Vivian commence sa carrière sur les chapeaux de roues avec DIO. Puis c’est l’arrêt sur l’aire de repos de l’autoroute. Un arrêt bien long, et ponctué d’échecs variables (guitariste live et de clips pour WHITESNAKE et échec des projets RIVERDOGS et SHADOW KING). Repêché par DEF LEPPARD, pour son talent de guitare et surtout pour sa voix, Viv coule à présent des jours heureux.
Néanmoins beaucoup de gens se lamentent sur le fait que ses capacités guitaristiques sont largement inexploitées chez les p’tits gars de Sheffield !

Germe alors l’idée d’un disque solo (soit dit en passant suggérer par sa chère et tendre de l’époque). Campbell est irlandais et clame depuis toujours son amour de Gallagher (deux titres ici représentés) et du Blues/Blues Rock en général. Il a une jolie voix, éraillée certes mais somme toute assez F.M. DEF LEPPARD ne l’a pas choisi pour rien. Quand il attaque ce standard de Blues, qu’est "Messin’ With The Kid" à tout jamais associé à Gallagher bien qu’il n’en soit pas l’auteur, un souci pointe le bout de son nez ! F.M dans le chant est surtout F.M dans la guitare, notre cher ami déroule des plans certes bien exécutés mais vides de cette émotion palpable qu’on attend normalement.

Sur "The Hunter" le toucher, la hargne de Kossoff sont inégalables, et même si la partition est bien rendue, il manque ce supplément d’âme ! Je serais plus intéressé par Sykes à sa place ! Quand on parle de FREE on a aussi la montagne Paul Rodgers et là, impossible de rivaliser. Viv a même un peu de mal question chant où il s’égosille un poil. Pareil pour "Ain’t Superstitious" ; même Mustaine, pourtant piètre chanteur avait plus d’identité et de hargne que lui. Ne parlons pas de "Come On In My Kitchen". Des ALLMAN à Keb’Mo tout le monde ou presque a repris ce titre mais ici c’est la version "Dawson Creek". Toutes références sulfureuses (lisez bien les paroles) sont évidemment gommées et pour le côté musique du diable on repassera aussi. Ici c’est plus le coin du feu avec musique gentillette ! Même punition pour "32-20 Blues", l’autre titre de Robert Johnson, qui souffre de la comparaison avec, "Me And Mr Johnson", le sublime hommage de Clapton paru l’année précédente.

Que ne serait un disque d’un vieux routard comme Campbell sans la présence de potes ? On a donc Joan Osbourne qui sauve "Spoonfull" du naufrage et le sieur Gibbons qui en plus de sa présence sur "Like it This Way" offre à Vivian un titre inédit qu’ils jouent ensemble : "Willin’ For Satisfaction".
Sur le disque on a Terry Bozzio, légende de la batterie, qui ici ne fait que cachetonner ! Rien de plus ! Dommage ! Franchement sur "Calling Card" il doit s’endormir !
En gros : un album d’un grand guitariste des années 80 qui se fait plaisir mais qui ne nous donne qu’une seule envie... Réécouter les originaux !

Morceaux préférés :"Like It This Way", "Willin’ For Satisfaction" et"Spoonfull".