme vocal, qui fait que si elle venait à partir, ce serait véritablement un coup dur pour la formation. Ce n’est d’ailleurs pas étranger au fait que, depuis son arrivée, le groupe a trouvé une seconde jeunesse et qu’il fait parler de lui plus fréquemment.

Ce qui frappe d’entrée de jeu, outre la jolie pochette (franchement, j’adore, on dirait la vision ultra gothique de la "Bête est Morte"), c’est la qualité des relectures. Le travail effectué n’a pas été superficiel, le groupe a réinventé des morceaux qu’il considère comme ses « classiques » et parfois les modifications vont assez loin, certains titres de chansons ont même été modifiés. Des introductions ont été rajoutées, parfois ce sont des soli qui se greffent également au squelette et surtout il y a un dépoussiérage qui a été fait, les chromes sont plus rutilants, le son se veut plus colossal également.

Aussi, en écoutant ce disque, j’ai été surpris. Surpris, parce que je me suis rendu compte que je partais pour un nouveau voyage avec des morceaux que j’ai beaucoup poncé pour la plupart, parce que la musique de CBP est en constant mouvement, qu’elle bouge, qu’elle vit, qu’elle évolue, avec des musiciens qui prennent un malin plaisir à amener de nouvelles choses, en enlever d’autres, sur des compositions qui ont pour certaines d’entre elles une vingtaine d’années. Il se dégage également une ambiance, mélancolique, de l’ensemble, mais il n’y a pas que cela, il y a également des passages plus sournois, d’autres se veulent angéliques quand certains fichent la trouille. Le rire lugubre de l’introduction de "We Forgotten Who We Are", suivi du speech du vieux me filent encore des cauchemars.

Et comme pour mieux brouiller les pistes, certains morceaux se voient affublés de nouveaux titres, ou de retrouvent allongés. Souvent, il s’agit de ceux qui ont connu le plus de modifications. Je pense évidemment à l’excellent "You Put The Devil In Me", réécriture superbe d’un "You Take The Devil Out Of Me", complètement réinventé, qui devient plus expressif, et qui se voit affublé d’un solo que l’on n’aurait pas forcément été étonné d’entendre sur un album d’IRON MAIDEN. Il y a aussi "Goodnight, Europe" qui se voit affublé d’un "Pt 2" et qui dégage une mélancolie profonde, plus que l’originale si cela est possible. Le travail effectué par Justin Greaves et sa bande est énorme, tant que certaines relectures ont donc conduit à de nouveaux morceaux dans leurs textures. Et de fait, pour le fan l’intérêt n’est pas limité par le fait que ce soit le line-up actuel qui joue d’anciennes compositions, il y a le fait que certaines sont complètement repensées de A à Z, offrant de nouvelles perspectives d’écoute et le plaisir d’une véritable découverte.

Le reste, c’est beaucoup de plaisir d’écoute. En premier lieu, il convient de citer "Song For The Unloved" et ses quatorze minutes bien tassées (notez bien le petit préfixe ajouté à « loved »), ponctué par un long solo de saxophone totalement Floydien dans l’esprit qui colle à merveille à l’ensemble. Ou encore ce "444" (*) monstrueux, qui tire sur l’épique avec ses chœurs habités.CRIPPLED BLACK PHOENIX est définitivement un groupe à part, qui parvient à nourrir ses morceaux avec des narrations qui s’y fondent sans me moindre souci. Et bien que repensés, les morceaux présentés ici restent relativement exigeants, que ce soit de par leur longueur ou par des constructions parfois alambiquées sans pour autant tirer sur le Prog (dix minutes ne suffisent pas pour faire d’un titre une ode Progressive). Cependant, la production offre une meilleure expérience d’écoute que sur les premiers essais où elle était parfois un peu (beaucoup) plate.

Je ne sais pas exactement où se situe le coup de génie de Justin Greaves, ou plutôt, je ne le conçois qu’à un moment précis : quand il a décidé de recruter Belinda Kordic, qui a très vite su tirer les compositions vers le haut, elle a été la plus-value essentielle à ce groupe et ce disque le met clairement en lumière. Le talent d’écriture était là, mais certaines interprétations passées ne les mettaient pas suffisamment en valeur. Elle a clairement amené quelque chose de plus pour CBP, outre une certaine stabilité et ce n’est que justice pour elle qu’elle puisse s’imposer sur ces nouvelles versions studio, qui pointent du doigt son immense talent. En tout cas, ce disque, relativement inutile sur le papier, s’impose presque comme un nouvel opus de CBP tant le travail a été bien fait, tant repenser et dépoussiérer certaines chansons a été fait avec amour et minutie.

(*) Notez bien que 444, c’est les deux tiers de 666. (**)
(**) Ce qui doit nous rapprocher de Londres ou de Liverpool (***)
(***) Selon des estimations qui ne se basent que sur mes lectures de "Hellblazer".

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- Belinda Kordic (chant)
- Justine Greaves (guitare, basse, batterie, claviers)
- Helen Stanley (claviers)
- Andy Taylor (guitare)
- Justin Storms (guitare, chant)


1. We Forgotten Who We Are
2. You Put The Devil In Me
3. 444
4. Goodnight, Europe Pt 2
5. (-)
6. Song For The Unloved
7. Whissendine
8. Blizzard Of Horned Cats



             



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