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CARNOSUS - Wormtales (2024)
Par REMISSA le 22 Novembre 2024          Consultée 390 fois

Je vais finir par croire qu’il y a une erreur de casting. Non pas vis-à-vis du quintet composant CARNOSUS, je ne me permettrais pas cet affront, mais du bien-fondé de mon autodénomination comme chroniqueur de la formation suédoise. Erreur de jeunesse, qui sait ? "Visions Of Infinihility" ("VoI") a été l’une des chroniques m’ayant permis de rejoindre l’élite du webzinat Metal français - en toute humilité et self-conscience - et je l’avais copieusement défoncé à l’époque : c’était en effet "Dogma Of The Deceased" ("DotD") qui m’avait fait tremper un orteil dans leur Death Thrash sombre et magnétisant.

Alors pourquoi ce revirement et ce dépit me direz-vous ? Moi-même je l’ignore. Peut-être est-ce dû à la migration fugace du combo vers un MéloDeath Technique qui pourtant avait tout pour me séduire sur le papier, mais dont la transition maladroite n’a pas trouvé grâce à mes oreilles sensibles ? Peut-être ai-je, au risque de me répéter comme un perroquet, un esprit de vieux schnock qui n’accepte pas le changement, prisonnier dans le corps d’un individu au canonique âge de la trentaine environ ? Peut-être me fais-je des nœuds au cerveau et CARNOSUS est tout simplement surcoté ? Quoi qu’il en soit, voici mon analyse honnête de "Wormtales", troisième LP ambitieux et chiadé, quoi qu’on en dise, des natifs d’Orebrö.

Premier point : Le nombrilisme
Un détail m’avait échappé lors de mon analyse de "VoI", et m’a frappé en me relisant (ne reproduisez pas cela chez vous, c’est un exercice très désagréable). "Visions" était un préquelle à "Dogma". Soit. Figurez-vous que "Wormtales" est lui-même un préquelle à "Visions". La logique rivalise facilement avec Star Wars. Honnêtement, ç’aurait été bien si j’avais eu quelque chose à cirer d’une énième fiction dystopique prétextatoire dont on ne capte pas la moindre syllabe tant le chant est, volontairement, mâché… Sachant que les paroles de la plupart des titres ne sont pas disponibles ou synchronisées sur les plateformes de streaming, c’est doublement ballot.

Deuxième point : les gimmicks vocaux
Soyons clairs, et je n’ai pas changé mon fusil d’épaule depuis les anciens opus : Jonatan Karasiak est une brute au chant. Sa polyvalence est absolument remarquable dans toutes les éructations et saturations vocales qu’il lui est donné d’expulser, c’est un fait. En revanche, là où quelques ajouts stylistiques ponctuels sur des gutturaux pouvaient être justifiés sur "VoI" (sur "Castle Of Grief" par exemple), cela est devenu une très fâcheuse habitude sur la quasi intégralité des consonnes uvulaires. Comprenez des roulements de "R" insupportables à la longue, qui m’ont totalement fait sortir de l’album. Ajoutez à cela une diction très (trop) saccadée, s’apparentant toujours à ARCHSPIRE mais en moins bien, et vous ne cesserez de jongler entre éblouissement et agacement.

Troisième point : Le mélange d’influences trop éparpillé
"Wormtales" se veut indiscutablement ambitieux. Les Suédois ont procédé sciemment à une glissade maîtrisée en s’éloignant timidement du Thrash coup-de-poing en vue de produire des éléments plus alambiqués, plus lents, plus mélodiques, et ce travail transpire par tous les pores de la galette (dont purulent des vers visiblement). Le travail aux fûts de Jacob Hedner est remarquable et porte à lui seul l’intégralité de la rythmique de chacune des pistes, et Dieu sait qu’il y a du boulot derrière cela, car CARNOSUS passe vite du coq à l’âne. Amis de l’éclectisme bonjour, car il ne sera pas étonnant de trouver des éléments Tech au seuil du Brutal avec "Cosmoclaustrum" (presque DEF SANiens), succédant à des titres aux soli Heavy voire NWOBHM mais avec du chant Deathcore ("Neglectikon", tout simplement mauvais), en passant par du vrai Grind sur "Harbringer Of Woundism". Placez quelques soli jazzy (bien sentis mais totalement aléatoirement) sauce OBSCURA et vous obtiendrez donc ce "Wormtales", avec une identité certes, mais sans réelle personnalité.

En vrac, ajoutez quelques choix de transitions plus que discutables, avec ce que l’on appellera un break sur "Cosmoclaustrum" ou son enchaînement avec "Solace In Soil", consistant en des blancs purs et simples comme une transition Powerpoint ; un mixage plutôt caverneux et difficilement lisible, et vous comprendrez, peut-être, la continuité de ma déception vis-à-vis de CARNOSUS.

Mon jugement n’aurait peut-être pas été si sévère sur "Visions" si j’avais eu une boule de cristal me faisant entrevoir "Wormtales" il y a un an, c’est dire. Dire que CARNOSUS s’est perdu en cours de route sur le chemin de la création serait bien injuste, car tout semble ficelé jusqu’aux moindres détails… et je me demande si ce n’est pas ça le plus triste dans l’histoire.

Trois albums en cinq ans : il est peut-être temps de sortir des préquelles en gigogne, prendre du recul, et de se réinventer, vraiment.

Morceaux préférés : "Wound Of Wisdom", "Solace In Soil", "Birthless".

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   REMISSA

 
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- Marcus Strindlund (basse)
- Jacob Hedner (batterie)
- Rickard Persson (guitare)
- Jonatan Karasiak (chant)
- Marcus Jokela Nyström (guitare)


1. Birthless
2. Within Throat, Within Heart
3. Neglectikon
4. Yearnings Of A Rotten Spine
5. Worm Charmer
6. Harbinger Of Woundism
7. Paradoxical Impulse
8. Wound Of Wisdom
9. Cosmoclaustrum
10. Solace In Soil



             



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