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1969 Deep Purple
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1998 Abandon
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2020 Whoosh!
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2022 Live In Hong Kong 2001
2024 = 1
 

- Style : Sir Lord Baltimore, Astrakhan, Day Six, Hällas, Dewolff, Motorowl, Inglorious, Voodoo Circle, Sunstorm
- Membre : Yngwie Malmsteen, Blackmore's Night, Rock Aid Armenia, Gillan, The Dead Daisies, Glenn Hughes, Whitesnake, Trapeze, Gary Moore, Kansas, Ian Gillan Band, Black Sabbath, Brazen Abbot, David Coverdale, Black Country Communion, Joe Lynn Turner, Rainbow
- Style + Membre : Michael Schenker, Coverdale - Page
 

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DEEP PURPLE - Whoosh! (2020)
Par DARK BEAGLE le 28 Septembre 2020          Consultée 4654 fois

Alors que nous pouvions penser que le groupe allait gentiment prendre sa retraite après un "InFinite" de bonne facture bien qu’un brin poussif, il est presque étonnant de revoir la légende revenir à peine trois ans plus tard avec du nouveau matériel. La question qui se pose naturellement est la suivante ; qu’est-ce qu’un groupe comme DEEP PURPLE peut encore proposer de nos jours ? Si nous nous penchons sur le dernier KANSAS, groupe que Steve Morse a bien connu, nous ne sommes jamais à l’abri d’une bonne surprise. L’inspiration peut revenir en force, le groupe peut se remettre en question et entamer encore un nouveau chapitre de sa longue carrière. Et qui sait, retrouver la superbe qu’il avait sur "Purpendicular", l’album de la délivrance, celui où tous les musiciens semblaient savourer la liberté que leur offrait le départ de Ritchie Blackmore.

Alors oui, l’album a été un peu repoussé, pour laisser passer la crise liée au Covid-19, qui nous aura quand même bien gâché l’année. Là-dessus, il n’y a pas mort d’homme, c’est naturel, ils ne sont pas les seuls à avoir procédé ainsi. Mais 2020, c’est aussi une année anniversaire. En effet, un demi-siècle plus tôt sortait "In Rock", l’album qui allait faire de DEEP PURPLE une référence absolue du genre et l’un des concurrents, sinon le concurrent le plus sérieux de LED ZEPPELIN. Mais en cinquante ans, il se passe beaucoup de choses, les hommes changent, gagnent en maturité, en sagesse, ils évoluent. Les musiciens ont grandi. Certains sont partis. Blackmore ne reviendra certainement jamais et Jon Lord a laissé le Mark II définitivement orphelin. Une chose était certaine : "Whoosh!" n’allait être en aucun cas un hommage à cette pierre angulaire du genre qu’est "In Rock".

Même s’il reste les trois cinquièmes du Mark II, Don Airey ne joue pas comme Jon Lord, il a son style même si pour certains l’orgue Hammond reste de l’orgue Hammond. Et surtout Steve Morse n’a pas du tout le même jeu que Ritchie Blackmore. L’Américain peut s’adapter à ce dernier, mais il n’a jamais cherché à le recopier en studio, offrant à DEEP PURPLE une nouvelle façon d’appréhender sa musique, et par ce biais, d’ouvrir une nouvelle boîte de dialogue avec les fans. Aujourd’hui, ses problèmes à la main le contraignent à repenser sa façon de jouer. Dans l’économie de gestes. Est-ce pour cela qu’il donne l’impression d’être plus en retrait que d’habitude sur "Whoosh!" ? Parce que ceux qui avaient trouvé "InFinite" pépère risquent de grincer des dents là encore.

Encore une fois, nous retrouvons Bob Ezrin à la production. Pour ceux qui ne le connaissent que de nom, il a travaillé avec de nombreux groupes, de ALICE COOPER à PINK FLOYD, en passant par KANSAS et KISS pour ne citer qu’eux. Et très souvent, il parvient à poser sa marque de fabrique sur les disques, avec des morceaux relativement courts, des chœurs d’enfants et un aspect très baroque, pour ne pas dire pompier de la musique. En gros, ses productions sont très rapidement identifiables, elles ont une grande part de sa personnalité, surtout qu’il n’hésite pas à mettre la main à la pâte en termes de composition. D’ailleurs c’est encore le cas ici, il est crédité sur quasiment toutes les chansons (et j’avoue que ma plus grande peur est qu’il enregistre un album avec IRON MAIDEN).

Pourtant, son travail avec DEEP PURPLE fonctionne plutôt bien. Au moins au début. Après avoir montré au monde que la bande à Ian Gillan avait encore les crocs aiguisés avec un "Now What?!" qui flirte avec le haut du panier de la discographie des Anglais (et de l’Américain) et qui surtout redonnait de la superbe à un groupe qui s’était enlisé quelques années auparavant avec "Abandon" et "Bananas" ("Rapture Of The Deep" remontait déjà la pente), il a réussi à faire de DEEP PURPLE ce qu’il est à présent : un groupe de Rock parfois un peu Hard, et qui accepte son âge en jouant plus doucement, plus posément, s’épanouissant sur un format court qui permet aux musiciens d’aller à l’essentiel. Car c’est ce qui sauve le groupe sur les dernières productions : le fait d’aller droit au but, comme on aime le dire à Marseille.

"Whoosh!" s’inscrit donc dans cette lignée. Il n’est pas un album de grabataire pour autant. Si "InFinite" pouvait de temps en temps donner cette impression, surtout quand le groupe offrait une version ramollo du "Roadhouse Blues" des DOORS, "Whoosh!" tire mieux son épingle du jeu sans pour autant se montrer particulièrement brillant. Ici, Don Airey est particulièrement mis en valeur, il prend une place très importante dans le son du groupe, que ce soit à l’orgue ou plus simplement au piano. Et si Morse lui répond parfaitement – les deux se sont parfaitement bien trouvés et l’alchimie fonctionne bien – il faut bien convenir qu’à la fin de l’album, c’est surtout du jeu du claviériste dont nous nous souvenons le mieux. Qui aura été le plus pertinent en tout cas, que ce soit sous le forme d’une intro angoissante, digne d’un film de la Hammer ou à travers une approche plus Rock’N’Roll et qui ressemble à un clin d’œil à leur jeunesse révolue. Sérieusement, "What The What" est l’un des meilleurs moments de l’album, grâce à son côté vieillot justement, qui apporte une dose de charme suranné à l’ensemble.

Globalement, le disque est plaisant à écouter. Est-ce qu’il fait l’âge des artères de ses géniteurs ? Oui, quand même, DEEP PURPLE n’invente pas la poudre ici, encore moins le fil à couper le beurre. L’eau tiède ? N’y pensez pas ! Les structures peuvent sembler complexes, surtout sur des morceaux aussi courts pour la majorité, mais ici point de grosses décharges, le tout sonne de façon franchement pépère, mais ce n’est pas désagréable. Nous sommes un petit peu dans le cas de figure de l’album précédent, mais avec des morceaux qui sortent plus facilement du lot quand "InFinite" brillait surtout au travers "Time For Bedlam" et "The Surprising". "Whoosh!" se veut donc plus équilibré, sans gros plantage mais sans titre locomotive non plus.

Mais qu’est-ce qui fait que ce "Whoosh!" ne me donne pas envie de faire « whaou ! » ? Il y a plusieurs petites choses qui font que l’ensemble est bon, mais pas non plus à se le repasser en boucle pendant des jours et des jours. Déjà, la présence d’une reprise de "And The Address" n’est que moyennement convaincante. AÀ l’origine, ce morceau ouvrait "Shades Of Deep Purple" en un duel entre Blackmore et Lord qui mettait tout de suite dans le bain. Steve Morse joue la partition un peu différemment mais cela n’apporte pas grand-chose à l’ensemble au final, surtout pas en avant-dernière position sur l’album (*). En ouverture ou pour l’achever, pourquoi pas, comme si la boucle était bouclée, mais là ça ne fonctionne au final que moyennement. Et quitte à vouloir proposer une relecture d’un vieux titre, pourquoi ne pas proposer une version 2020 de "Speed King", histoire de marquer le coup des cinquante ans de "In Rock" (là, franchement, le groupe aurait pu se permettre quelque chose vu que cet album les aura fait entrer de plein pied dans la légende du Rock) ?

Ensuite… Le format court devient un handicap plus qu’un avantage pour DEEP PURPLE. Ce qui a parfaitement fonctionné sur "Now What?!" commençait déjà à marquer le pas sur "InFinite" et montre clairement ses limites ici. En fait, cela donne l’impression que le groupe se bride, lui qui n’a jamais été aussi bon que lorsqu’il prenait son temps pour développer ses titres. "Highway Star", "Child In Time", "Sometimes I Feel Like Screaming", "Knocking On Your Back Door" ou encore "Anya", ces titres savaient tirer à profit leur longueur pour exposer tout leur potentiel et ici, il est vrai que nous restons parfois sur notre faim. Il manque des intros plus riches, plus longues, qui conduiraient sur des duels pas forcément plus Heavy dans l’idée, mais plus construits, plus fous, tout simplement. C’est un peu trop sage et Ian Gillan ne peut pas tout porter sur ses épaules non plus et forcément, si le disque est bon dans l’ensemble, il n’est pas forcément meilleur que le précédent et se trouve même incapable de rivaliser avec "Purpendicular".

Et c’est donc un brin frustré que je laisse la place à un autre disque sur ma platine. Il est possible que j’y revienne de temps en temps, mais "Whoosh!" n’a pas tout à fait l’étoffe des disques que l’on ressort souvent. Il possède une flamme, mais c’est celle vacillante d’un briquet, ce n’est pas la belle grosse flambée qui réchauffe. Un constat quand même un peu amer. Roger Glover glissait il y a peu que chaque nouvel album de DEEP PURPLE était potentiellement le dernier et il serait effectivement bon que ces musiciens décident de prendre leur retraite, afin de ne pas ternir la légende avec ce qui serait l’album de trop. Ce n’est pas le cas de ce "Whoosh!", mais il faudrait voir à ne pas trop abuser de sa bonne étoile non plus, le groupe a souvent prouvé qu’il pouvait être son pire ennemi.

(*) si l'on prend en compte Dancing In My Sleep" comme un morceau à part entière de l'album.

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- Ian Gillan (chant)
- Steve Morse (guitare)
- Roger Glover (basse)
- Ian Paice (batterie)
- Don Airey (claviers)


1. Throw My Bones
2. Drop The Weapon
3. We're All The Same In The Dark
4. Nothing At All
5. No Need To Shout
6. Step By Step
7. What The What
8. The Long Way Round
9. The Power Of The Moon
10. Remission Possible
11. Man Alive
12. And The Address
13. Dancing In My Sleep



             



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