Je vais vous avouer un truc, avant cette chronique, je n'avais jamais entendu parler de GUARDIANS OF TIME. Pourtant j'écoute pas mal de Power, que ce soit nos vieilles idoles dégarnies ou les formations plus récentes/intéressantes - rayez la mention inutile - il a fallu encore une fois que T-Ray me dirige vers ce groupe norvégien. Je n'ai jamais écouté les albums chroniqués sur notre site par le regretté Bast, ni les autres d'ailleurs, alors quand j'ai posé une oreille sur "Edge Of Tomorrow", souhaité par un lecteur dans notre célèbre Boîte à Demandes, je n'ai pas pris la claque que j'espérais. J'ai d'abord trouvé ça sympatoche, un peu kitch aussi (*), mais j'ai passé un bon moment. Et puis…

Et puis bah il y a eu la seconde écoute, puis la troisième… merde c'est vachement bien en fait ! Vous connaissez le terme grower? Ça représente le fait qu'un album vous plaise de manière progressive (growing en anglais, ouais je vous fais une leçon, pardonnez-moi les bilingues).

GUARDIANS OF TIME, ici avec son premier album, ravive la flamme des claques prises par votre serviteur il y a si longtemps. Tout sonne "vieux", la prod est sèche, c'en est presque "amusant" par moment (je ne dis pas ça du tout de manière péjorative) mais quel bonheur putain ! Chaque titre, je dis bien chaque titre, est un hymne en puissance. Chaque titre, oui ! C'est bon pour vous ? Vous allez croire que je surjoue, que je surnote même et vous aurez peut-être raison.

Dès le premier morceau "Guardians Of Time", les riffs de guitare alliés à une production propre à son époque nous renvoient donc aux belles années du style, comme dit plus haut. Vraiment, cette prod' sied parfaitement au Power car je suis peu friand des grosses productions actuelles avec les murs de guitare ou de claviers qui noient le tout. J'ai fouillé un peu sur internet et il s'avère que GUARDIANS OF TIME fait partie des oubliés du genre et c'est bien dommage. Vous êtes tous sommés d'entreprendre donc une opération de réhabilitation avec ce groupe, ou en tout cas avec cet album vu sa qualité d'écriture et sa particularité à ne jamais faiblir.

Un souffle épique nous balaie pendant toute l'écoute et même si ce n'est pas ultra original (quelle importance ?), que c'est bon ! On pensera évidemment à LOST HORIZON dans les envolées lyriques de l'excellent Bernt Fjellestad. À la première écoute, j'étais un peu refroidi par sa prestation globale, je trouvais qu'il forçait, que c'était souvent juste ("Soul Reaper") mais au final je trouve que sa performance colle parfaitement au style délivré par ses camarades. Quelle voix quand même ! Écoutez "As The Morning Rise", vous m'en direz des nouvelles ! On pensera aussi à HAMMERFALL sur l'épique "High Octane" et ses lignes de guitares si simples mais si efficaces. Et quand il s'agit de balancer du Speed épique, écoutez-donc "Midnight Crime". En moins de trois minutes, les Norvégiens nous mettent à genoux.

J'ai trop de superlatifs pour évoquer cette galette, et dire que je le découvre seulement en 2024 ! Fans de Power, fans d'epicness, jetez-vous sur cet album ! Sérieusement, "Edge Of Tomorrow" est un excellent album de son époque. Le genre d'album qui donne la pêche et qui fait un bien fou. Sincèrement, je ne pensais pas claquer la note maximale à ma première écoute mais plus le temps passe et plus je l'aime cet album !

(*) Recueillons-nous svp quelques secondes devant cet artwork légendaire. On dirait un vieux RPG sur CD-ROM dans les débuts des années 2000. Pas si déconnant en fait.

Time is precious, cherish your life
Remember the Guardians of Time
They are watching over you
Hail to the Guardians of Time**

(**) Paroles extraites du premier morceau et le groupe ayant splitté en 2022, j'ai trouvé ça un peu triste car ils ne veilleront plus sur nous.