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2024 Between The Worlds Of Life And...

VALE OF PNATH - Between The Worlds Of Life And Death (2024)
Par REMISSA le 28 Septembre 2024          Consultée 607 fois

Il aura fallu huit longues années, un turn-over massif des trois-quarts de son effectif, et une refonte corollaire de leur style d’origine pour que les Denverites de VALE OF PNATH (VoP) nous offrent enfin un successeur à "II" (si l’on fait abstraction de l’EP "Accursed", lui-même déjà vieux de cinq longues années). En effet, seul Valenzuela, le gratteux fondateur, aura survécu à cette quasi-décennie, mais le recrutement des autres membres n’aura pas été bâclé pour autant. Sans entrer dans le détail du pedigree de chaque nouvelle recrue, citons des passages parmi ABORTED, THE FACELESS, OBSCURA, DECREPIT BIRTH, ABBATH… Le panachage d’influences ne pouvait ainsi que faire migrer leur Death Tech de sang-mêlé depuis "Accursed" vers quelque chose d’encore plus tortueux et funèbre.

Et ce pressentiment ne sera pas trompeur de la première à la dernière seconde. Passé outre le sublissime et sobre artwork signé Zac Shiffer(*) représentant plus que vraisemblablement Saint-Jérôme dans un style rappelant Le Caravage, les nappes de claviers sont omniprésentes, et l’introductif "The Forgotten Path" prépare le terrain à une galette se donnant un potentiel grandiloquent, dans la veine d’un SEPTICFLESH…

L’ornière évidente dans laquelle il aurait été très simple de cahoter est évitée avec brio : la fatalité ambiante ne bascule jamais dans le ridicule ou le cliché, mais développe une atmosphère oscillant entre désespoir et gravité, comme si le poids du monde nous tombait sur le coin de la gueule à chaque instant. Plutôt que de nous délivrer un Death Tech Black Dépressif sans queue ni tête, le parfait travail d’équilibriste mené par le quartet infuse ainsi son DT d’une touche Blackened très bien exécutée, sans se laisser aller à la facilité en se fourvoyant dans du Deathcore, pourtant très en vogue. On perçoit ainsi les influences à la BLACK DAHLIA MURDER, mais avec davantage de noblesse... Allez, coupons court à la parlotte, et décrétons d’une seule voix qu’il s’agit ici de Blackened Death Tech Impérial(**). Ouaip, ça claque bien comme ça.

Ainsi, côté nouveautés, la voix du nouvel arrivant Ken Scorceron (qui n’est donc pas Ken le Survivant), tire plus sur un registre Deathcore que celle de Reece Deeter, plus glaireuse et grave. La basse d’Austin Rolla est nettement moins mise en avant que sur "II" dans des titres comme "The Serpent’s Lair", élément qui enracinait le groupe dans du gros Death Tech des familles. Toutefois, chassez le naturel, il revient au galop : des morceaux comme "Beneath Ashen Skies" se voient gratifiés de soli à la fois virtuoses et mélodieux, rappelant fermement FIRST FRAGMENT.

Aux antipodes des claviers, frottements de cordes et autres voix orchestrales, "Burning Light" se voit infliger un mixage quasi techno, là encore totalement imprévisible, et se mariant pourtant remarquablement bien à son environnement. Et je ne boude pas mon plaisir que de vous recommander "Shadow", pièce maîtresse de cette quasi quarantaine de minutes, véritable concentré d’Ambiant, d’orchestrations, d’un solo très énervé, et d’un riff ultime salvateur.

Plus qu’une simple exploration ou expérimentation en quête d’une nouvelle identité, VoP réussit à être à la fois au four et au moulin, sans fausse note, en mélangeant les styles plutôt que de faire des sauts de puce de l’un à l'autre, tout en conservant une atmosphère Lovecrafitenne, et en maniant le verbe avec aisance, sans pour autant rouler des mécaniques. Allez, pour pinailler, on pourra regretter un peu de retenue sur "No Return, No Regret" dont l'enchaînement avec l’interlude instrumental "Echoes Of The Past" induit une légère baisse de régime.

Pour conclure en beauté, et c’est suffisamment rare pour être souligné, l’écoute répétée de cette galette, couplée à une volonté de s’immerger totalement dans les ambiances et les sombres subtilités qu’elle a à nous offrir, bonifie le jugement qu’on lui portera. De prime abord, le nouvel angle d’attaque de la direction artistique m’aurait fait lui attribuer un trop sévère 3/5. Cependant, à force d'approfondir l'écoute, les mélodies et riffs entêtants finissent par s'ancrer dans notre cervelle, jusqu'à nous faire fredonner leurs airs les nuits d’insomnie (true story), justifiant un 4/5, voire encore un demi-point supplémentaire.
VALE OF PNATH avait pourtant beaucoup à perdre : l’attente, le line-up, la quasi-désuétude du Death Tech sans agrément… Et malgré tout, il rafle tout sur son passage. Il manque peut-être un soupçon de je-ne-sais-quoi pour arriver à un résultat parfaitement orgasmique, mais il est frissonnant, tout de même.

Note réelle : Un très gros 4/5.

Morceaux préférés : "Shadow", "Soul Offering", "Burning Light".

- - -

(*)Vu la longueur du titre, l'écrire en entier aurait juste pris toute la place, c’aurait été ballot.

(**)Merci Mefisto de m’avoir fait découvrir ce terme ô combien opportun.

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   REMISSA

 
  N/A



- Ken Scorceron (chant, guitare)
- Vance Valenzuela (guitare)
- Gabe Seeber (batterie)
- Austin Rolla (basse)


1. The Forgotten Path (intro)
2. Silent Prayers
3. Soul Offering
4. Shadow
5. Uncertain Tomorrow
6. Beneath Ashen Skies
7. No Return, No Regret
8. Echoes Of The Past (interlude)
9. Burning Light



             



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