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HARD ROCK  |  STUDIO

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2020 Whoosh!
2021 Live In London 2002
  Turning To Crime
2022 Live In Hong Kong 2001
2024 = 1
 

- Style : Sir Lord Baltimore, Astrakhan, Day Six, Hällas, Dewolff, Motorowl, Inglorious, Voodoo Circle, Sunstorm
- Membre : Yngwie Malmsteen, Blackmore's Night, Rock Aid Armenia, Gillan, The Dead Daisies, Glenn Hughes, Whitesnake, Trapeze, Gary Moore, Kansas, Ian Gillan Band, Black Sabbath, Brazen Abbot, David Coverdale, Black Country Communion, Joe Lynn Turner, Rainbow
- Style + Membre : Michael Schenker, Coverdale - Page
 

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DEEP PURPLE - =1 (2024)
Par DARK BEAGLE le 10 Août 2024          Consultée 2555 fois

DEEP PURPLE, c’est un peu l’Agecanonix du Hard Rock : une légende vivante, qui est marquée par le temps, mais qui semble conserver une malice qui le fait rester jeune. Au moins dans la tête des musiciens qui continuent à arpenter les planches sans relâche et qui nous propose là son vingt-troisième album. Steve Morse a quitté le navire deux ans auparavant et son dernier acte sera donc un "Turning To Crime" qui n’aura pas été des plus intéressants. Il a été remplacé par Simon McBride, qui redonne une tonalité 100% britannique à DEEP PURPLE bien qu’il soit irlandais. Ce p’tit jeune de quarante-cinq ans est nettement plus axé Hard Rock que son prédécesseur et il va aiguillonner le groupe sur une voie dont il s’était écarté fut un temps. La question est de savoir s’il allait donner la même impulsion que Morse à l’époque de "Purpendicular" et livrer un chef d’œuvre brillant d’une audace retrouvée ou s’il n’allait faire que suivre les traces de Morse et ne pas imposer d’idées.

Les fans, irréductibles ou curieux voulant découvrir la Bête – Ian Gillan – sur scène ont eu droit à quelques nouveaux morceaux en avant-première, au tempérament plus Hard Rock tandis que McBride revitalisait des morceaux devenus avec le temps un brin mollassons, comme si Morse les bridait. J’aime beaucoup Morse, je n’oublierai jamais le plaisir que son jeu m’a procuré sur "Purpendicular", mais il n’a jamais réussi à retrouver un tel mordant et les derniers albums, bien que séduisant, étaient tout de même révélateurs d’une groupe vieillissant. À dire vrai, si DEEP PURPLE n’avait pas joué de nouveaux titres lors de certains concerts, l’idée que les musiciens puissent encore sortir un nouvel album studio ne m’aurait peut-être pas effleuré l’esprit. Ian Gillan et Roger Glover vont sur leurs quatre-vingt ans, Ian Paice et Don Airey ne suivent pas loin derrière, prendre leur retraite n’aurait rien eu de dégradant.

Puis arrive donc cet "=1" à la pochette d’une sobriété affolante. Un format double vinyle avec un livret reprenant les paroles, avec quelques illustrations et une formule mathématique qui a fait transpirer mon petit cœur de libraire. La particularité des disques, il faut les lire en mode 45 tours pour avoir la musique telle qu’elle est pensée et interprétée, sinon on se retrouve face à une espèce de Doom à chant grégorien. Bref, après m’être fait peur (et oui… je n’ai pas fait attention à la mention apposée sur le vinyle), je pouvais enfin découvrir la nouvelle œuvre de DEEP PURPLE, ne partant ni serein, ni confiant ni défaitiste. Une oreille curieuse et neutre de tout préjugé donc. Et je dois avouer que la première écoute s’avéra très plaisante, mais les suivantes me permirent de gratter davantage et de découvrir des petites subtilités, de m’habituer à certaines lignes mélodiques qui ne m’avaient que moyennement convaincu.

Toujours produit par Bob Ezrin (qui semble être devenu au fil du temps leur nouveau Martin Birch, mais sans qu’il en sorte d’opus légendaires comme pouvaient l’être "In Rock" ou "Machine Head"), "=1" ressemble à une cure de jouvence pour DEEP PURPLE. La formation semble avoir rajeuni d’au moins vingt ans et surtout, elle renoue avec un genre d’écriture qui rappelle plus ou moins les origines, quand il existait une véritable dualité entre les claviers Jon Lord et la guitare de Ritchie Blackmore. Il ne faut pas non plus espérer quelque chose qui rappelle purement les années 70, il n’y a pas cette frénésie speed que l’on pouvait retrouver par moments. Les morceaux sont ici assez concis, ils ne s’étendent pas inutilement et conservent bien souvent leur impact tout du long. Et surtout, la présence de McBride fait énormément de bien au combo.

Nous passons donc d’albums qui étaient plutôt calmes (mais pas mauvais pour autant, figés dans un style marqué par le jeu élégant de Morse) à quelque chose de plus hargneux, toutes proportions gardées. DEEP PURPLE ne se mue pas en HAMMERFALL, mais renoue habilement avec certains de ses principes. Airey et McBride se connaissent depuis quelques années maintenant, ils ont beaucoup joué live ensemble et le guitariste participe aux albums solo du claviériste et leur osmose ne laisse aucun doute. Leurs jeux combinés sont fluides et se fondent très bien ensemble, avec une sonorité très Hard Rock. McBride balance quelques riffs plus Heavy, laisse éclater par moments son appétence pour le Blues, il est vraiment très présent et dynamise les morceaux. Derrière, la paire Glover/Paice fait toujours des étincelles, la section rythmique est bien présente et délivre son groove avec justesse, sans en faire des caisses mais sans jouer à l’économie pour autant. Quant à Ian Gillan, il a pas mal de hauts et quelques bas ; il n’est plus capable des prouesses du passé, mais il en impose encore.

Bien entendu, à partir de là, le terrain est plutôt favorable à l’obtention d’un bon album. Chaque fois que DEEP PURPLE faisait des changements de personnel, il en résultait des disques au pire intéressants, au mieux formidables ; "In Rock", "Burn", "Come Taste The Band", "Slaves And Masters", "The Battle Rages On", "Purpendicular". Seul "Bananas" faisait figure d’exception pour l’intronisation de Don Airey en lieu et place de l’immense Jon Lord. "=1" semble se glisser dans les pas non pas de ce dernier, mais des autres, avec un entre-deux marqué entre l’intéressant et le formidable. Il faut bien comprendre que si DEEP PURPLE revient à un style plus Hard, il ne se révolutionne en rien et ne marquera pas l’histoire de la même façon qu’avec un "In Rock", mais il redonne du brillant à sa légende qui avait tout de même perdu de son lustre ces dernières années. Aussi quand le groupe nous cueille avec un "Show Me" énergique, nous sommes d’abord surpris, puis séduits.

L’institution britannique déroule sur les premiers titres. "Sharp Shooter" est un petit bijou, "Portal Door" est d’une efficacité criante. Nous sommes faces à un groupe qui a retrouvé une certaine confiance et qui ose, qui écrit et interprète des morceaux qui fonctionnent bien, qui se veulent séduisants. Les vieux fans pourront toujours dire que ça ne vaut pas Blackmore, que ça manque de jus, que ça ne tient pas la comparaison avec un "Speed King". Ce qui est entièrement juste, mais plus de cinquante ans séparent ces titres de ceux de "In Rock", il ne faut pas s’attendre non plus à des miracles. Cependant, une chanson comme "Old-Fangled Thing", c’est du grand art. Là, DEEP PURPLE se fait grand, il y a de la magie dans l’air et nous sommes face à un des grands moments de "=1". Il va également marquer le début d’une petite baisse de régime, où le groupe va se montrer plus inégal, alternant morceaux un peu faibles et titres plus valeureux.

Le chemin se fait donc un peu plus tortueux. Si on peut apprécier "Lazy Sod", "Now You’re Talkin'" (malgré un Gillan un peu en roue libre), "No Money To Burn" ou encore "I’ll Catch You" se veulent un peu plus poussives, le groupe ayant fait l’erreur de ne pas avoir su s’arrêter au bon moment dans l’élaboration de cet album en signant 13 titres pour 52 minutes environ. Ce n’est pas catastrophique pour autant, DEEP PURPLE ayant assez de bouteille pour sauver les meubles même sur ses compositions les plus faibles. Il y aura toujours un truc pour faire oublier une ligne de chant un peu hasardeuse, un clavier qui en fait de trop ; la section rythmique et McBride sont très rassurants dans leurs rôles et sont des espèces de garde-fous pour ne pas se vautrer. Et alors que l’on attend plus forcément grand-chose selon la façon dont on écoute l’album (1). Aussi, terminer sur "Bleeding Obvious" est un véritable plaisir, avec cette introduction qui balaye tout sur son passage et qui laisse place à un morceau bien construit, peut-être un peu plus ambitieux que les autres.

Sur "=1", DEEP PURPLE se veut moins alambiqué (certains diront moins Prog, même si ce n’est pas tout à fait exact), il se fait plus direct et accrocheur. S’il s’agit du baroud d’honneur de ce grand du Hard Rock (et vu l’âge des quatre-cinquièmes du groupe, on ne peut nier être plus proche de la fin que du début), ce serait sur un disque pour lequel ils n’ont pas à rougir. Encore une fois, l’apport de McBride a été salutaire et donne toute sa légitimité à cet album qui pourrait très bien se placer en bonne place dans le cœur des fans. DEEP PURPLE ne fait plus rêver de la même façon, il n’a plus la même nonchalance au niveau de l’écriture, ni la même aura, mais il en a encore sous la semelle et parvient encore à produire une musique qui présente de l’intérêt et qui se veut qualitative. Ils y ont cru et ils ont eu raison d’y croire : "=1" pourrait s’apparenter à une renaissance, tardive certes, mais bien réelle. The show must go on, comme disait l’autre…

(1) Pour avoir testé la version vinyle et passé quelques écoutes sur une plate-forme de streaming, le premier support offre l’expérience la plus satisfaisante, avec les pauses nécessaires pour retourner les disques et les changer et qui permet de casser cette impression de ventre mou qui dure quand on écoute tout d’une traite, ce qui a évidemment eu une incidence sur la note finale.

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- Ian Gillan (chant)
- Simon Mcbride (guitare)
- Roger Glover (basse)
- Ian Paice (batterie)
- Don Airey (claviers)


1. Show Me
2. A Bit On The Side
3. Sharp Shooter
4. Portal Door
5. Old-fangled Thing
6. If I Were You
7. Pictures Of You
8. I'm Saying Nothing
9. Lazy Sod
10. Now You're Talkin'
11. No Money To Burn
12. I'll Catch You
13. Bleeding Obvious



             



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