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2024 The Wolf Change Its Fur But No...

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2024 Horrific Honorifics Number Two
 

- Style : Berlial, Anathema, Joy Division
- Membre : Pantheist, Clouds, Johnny The Boy, Electric Wizard, Teeth Of Lions Rule The Divine, Iron Monkey, Hawkwind, Wijlen Wij

CRIPPLED BLACK PHOENIX - Horrific Honorifics Number Two (2024)
Par DARK BEAGLE le 2 Janvier 2025          Consultée 389 fois

CRIPPLED BLACK PHOENIX fête en 2024 ses vingt ans, vingt années tumultueuses où les mouvements de personnel ont été légion, n’empêchant jamais l’enfant de Justin Greaves de prendre son essor, torturé, sombre, parfois colérique, se construisant sur une douzaine d’albums, dont les derniers ont été salués par la critique – à juste titre. Aujourd’hui, c’est comme si le groupe faisait le bilan, sa mouture actuelle ayant assez fière allure et pour ce faire, ce n’est pas un disque, mais deux que propose la formation. Cependant, il ne s’agit pas de nouveau matériel : "The Wolf Changes Its Fur But Not Its Nature" est en effet une relecture d’anciens titres par le line-up d’aujourd’hui tandis que "Horrific Honorifics Number Two" est, comme son nom l’indique, un nouvel album de reprises. Alors, travail de paresseux ou véritable bonne surprise ?

Les reprises, ce n’est pas quelque chose que Justin Greaves prend à la légère. Durant toute sa carrière, il en a placé sur les disques de CRIPPLED BLACK PHOENIX, en essayant toujours d’y apporter une touche plus personnelle, une appropriation, comme si Greaves partait du principe qu’il propose la cover comme si c’était lui qui avait dû la composer. Les grands marqueurs sont là, toujours, mais l’interprétation fait qu’à chaque fois, elle s’intègre parfaitement à l’ensemble, au point où cela en devient bluffant. Et un disque complet autour de cet exercice… Bon, prenons l’exemple du "Metal Jukebox" d’HELLOWEEN. Les Allemands se sont perdus dans leur entreprise, ne parvenant pas à imprimer leur style aux titres choisis, le rendu étant au final assez peu intéressant. CRIPPLED BLACK PHOENIX donne l’impression quant à lui de proposer de l’inédit.

Il y a bien entendu la dualité du chant. Un morceau peut se voir doté d’un chant masculin ou au contraire, laisser place à Belinda Kordic qui possède une voix particulière, un peu traînante, mais capable de nous caresser dans le sens du poil à nous donner des frissons ou au contraire comme nous avons pu le constater avec le side-projet du groupe JOHNNY THE BOY, nous l’arracher joyeusement avec une approche extrême, approche qu’elle n’aura pas ici. Elle aussi semble se réapproprier les textes chantés par d’autres avant elles pour les faire sien, ce que l’on constatera également sur "The Wolf Changes Its Fur"… Mais l’entendre reprendre les lignes de Gillan sur "When A Blind Man Cries", cela fonctionne tout à fait. Elle apporte une douceur contemplative au morceau, l’entraînant quasiment dans des territoires plus Jazzy. Elle est dans une retenue totale, et cela fonctionne.

Ensuite, reprendre ses influences est une chose. Faire en sorte que l’on reconnaisse la mélodie tout en faisant un décorum autour pour la dénaturer juste ce qu’il faut pour se l’approprier est un des faits d’armes de ce disque. Prenons par exemple "Vengeance". La chanson originellement jouée par NEW MODEL ARMY se devine aisément, mais gonflée à bloc, au point où la version première pourrait sembler un peu plate. En réalité, c’est juste que le traitement que lui inflige CRIPPLED BLACK PHOENIX la dope totalement, comme ce sera également le cas de l’excellent "My Pal" (GOD) un peu plus loin sur le disque. La vision CBP change totalement de celle de VIOLENT SOHO (autre combo ayant repris ce titre, quasi à l’identique), la théâtralisant sur l’introduction et lui donnant un aspect Noise des plus intéressants. Le chant de Belinda fait le reste.

Ensuite, le choix des titres est intéressant. Très axé Post Punk/Rock Indépendant, la cover de DEEP PURPLE venant casser une certaine logique pour offrir un break intelligent au milieu de compositions qui se répondent assez naturellement. Autre exception notable, le célèbre "Self Control" de Laura BRANIGAN (demandez à T-Ray, notre jukebox ambulant, même pas besoin d’introduire une pièce dans la fente, il vous chante tout !) jouit également d’une relecture inattendue, avec moins d’emphase propre aux années 80. Elle en devient plus intimiste, voire introvertie, elle dégage également un certain malaise, comme pouvait le faire le clip de l’original (et si vous êtes un peu curieux et que vos oreilles sont prêtes à accueillir de la douceur, allez donc écouter "Over My Heart" de Branigan, cela vaut le détour).

"Horrific Honorifics Number Two" est un bon disque, divertissant. Bien que le groupe ait réussi à donner un son « CRIPPLED BLACK PHOENIX » à l’ensemble, les reprises restent reconnaissables pour peu de connaître les versions originales, la formation ne s’étant pas amusée à les rallonger inutilement, ni à y inclure des parties narratives comme sur ses albums classiques. Agréable à écouter car sortant des covers habituelles (même l’emprunt Pop de "Self Control" n’a rien d’évident, Laura BRANIGAN avait placé la barre assez haut avec ce titre et proposait quelque chose d’assez épique en son genre). Les choix sont judicieux et s’harmonisent bien, offrant une unité que l’on n’attend pas forcément de ce genre de disque. Le groupe se fait plaisir, et les amateurs du groupe devraient y trouver leur compte.

Après, ce disque n’est pas non plus essentiel, les néophytes et ceux qui suivent de loin ce que fait CRIPPLED BLACK PHOENIX peuvent passer leur chemin pour se concentrer sur un autre groupe qui pullule dans la masse de sorties actuelles, il ne se sentira pas lésé. Faire l’impasse sur "The Wolf Changes Its Fur" serait en revanche dommage, les nouvelles versions de morceaux assez anciens étant vraiment intéressantes ; "Horrific Honorifics Number Two" n’est au final qu’une récréation, mais une récréation qui a du chien, du mordant. Justin Beavers ne prend pas ses fans pour des idiots en cette année 2024, même si le successeur de l’excellent "Banefyre" se fait toujours attendre.

Note réelle : 3,5/5.

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- Justin Beavers (guitare, basse, batterie, claviers, choeurs)
- Belinda Kordic (chant)
- Helen Stanley (claviers)
- Andy Taylor (guitare)
- Justin Storms (guitare, chant)


1. Vengeance
2. Self Control
3. Blueprint
4. And That's Sad
5. Hammer Song
6. When A Blind Man Cries
7. My Pal
8. Goin' Against Your Mind



             



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