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HEAVY METAL  |  STUDIO

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  Never Say Die
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- Membre : The Dead Daisies, Trapeze, Gogmagog, Jeff Beck, The Rods, Rock Aid Armenia, Badlands, Iommi, G//z/r, Black Country Communion, Michael Schenker, Snakecharmer, Axel Rudi Pell, Wami, Deep Purple, Rainbow, Kiss, Dio
- Style + Membre : Tony Martin , Heaven & Hell, Ozzy Osbourne
 

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BLACK SABBATH - Never Say Die! (1978)
Par DARK BEAGLE le 19 Décembre 2017          Consultée 11553 fois

Nous sommes fin 1977. Le Punk aura provoqué un sacré dérèglement hormonal dans le petit monde du Rock ; de nombreux groupes, pourtant encore jeunes, étaient alors considérés comme des dinosaures, au discours imbuvable pour toute une nouvelle frange du public qui voulait une musique plus directe, plus radicale. Bien sûr, le Rock Prog, volontiers alambiqué, allait en faire les frais (il tiendra sa revanche au début des années 80, pas d’inquiétudes pour lui. On ne tue pas aussi facilement un progueux). Fin 77, c’est également le départ de Ozzy Osbourne de BLACK SABBATH, parti monter son groupe BLIZZARD OF OZZ sur les conseils d’une certaine Sharon Rachel Levy, qui s’occupait alors de le manager. Et contrairement à une idée reçue, le groupe n’est jamais revenu le chercher.

En effet, Iommi, Butler et Ward, vivaient des relations tendues avec leur chanteur, de plus en plus malheureux au sein d’un groupe dans lequel il ne se reconnaissait plus. Les musiciens n’en avaient pas fait une maladie, ils avaient appelé à la rescousse leur ami Dave Walker, l’ancien frontman de FLEETWOOD MAC, au timbre plus grave. Il existe une version BBC de "Junior’s Eyes" avec Walker au chant, ainsi que des paroles différentes. Et le résultat est vraiment très bon. Seulement voilà. Rien ne décollait pour Ozzy, qui s’en va frapper piteusement aux portes du label, histoire de voir s’il peut récupérer sa place. Le groupe n’est pas pour, le management fait quant à lui pression pour que Ozzy réintègre les rangs. C’est ce pauvre Bill Ward qui est en charge de prévenir Dave Walker qu’il est viré.

Et bien sûr, Ozzy revient avec une fierté un peu mal placée. Il refuse catégoriquement de chanter une seule ligne de chant écrite par Walker (comme il refusera de chanter n’importe quel morceau interprété par un autre que lui à l’origine lors de la "Reunion" en 1998). Geezer doit alors se taper une nouvelle série de lyrics à écrire. Parce que contrairement à une autre idée reçue, Ozzy n’a écrit que très peu de paroles durant son passage au sein du SAB’ entre 1969 et 1978, c’est surtout Butler qui en était en charge, donnant une direction souvent occulte, parfois sociale aux textes. Cependant, ici, on peut ressentir la frustration et le ras-le-bol de Butler, "Never Say Die!" contient en effet les paroles les plus bateaux et les moins réussies de la première période du groupe. En plus, Osbourne ne mettra pas beaucoup du sien lors de l’enregistrement.

Les musiciens vont s’exiler au Canada, à Toronto, pour enregistrer l’album. Le problème, c’est que le studio, dont on leur avait tant vanté les mérites, ne correspondait pas au son de BLACK SABBATH ! Onéreux et inadapté à ce qu’ils voulaient faire, le groupe s’est rapidement trouvé dans la panade. En plus, nous étions en hiver, la nuit tombée, à Toronto, y avait plus grand-chose à faire, aussi le groupe s’enfermait dans un cinéma désaffecté pour écrire ses chansons la journée et enregistrer les résultats la nuit tombée, du mieux qu’il le pouvait. Le rendu ? "Never Say Die!" est un disque très hétérogène, sans la moindre ligne directrice et qui s’égare souvent par moments, pour ne jamais retrouver totalement son chemin. Est-ce un mauvais album ? C’est en tout cas la réputation qu’il se trimbale depuis bientôt quarante ans !

La pochette est à la fois moche et réussie. Moche, parce que les casques d’aviateurs n’ont pas le côté classieux à la Top Gun que l’on imagine quand on songe aux pilotes d’avion (ouais, je sais, ce n’est pas terrible, terrible comme comparaison, mais j’avoue ne pas y connaître grand-chose dans le domaine de l’aviation). En revanche, là où elle est incontestablement une réussite, c’est qu’elle marque les esprits et que des années plus tard, en revoyant simplement une photo débarrassée de tout logo, on arrive encore à citer spontanément "Never Say Die!" ; "Technical Ecstasy" n’a pas vraiment cette chance, bien plus banale en définitive.

Puisqu’on en parle, il apparaît plus judicieux de comparer ces deux albums plutôt que de confronter ce malheureux "Never Say Die!" à "Sabbath Bloody Sabbath" ou "Paranoid". Ces deux-là ne sont pas tout à fait issus du même moule, mais ils se rejoignent par bien des côtés. En effet, "Technical Ecstasy" voyait BLACK SABBATH, enfin, surtout Tony Iommi, naviguer vers des contrées plus Hard Rock que réellement Heavy Metal, même si l’on reconnaissait toujours sa patte, à travers certaines expérimentations fort réussies ("You Won’t Change Me" en tête). En revanche, "Never Say Die!" se veut nettement plus décousu que son grand frère, qui péchait également de ce côté-là par moments. C’est simple, sur cet album, seuls deux morceaux sont réussis de bout en bout.

La chanson-titre, qui ouvre les hostilités, est une petite perle de Heavy Metal vindicatif. Iommi laisse toutefois une grande part à la mélodie, ce qui permet de jolies montées de fièvre. De ce point de vue, on tient là un petit chef d’œuvre du groupe. Oh, attention, pas de quoi se hisser au niveau d’un "War Pigs", mais le morceau est solide et jouissif bien comme il faut, avec un Ozzy qui tient plutôt bien la cadence. L’autre titre à côté duquel il ne faut pas passer est l’étrange "Air Dance". Ici, on sort complètement du carcan Heavy Metal pour se diriger vers des contrées plus complexes, qui ne sont pas sans rappeler le BLUE ÖYSTER CULT des grands moments. "Air Dance" se présente comme une ballade aux crocs acérés. La guitare de Iommi intervient souvent, faisant mine de se cacher pour laisser les claviers de Don Airey s’exprimer, mais c’est pour mieux nous revenir dans la tronche façon boomerang. Effectivement, on peut penser à "Don’t Fear The Reaper" dans l’esprit, le côté romantique dispensé par le Culte de l’Huître Bleue en moins. Une très bonne pioche donc, qui mérite bien mieux qu’un quelconque anonymat.

Le souci, c’est que BLACK SABBATH n’a pas su donner de ligne directrice à cet opus et que cela se ressent fortement dès les premiers morceaux, qui souvent ont un ou plusieurs détails qui chiffonnent. Le groupe ne sait pas toujours s’arrêter à temps et tend à faire de certains morceaux qui pouvaient se tenir en moins de cinq minutes des odes au remplissage ("A Hard Road" par exemple, qui n’en finit plus). Dommage, parce que le tout partait très bien, avec Iommi et Butler aux chœurs, fait rare et unique dans la carrière du SAB’ !). Même quand le groupe cherche à avoir un propos Heavy, il finit par se perdre quelque peu, comme sur "Johnny Blade" (à ne pas confondre avec Johnny Blaze ! Y a déjà assez de confusion avec "Iron Man" !), qui aurait mérité un traitement plus radical vu le sujet de la chanson (un jeune homme bagarreur). Parfois, les claviers semblent un brin incongrus, comme sur "Over To You", où ils apportent un côté spatial complètement décalé.

Mais bizarrement, il n’y a rien dans la plupart de ces morceaux de complètement rédhibitoire. Ils ont pour la plupart des forces qui surmontent grandement leurs faiblesses et finalement, les sept premiers morceaux forment un tout plutôt agréable, même si chaque morceau semble dire merde à celui qui le précède et le suit. Là où BLACK SABBATH s’effondre totalement, ce sont sur les deux derniers titres, qui viennent irrémédiablement plomber ce "Never Say Die!" pourtant pétri de bonnes intentions.

Il a été évoqué plus haut que Ozzy n’allait pas mettre beaucoup du sien sur ce disque. Nous y arrivons presque. Nous allons juste nous attarder un instant sur l’instrumental "Breakout", un exercice auquel nous sommes pourtant coutumier su un disque du SAB’, chacun ayant encore en tête l’excellent "Supertzar" de "Sabotage", l’un des meilleurs pondus par le groupe. Ici, on a droit à un Rock’N’Roll surchargé de cuivres, ce qui le rend rapidement insupportable. Un court mauvais moment à passer, avant que l’on soit cueilli par un riff bien heavy, celui de "Swinging The Chain". Et là, c’est le drame. Osbourne a tout simplement refusé de chanter ce morceau et c’est Bill Ward qui le remplace, aussi vaillamment que possible. Sa prestation n’est pas franchement ridicule, mais l’harmonica, bien trop présent, enterre toutes les bonnes intentions de ce titre qui aurait certainement gagné à être plus dépouillé.

Aussi, "Never Say Die!" est un disque fait un peu de bric et de broc, mais qui possède malgré tout un charme timide. Il se laisse volontiers découvrir. L’approfondir, c’est découvrir des passages parfois géniaux, parfois avoir envie de sourire face à ce qui ressemble terriblement à de la naïveté de la part des musiciens que l’on avait forcément connus sous un jour meilleur. Ozzy partira à l'issue de la tournée qui s'ensuivit, où VAN HALEN assurait la première partie. Les jeunes chassant les vieux en quelque sorte, l’extinction des dinosaures. On y revient. Sauf que BLACK SABBATH, à cette époque, est encore très loin de dire son dernier mot et connaîtra encore bien des coups d’éclat. Cependant, ce disque a été décrit comme une purge à sa sortie. Et longtemps, cette réputation lui a collé à la peau. Il serait bon de relativiser un peu : presque tous les albums du SAB’ ont été décriés à leur sortie à cette époque, mais là, combiné au départ de Ozzy, cela aura eu des répercussions plus longues quant à l’estime accordée à ce disque.

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- Ozzy Osbourne (chant)
- Tony Iommi (guitare)
- Geezer Butler (basse)
- Bill Ward (batterie)


1. Never Say Die
2. Johnny Blade
3. Junior's Eyes
4. A Hard Road
5. Shock Wave
6. Air Dance
7. Over To You
8. Breakout
9. Swinging The Chain



             



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