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RUSSIAN CIRCLES - Memorial (2013)
Par KOL le 23 Novembre 2024          Consultée 441 fois

Je n’arrive pas à dire de la merde sur RUSSIAN CIRCLES, ça me rend dingue ! Je ne parle pas là de dire du mal du groupe ricain, mais bien de raconter des conneries qui ne font rire que ma pomme sans doute (plus un ou deux lecteurs aussi attardés que moi, s’il y en a) afin de mesurer l’emphase (à mes yeux) légitime qui me gagne à l’écoute de la formation. La qualité de composition inspirante invitant à l’introspection du combo m’inhibe totalement dans le cacapostage et les calembours vaseux. Je n’y peux rien. Et pour le coup, comme un con, je me repasse encore et encore "Memorial", cinquième LP des Hockeyeurs et probablement mon préféré d’une discographie hautement qualitative. C’est dire le niveau, et justifie pleinement à mes feuilles le Graal Nimiesque : le fameux « cinq étoiles », que peu de formations peuvent prétendre à arborer sur nos sombres pages acerbes.

Il faut dire que pour l’occasion, RUSSIAN CIRCLES a mis les petits plats dans les grands. Jamais Brian Cook et sa bande n’ont sonné aussi justes dans la restitution musicale de sentiments puissants et antagonistes. Dramatiques, intenses, aériennes, condamnées, colériques, inquiétantes, les huit pistes de l’album sont habitées par une forme de grâce céleste. De celles que l’on ne sort qu’une fois dans sa vie, et encore, si on a de la chance. Aurore boréale improvisée à Dunkerque, "Memorial" tutoie les étoiles. Merde, je m’emballe encore…


(Raconter une blague nulle. Vite. Puis se ressaisir...

Savez-vous quel est l’animal dont la peau se tond ?

- Le mérou ! Car la peau d’mes roustons.

Voilà. C’est mieux.


M’enfin, a-t-on idée de confier des baguettes à Dave Turncrantz pour nous balader à sa main, entre beat volontaire et contre-temps ravageurs ? Le cogneur est possédé, contrôlant à la perfection sa créativité, la laissant surgir au moment opportunément créé par Cook et Sullivan, qui épouse la ligne de basse pour mieux la cajoler ou la mystifier avec délicatesse ou puissance, selon ses envies et ses inspirations. "1777" est une merveille, et pas seulement parce qu’il s’agit d’une date importante dans l’histoire américaine. La faculté d’emporter l’auditeur dans une autre dimension, menaçante ("Lebaron"), qui n’éclate jamais véritablement malgré les nuages qui s’accumulent, sombres et prêts à tonner de toutes leurs forces. Les riffs sont tels des éclairs lointains, qui habillent les cieux ténébreux. Fouak, j’ai encore failli…

(Savez-vous quel est l’animal dont la peau, quand on tire trop, se pète ?

- Le mérou ! Car la peau d’mes roupettes.

Voilà, voilà… Respirer. Un grand coup. Expirer. Soyons bien bien désinvoltes surtout… N’ayons l’air de rien.

Reprendre mes esprits et là où j’avais laissé le papelard…)


Et ce n’est pas parce que Chelsea WOLFE vient poser sa voix sur le title-track qu’il faut faiblir à nouveau. Ces arpèges enjôleurs de l’introductif "Memoriam", ce chant éthéré, cette basse qui vrombit par contraste au fond. Non, je ne craquerai pas de nouveau. D’ailleurs, ce n’est même pas la meilleure chanson du bousin, c’est dire ! Bon, ce sera bien là la seule réserve de la chronique, tant il est délicat du dire du mal de RUSSIAN CIRCLES. Ces mecs sont d’une musicalité rarissime, posant la bonne note au moment idéal, levant le pied sur l’intensité pour mieux assommer d’un coup de bûche bien senti l’instant d’après, la complémentarité du trio étant à souligner, chronique après chronique. Pour ressentir l’effet produit par le Post-Metal de "Memorial", imaginez un ciel de nuit filmé sur un décor fixe pendant 365 jours et passé en accéléré. Ça marche aussi avec un océan nocturne. Fermez les yeux et rêvez. Vous y êtes.

(Monsieur et Madame Flaye on trois fils, comment s’appellent-ils ?

- Abel, Yves et Hakim, parce que Abelive-akim Fly.

Maintenant conclure, Kol. Et vite. Le stock s’épuise…)


Donc, je disais, "Memorial" est le meilleur album de RUSSIAN CIRCLES, l’un des meilleurs groupes de tous les temps. Je ne sais pas comment vous le décrire autrement. Quand certains font peu avec beaucoup (la plupart de groupes US, pour ne pas délater), le gang de Chicago fait des merveilles avec rien, à l’opposé de ces formations qui gavent leurs chansons de production, d’arrangements, de notes tout partout, dans tous les sens et avec n’importe quel instrument, jusqu’à écœurer l’auditeur. Sa capacité à trouver le temps de profiter d’un silence hanté entre deux rondes posées sur une portée (ceci n’est PAS une remarque grossophobe), au même titre que d’un riff tourbillonnant appuyé par un blindage en bonne et due forme, est une prouesse inestimable.

"Burial", en écho à "1777" est l’autre tuerie de la galette, lente et sourde procession immersive et envenimée, comme dirait Storm, possédant d’incessants pics émotionnels en finalement si peu de temps. Avec ses 37 minutes, le disque est d’ailleurs le plus court du combo. SI certains pouvaient en prendre de la graine…

Si vous êtes prêts pour le voyage, montez à bord. Ça ne sera pas de tout repos, mais cette aventure intime et intérieure mérite le coup d’être vécue.

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   KOL

 
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- Brian Cook (basse)
- Mike Sullivan (guitare)
- Dave Turncrantz (batterie)


1. Memoriam
2. Deficit
3. 1777
4. Cheyenne
5. Burial
6. Ethel
7. Lebaron
8. Memorial (feat. Chelsea Wolfe)



             



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