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HARD ROCK  |  STUDIO

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1991 Bad Moon Rising
1995 Opium For The Masses
 

- Membre : Hericane Alice, Lion, Revolution Saints, Whitesnake
- Style + Membre : Quiet Riot, The Dead Daisies

BAD MOON RISING - Bad Moon Rising (1991)
Par DARK BEAGLE le 1er Avril 2024          Consultée 717 fois

Certaines trajectoires sont étranges. Alors que les étoiles sont alignées, il arrive que des groupes ne parviennent pas à perdurer et s’enfoncent dans un oubli logique quand ils ont déjà eu du mal à se faire réellement connaître. C’est un peu le cas de BAD MOON RISING, qui fut une formation star au Japon mais qui végétait dans un semi anonymat ailleurs dans le monde malgré le soutien de la presse (je me souviens d’une interview du groupe dans Hard Force à l’époque de "Blood"). Le problème vient peut-être d’un timing un peu désastreux, en émergeant à l’époque de l’explosion du Grunge et cette tentative de durcissement du ton que l’on découvrira dans "Opium For Masses". Mais chaque chose en son temps.

BAD MOON RISING (BMR) est en quelque sorte la continuité de LION, où officiaient le chanteur Kal Swan et le guitariste Doug Aldrich. Le line-up est complété par la section rythmique de HERICANE ALICE et BANGALORE CHOIR, Ian Mayo (marrant quand on y pense, ce nom proche de DeMaio) à la basse (là, qu’est-ce que je vous disais ?) et Jackie Ramos à la batterie. Nous sommes face à un Hard Rock plutôt bien travaillé, pas forcément très original, mais très habilement exécuté. Aldrich amène en effet de bons riffs et des soli solides quand Swan pose sa voix sans trop en faire.

Forcément, si on compare BMR avec ce qui se faisait à l’époque, genre les WARRANT et autres trublions qui inondaient encore MTV de leurs clips, on constate rapidement que le délire n’est pas le même. Il y a une ambition dans la musique de BMR, une envie d’en imposer avec un style varié, qui se veut aussi bien très Rock’N’Roll qu’étrangement épique par moments, variant avec intelligence le propos pour proposer un large panel de compositions, de la ballade trop acidulée ("Without Your Love", archétype de la chanson facile, jouée par trop de groupes tant elle est générique) au morceau plus vitaminé ("Sunset After Midnight").

Quelques titres se dégagent plus que d’autres, à l’instar de "Wayward Son", chanson conclusive de grande classe, qui se laisse porter par le feeling d'Aldrich et qui évite les poncifs rébarbatifs des ballades classiques. On se laisse facilement prendre au jeu de ce qui pourrait être un clin d’œil à la fois appuyé et innocent à KANSAS qui s’avérait assez doué dans les années 70 pour pondre ce genre de chose, avec ces montées en puissance irrésistibles. "Hands On Heaven" tire également son épingle du jeu malgré son côté très classique. Ce qui booste clairement cette composition réside dans le chant de Swan, qui ne donne pas l’impression que nous avons affaire à un chat qui se serait coincé la queue dans une porte. Sa voix chaude est plutôt agréable et elle est parfaitement mise en valeur par le jeu incisif d’Aldrich.

Si "Built For Speed" porte bien son nom et se veut ponctuée par quelques chœurs du meilleur effet, un morceau comme "Old Flames" connait le salut grâce à ses refrains bien sentis et son solo qui fait le job, sinon nous retombions dans le travers de "Without Your Love", avec cette facilité pour le moins gênante quand nous nous retrouvons face à toutes ces ballades des années 80, souvent interchangeables et sans autre ambition que celle de décrocher des passages radio. Nous y allions droit avant ce sursaut salvateur. Cela reste cependant dans l’ADN du groupe, qui va aligner des morceaux très sympathiques, mais sans trop chercher à se détacher de la concurrence.

Cependant, "Dark Side Of Babylon" vient me faire mentir quelque peu. Plus haut, je vous disais que BMR pouvait se montrer épique par instants et c’est à ce morceau en particulier auquel je faisais référence. N’allez pas essayer de trouver du RAINBOW là-dedans, ce n’est pas vraiment le propos, mais ce mid tempo fonctionne vraiment très bien. S’il commence doucement, il va vite ouvrir la porte aux assauts d’un Aldrich plutôt inspiré, bien encadré par Mayo et Ramos qui font leur job, là encore sans franchement révolutionner le genre. Mais on se laisse volontiers prendre au jeu de ce qui est assurément l’un des pics de ce premier opus.

Ce premier effort se tient donc bien. Il n’est pas un réservoir à hit singles, mais il dévoile tout le savoir-faire de musiciens qui se veulent consciencieux et qui proposent un disque soigné avec quelques très bons titres qui tirent l’ensemble vers le haut. C’est efficace, pas si simple que cela même si certains passages se veulent un peu téléphonés, classiques à défaut d’être originaux. Mais il y a ce savoir-faire, ce talent d’écriture qui vient faire la différence sur la durée et qui donne un côté classieux à l’ensemble, accrocheur à souhait. Il est vraiment dommageable pour le groupe que le contexte musical bougeait et qu’aux USA, les jeunes s’intéressaient plus à ce que proposaient NIRVANA ou PEARL JAM.

En revanche, BAD MOON RISING allait connaître son salut du Japon, où le groupe allait devenir une espèce de phénomène, encensé par le magazine Burrn! qui n’hésitait pas à le qualifier de nouveau VAN HALEN. Cela serait certainement très présomptueux de mettre ces deux formations sur un statut d’égalité en comparant leurs premiers albums effectifs, mais il faut bien convenir que dans le genre, BAD MOON RISING avait un bagage technique plus important que certains de ses confrères. Et la bande à Aldrich va donc faire carrière là-bas, se construisant bien malgré elle un cercueil doré en même temps qu’un statut de groupe culte qui aura du mal à s’extraire des frontières du Pays du Soleil Levant.

Note réelle : 3,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- Kal Swan (chant)
- Doug Aldrich (guitare)
- Ian Mayo (basse)
- Jackie Ramos (batterie)


1. Hands On Heaven
2. If It Ain't Dirty
3. Without Your Love
4. Full Moon Fever
5. Lie Down
6. Old Flames
7. Built For Speed
8. Dark Side Of Babylon
9. Sunset After Midnight
10. Wayward Son



             



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