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POST-AMBIENT BLACK METAL  |  STUDIO

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2019 Olhava
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- Style + Membre : Trna

OLHAVA - Reborn (2022)
Par STORM le 6 Octobre 2024          Consultée 538 fois

Je vous ai parlé récemment du dernier album des russes de OLHAVA, mais mon intérêt premier était de vous chroniquer et présenter celui-ci. Pourquoi ? Car se permettre ce voyage à toutes allures d’un Black Metal hypnotique cavalant au summum de sa puissance et de sa beauté est un voyage en soi. Toujours belliqueuse mais sombrement et profondément planante, l’écoute de "Reborn" de ce duo russe nous pénètre instantanément et intégralement. En fermant les yeux et en ne faisant plus attention car rien d’autres qu’à ce périple sonore, en se laissant aller corps et esprit à la fois, en relâchant toutes les tensions et en perdant complètement le fil, "Reborn" vous nourrira comme vous le nourrirez. Il s’agit d’un pont suspendu infini entre deux semblants de rive, une porte d’ivoire qui s’ouvre sur un inconnu, un rêve qui ne vit déjà plus, mais aussi une échappatoire aux heures de vie.

Voilà vous en savez déjà pas mal sur ce disque et vous l’avez de suite compris. Une heure vingt s’offre à vous et ce temps s’éparpille sur quatre titres seulement. Mais ne vous braquez pas. Si vous déposez les armes, vous embarquerez aisément et agilement sur cette barque imaginaire qui vous fera gagner des paysages étranges et singuliers, mais aussi vous fera observer des pans entiers de votre vie. La façon dont les Russes de OLHAVA ont pour nous détrousser de notre âme est imparable. Prenons par exemple, le titre "Mirror" (mais il aurait pu s’agir des "Reborn I" et "Reborn II") et asseyons-nous à ses côtés. D’abord paisible, avec ces claviers soyeux et doux, le titre continue sa vie pour éclater enfin après un peu plus de quatre minutes de rêverie luxuriante et de phosphènes en tous genres. Et dans ce craquèlement soudain se dresse de concert les riffs des guitares et les nappes de claviers sous le martèlement véloce de la batterie. Le titre continue sur sa lancée en répétant ses parties jusqu’à ce que nous perdions toutes notions du temps et de l’espace. Alors, nous entreprenons notre propre lévitation, gagnant des hauteurs moins intranquilles, tandis que des vociférations surgissent et assombrissent les cieux. Et cela va durer encore de longues minutes… Sans aucune tergiversation, le titre gonfle et monte en puissance par des montées et des descentes sensationnelles sans jamais faire tarir sa source agressive et ses velléités de conquérir notre pensée, de vampiriser notre corps.

Si "Reflection" est un très long titre instrumental de plus de vingt-deux minutes, orné de drones et de structures Ambient, "Reborn I" reprend le relais Black Metal que les dernières secondes de "Mirror" avaient chassé et s’en est à nouveau prodigieux. Démarrant par un brouillard saturé, dense et épais, à couper au couteau, le titre bascule au bout de cinq minutes sur son orchestration principale Black Metal entourée de chaque côté par les nappes pleine de réverb des claviers variant entre la lumière et la sombreur ; avant que les déchirements vocaux diffus et toujours tapis dans l’ombre (un peu comme PAYSAGE D’HIVER les pratique) ne s’adjugent toutes les attentions. Et ce rite implacable va continuer encore de nombreuses minutes, oscillant les ambiances dans des ondes mélancoliques et songeuses. "Reborn II" reprendra une dernière fois le flambeau pour nous faire partir sans plus de seize minutes tout à la fois lascives et courroucées et s’étreignant l’une à l’autre. Notons néanmoins le passage mid-tempo à partir de la neuvième minute qui se remplit au fur et à mesure de la réverb puissante des guitares et des claviers graciles pour à nouveau éclabousser d’émotions nos impressions d’écoute.

Et je dois bien dire que OLHAVA a cette force supplémentaire que nombre de groupes de Black Ambient plus poussifs ou aux thématiques plus poncifs ne possèdent pas. En faisant concourir l’imaginaire dans un Black Metal galopant parfois à toute allure, le duo russe de OLHAVA - au premier rang duquel trône le génial Andrey Novozhilov, compositeur ingénieux et multi-instrumentiste cela va sans dire – nous saisit constamment avec brio. Je vous avais parlé déjà de ce sacré sbire qu’est Andrey lors de ma chronique du "Istok" de TRNA (autre groupe où Andrey compose), et je ne crois pas me tromper en vous disant que celui-ci est extrêmement doué. Il est un peu à part. Il a su épouser pour le meilleur le Black Metal en lui faisant gagner une certaine forme de modernité grâce à l’agglomération des éléments Post et Ambient. C’est juste beau à tomber dans le coma. Superbe !

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   STORM

 
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- Andrey Novozhilov (chants, guitare basse, claviers)
- Timur Yusupov (batterie)


1. Mirror
2. Reflection
3. Reborn I
4. Reborn Ii



             



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