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TERAMAZE - Eli - A Wonderful Fall From Grace (2024)
Par HAPLO le 2 Décembre 2024          Consultée 1173 fois

Dean Wells ou l’art de mettre en pratique qu’il n’y a que les crétins qui ne changent pas d’avis !

Il est volontairement rare que je balance ce genre d’assertion brute de décoffrage liée en plus à un artiste-multi instrumentiste-compositeur-chanteur-mixeur-producteur que j’apprécie particulièrement… même si l’intéressé a selon mon humble avis un putain d’égo et qu’il peut se montrer, comme l’ont prouvé nos brefs échanges épistolaires, un brin susceptible.
Car ce bouillant guitariste australien, seul survivant de la formation initiale à la saveur thrashy-mélodique lancée au milieu des 90's (dont le premier titrage de TERRORMAZE annonçait clairement la couleur !) s’est non seulement érigé en unique maître à penser du combo qu’il mène depuis d’une main de fer mais n’a pas non plus hésité à opérer des demi-tours en dérapage contrôlé sur la ligne artistique qu’il s’était lui-même imposée.

Nonobstant le changement de style et l’adoption du nom de TERAMAZE, Wells est également par la suite revenu sur sa sainte politique des sièges éjectables prédominante jusqu’en 2020 et qui voyait chaque nouvel opus armé d’un nouveau line-up… à l’exception de sa Majesté Herself bien sûr ! Peut-être contraint par la crise sanitaire mondiale ainsi qu’un nouveau tournant stylistique plus popisant auquel certains de ses anciens complices n’adhéraient plus, c’est donc avec le carré magique Zoupa-Cameron-Ross que le Big Chief opère désormais depuis quatre albums… sans compter celui qui nous intéresse aujourd’hui !

Côté résonances métalliques, la formation unipersonnelle de Wells œuvre durant pas mal d’années dans un registre Metal Prog’ léché et ultra-calorique mettant en avant des lignes rythmiques tant ciselées que compressées portées par un socle basse-batterie tabassant à ravir sans oublier le charme propre de l’organe vocal si particulier d’un Brett Rerekura (1995-2014). Puis sans prévenir, ce fut la gifle magistralement administrée par "Her Halo" (2015) œuvre de grâce et de technicité virevoltante que personne n’a vu venir de la part d’une sombre formation métallique australienne (ceci avec tout le respect du au Maestro !) révélant toute l’intelligence de composition dont Wells était capable, la virtuosité collective des musiciens y étant associée comme la voix tellement expressive et puissante d’un Nathan Peachey alors proprement impérial… Ce qui n’empêche pas notre Grand Timonier préféré de privilégier un énième changement de line-up pour un successeur en demi-teinte ("Are We Soldiers" – 2019) même s'il contient de bonnes choses.

Glissant sur une musique volontairement plus accessible où les synthés et les refrains à rallonge prédominent, ceci à un rythme qui déconcerte même ses fans les plus endurcis ("I Wonder" 2020, "And the Beauty They Perceive" en 2021 puis "Flight Of The Wounded" pour 2022), Wells n’en oublie pas pour autant l’intrigue poético-dramatique servant de base narrative à "Her Halo" et y revient même en 2021 au travers d’un "Sorella Minore" et de sa pièce maîtresse de plus de 25 min d’un Prog’ classieux, en totale rupture avec sa nouvelle lubie popisante, proposant par delà même une suite à l’album lumineux de 2015. Un virage clairement assumé, sans doute pour rappeler aux ahuris de tous poils (dont ce foutu petit chroniqueur frenchie au nom d’animal domestique !) que TERAMAZE demeure insaisissable et que son mentor n’a pas perdu, loin de là, sa divine inspiration.

C’est dans ce parcours en clair-obscur (duquel j’omets volontairement la compilation ornée de quelques inédits "Dalla Volta" parue en 2023… "freine Dean!" Comme le disait si bien un lecteur) que vient s’inscrire ce nouveau chapitre au nom à rallonge pondu par les Australiens en mai 2024 : "Eli - A Wonderful Fall from Grace"… Alors, quelle jolie surprise notre Grand Chef cuistot des antipodes nous a t’il concocté ?

La première, et sans doute la plus notable, c’est le retour au micro du (très) talentueux Nathan Peachey, entrevu pour les besoins de la cause sur "Sorella Minore" puis apparaissant çà et là sur des singles ainsi que sur la compilation de 2023. Ce coup-ci, c’est officiel, Peachey reprend les rênes sur toute la durée d’un opus studio même si Wells demeure en embuscade sur les secondes voix ou pour le temps de la balade "Hands Are Tied". Non pas que l’organe vocal que notre homme à tout faire déploie ne constitue un danger majeur pour de la vaisselle en cristal mais son côté parfois trop lissé laissait quand même un léger goût de regret pour ses prédécesseurs. Wells redevient un très bon choriste et laisse la voix plus nuancée et plus expressive de Peachey sur le devant de la scène. C’est un choix intelligent qui ne remet nullement en cause tous les autres talents du bonhomme.

Seconde (bonne) surprise, "Eli - A Wonderful Fall from Grace" n’est pas un album bazardé au hasard des embruns océaniques de la riche discographie de TERAMAZE mais vient compléter (en revendiquant d’en expliquer les origines !) l’arc narratif de "Her Halo" et de "Sorella Minore" et le drame qui s’y joue. Si l’on ne se laisse pas barbouiller les lunettes par un bout d’interview en forme de communiqué de presse (et repris sans plus de discernement par de nombreux webzines oui-oui) où Wells vend très efficacement le bouzin à grands coups de notions de "trahison", "d’amour", "d’émerveillement" et de "suite épique", l’on est surtout en droit d’espérer un retour en force de ce Metal Prog’ abrasif, inspiré et pétaradant qui a marqué de son empreinte ces références… Info ou intox ?

Et bien le (presque vieux) fan de TERAMAZE que je suis maintenant doit l’admettre : une fois de plus le combo se transcende pour livrer un album de très bonne facture qui vient apporter une touche finale et pleine de talent à cette nouvelle trilogie inspirée du magistral "Her Halo". Magnifié par le récit poignant du jeune Eli qu’il conte, ce onzième chapitre de l’ère TERAMAZienne se caractérise également par une base instrumentale tant dynamique qu’imaginative, ce que semblaient avoir oublié ses prédécesseurs immédiats depuis 2020 : Un Metal Prog’ mélodique ambitieux aux rythmiques travaillées qui n’oublie pas d’être percutant (à l’image des nombreux soli guitare balancés par Wells et Zupa) le tout enrobé par un sens du détail comme par des arrangements aux petits oignons. Inutile de préciser que quand l’ami Peachey vient poser son humanité (et surtout ses vulnérabilités) sur ce terreau déjà très fertile, et ben on flirte avec la grâce !

La grâce comparable à la puissance d’une lame de fond d’un "Step Right Up" dont la ligne rythmique mêlant mélodie et force m’a complètement envoûté puis mis K.O. avec l’escalade vocale d’un Peachey sublimé par son personnage,

La grâce bigrement accrocheuse d’un "Standing Ovation" au tempo enlevé dont la maestria instrumentale m’a fait oublier tous les coulis au caramel que l’ami Wells nous a servis depuis 2020…

La grâce épique d’un "Madam Roma" dont la montée en puissance, les quatre soli guitare d’affilée sur près de 10 min qui passent comme une lettre à la poste m’ont pris aux tripes et concrétisent ainsi le meilleur de TERAMAZE.

Alors oui, le temps a passé, l’effet de surprise qui a pu bénéficier à "Her Halo" en 2015 n’est plus là et même s'il remet les pendules à l’heure, "Eli - A Wonderful Fall from Grace" n’est pas non plus exempt de petites faiblesses. Car tout en s’inscrivant dans la lignée de son illustre aîné, ce cru 2024 demeure selon moi un chouïa moins inventif et plus lisse, à l’image du titre d’ouverture "The Will of Eli" qui ne démarre vraiment que sur sa seconde partie, de sa gentille baladounette qui même remarquablement bien interprétée demeure très classique ou encore de sa (longue) clôture de 14 min avec un "A Wonderful Fall from Grace" dont la magie tend à s’essouffler pour laisser paraître quelques longueurs.

Pour ces deux derniers titres, et tout en étant conscient des limites de l’exercice, j’invite quand même les fans de la dernière heure à écouter leurs équivalents sur l’opus de 2015 afin de mesurer la différence qualitative ("Broken" et "Desilusions of Grandeur"). Je l’ai fait : ça m’a remis les idées en place !

Seul sur la piste centrale du grand Cirque abandonné et grimé en clown triste, j’ai revêtu mon vieil habit de spectacle désormais élimé de toutes parts. Je savoure cette dernière cigarette au goût âcre que je peine à écraser avec mes chaussures aux bouts filiformes… Dans le sable meuble, je trace un très mérité 4/5 pour ce retour en beauté de TERAMAZE au travers de ce "Eli - A Wonderful Fall from Grace" : Je t’en prie Dean, reste sur ces bonnes dispositions !

- pour la puissance retenue : "Step Right Up",
- pour le rythme : "Standing Ovation",
- pour la richesse : "Madam Roma".

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   HAPLO

 
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- Nathan Peachey (voix)
- Dean Wells (guitares, voix)
- Chris Zoupa (guitares)
- Andrew Cameron (basse)
- Nick Ross (batterie)
- Guest:
- Dean Kennedy (batterie)
- Hugo Lee (saxophone)
- Dave Holley (claviers)


1. A Place Called Halo (instrumental)
2. The Will Of Eli
3. Step Right Up
4. I Mantissa
5. Madam Roma
6. Standing Ovation
7. Hands Are Tied
8. A Wonderful Fall From Grace



             



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