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1996 Seasons
1999 Regret
2003 .Enetics

EVEREVE - Seasons (1996)
Par STORM le 31 Octobre 2024          Consultée 432 fois

Avant que EVEREVE ne se fourvoie dans un Cyber Gothic Metal resucé, le groupe teuton avait réussi à sortir deux albums très dignes : "Seasons" qui nous intéresse aujourd’hui et "Stormbirds" deux ans plus tard. Porté par un chanteur habité et pétri de tourments, EVEREVE avait de sacrés arguments pour rentrer par la grande porte. Tom Sedotschenko possède une tessiture de voix impressionnante. Maniant une palette vocale tantôt hurlée, tantôt claire ou grave avec un jeu rempli de lamentations et de rage et un sens du placement varié et précis, il concoure à lui seul à la réussite de l’album et porte une grande partie de l’intérêt de celui-ci.

EVEREVE est né en 1993 et son nom désigne un poème célébrant la région d’Aman dans l’œuvre de Tolkien. Le groupe l’a adopté car il constituait aussi un palindrome intéressant. Après une démo assez expérimentale maniant le Black Metal et le Doom, le groupe a jeté son dévolu vers davantage de mélodicité en élaborant un Metal Gothique funèbre et torturé, accouchant donc de ce "Seasons" copieux et généreux signé par Nuclear Blast tout de même aux premières heures de 1996. En fourvoyant son Metal extrême dans les langes du Gothique, EVEREVE n’en a pas pour autant édulcoré ses sentiments intenses remplis de désespoir et de larmes. Les deux guitaristes feront d’ailleurs larmoyer leurs guitares et les leads couleront à intervalles réguliers le long des joues de certains titres.

Si en préambule vous savez que Tom Sedotschenko mettra fin à ses jours à l’aube de ses vingt-huit ans, vous écouterez le titre d’ouverture "Prologue: The Bride Wears Black" avec davantage de passion et de tristesse. Titre phare de "Seasons" dont il définit tous les contours et les aspérités glissantes jusqu’au tombeau, ses paroles terribles de sens sont agitées par la sensibilité prégnante de Tom, qui soigne sa torture en maudissant et en invectivant sa souffrance, et développe un jeu vocal particulièrement congruent et efficace. Le désespoir et le sentiment de ruine imminente couvrent de nuages noirs ce titre particulièrement réussi. Nous pourrions en dire tout autant du titre suivant, "A New Winter" qui entremêle les guitares et les claviers avec les lamentations vocales de Tom qui pourrait nous faire rappeler les temps glorieux de NORMA LOY.

L’album est riche et possède de nombreux motifs discrets et sombres mais toujours liserés d’une mélancolie tenace. "Autumn Leaves" est un titre très YEARNING-ien, d’une beauté captivante, lourd et doomy à souhait, que les leads et les claviers magnifient. Sans doute aussi un titre qu’il vous sera indispensable d’écouter. Vous pourrez y apprécier les talents de ses six musiciens et évidement, je le redis encore, celui tout particulier de Tom : entre déchirement et prière. Tenez bon encore et persévérez avec "Untergehen Und Auferstehen" qui succède à "Autumn Leaves" qui pourrait bien vous embarquer sur les terres d’un LACRIMOSA le chant hurlé en sus. D’ailleurs "To Learn Silent Oblivion" pourrait en continuer le clin d’œil tout en s’en détachant par l’entremise de guitares plus prégnantes, et pourtant… Et puisque vous y êtes encore, n’omettez pas de terminer l’album jusqu’à sa dernière seconde, même si "A Winternight Depression" est un peu trop long, même si ce titre est un peu trop alambiqué. Au moins vous aurez le plaisir de boucler la boucle avec "Epilogue", un titre FLOYD-ien qui souffle les dernières bougies de "Seasons" pour l’emmener dans la nuit infinie.

"Seasons" est un de ces disques oubliés du temps qui passe et qui s’agite dans la pénombre produite par les disques suivants pourtant bien plus fades (j’excepte "Stormbirds"). Il est de bon ton voire un devoir d’exhumer sa grâce et son incommensurable portée émotive, sensible et captivante, ne serait-ce que pour défricher les trésors vocaux de Tom Sedotschenko, leurs présences charnelles et leurs vertiges. Peu d’albums savent manier et brasser l’intimité dans les méandres des notes et des silences. La mort s’allume quand la vie s’éteint. À moins que cela ne soit l’inverse… Pour tout dire j’admire ce travail remarquable malgré les imperfections et quelques belles longueurs. Ce "Seasons" de EVEREVE me fait associer inévitablement aux superbes œuvres de Juhani Palomäki dans son groupe total qu’est YEARNING, hissant d’ailleurs ce "Seasons" pas si loin du splendide "Evershade". J’arrondis la note vers l’excellence pour contrer le sort sordide que lui a réservé la postérité. Comprenne qui voudra ou qui peut.

Note réelle : 4,5/5.

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- Tom Sedotschenko (chant)
- Thorsten Weißenberger (guitare)
- Stephan Kiefer (guitare)
- Stefan Müller (basse)
- Michael Zeissl (claviers)
- Marc Werner (batterie)


1. Prologue: The Bride Wears Black
2. A New Winter
3. The Phoenix: Spring
4. The Dancer: Under A Summer Sky
5. Twilight
6. Autumn Leaves
7. Untergehen Und Auferstehen
8. To Learn Silent Oblivion
9. A Winternight Depression
10. Epilogue



             



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