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2015 Hollywood Vampires
2019 Rise
 

- Membre : Aerosmith
- Style + Membre : Alice Cooper

HOLLYWOOD VAMPIRES - Rise (2019)
Par DARK BEAGLE le 21 Août 2019          Consultée 3750 fois

Le problème avec les super-groupes, c’est qu’il y a souvent de gros problèmes d’ego et les disques produits sont souvent décevants, en fin de compte. Chacun veut ramener la couverture à soi, souvent au détriment des compositions. Enfin, cela se constate surtout sur les suites, ces albums qui sortent et qui fournissent des discographies indignes de leurs géniteurs passé un premier opus en général célébré comme il se doit. MR BIG semble être l’exemple typique de ces super groupes qui tournent mal, passé une flamboyance qui a tout de l’étoile filante pour laisser la traîne mourir petit à petit, perdant sa grâce à mesure qu’elle s’étiole. HOLLYWOOD VAMPIRES serait quant à lui l’exception qui confirme la règle ? C’est fort possible.

Il y a quatre ans, leur premier méfait m’avait laissé froid. Il s’agissait d’un disque de reprises avec certaines complaisances qui m’en touchait une sans faire vibrer l’autre pour tout dire. Je trouvais le line-up un peu gadget, avec un Johnny Depp au milieu des légendes Alice Cooper et Joe Perry, comme un caprice pour apparaître sur un disque de Rock. Évidemment, il n’en est rien, les trois hommes sont amis et ils ont cette passion commune qui ne pouvait aboutir que sur un disque. Après tout, si Mick Jagger et Brian May jammaient ensemble, vous aimeriez bien entendre le résultat, non ? Mais à dire vrai, l’album n’a plus tourné sur ma platine depuis que je vous ai exposé ce que j’en pensais.

En revanche, ce "Rise" a vite piqué ma curiosité. Déjà, j’avais pu visionner les rediffusions du Hellfest sur Arte et leur prestation avait de la gueule, sérieusement. Et surtout, cet album est annoncé comme plus… « personnel » vu qu’il est quasiment composé que de titres originaux, avec trois petites reprises, histoire de célébrer les morts. La pochette est marquante, avec ce rose flashy et ce relief léger dessinant une tête de vampire. Simple, efficace, moins ouvertement gothique que la pochette du premier essai, elle est destinée à être rapidement identifiable. Elle promet également quelque chose de direct, sans fioriture.

Après, il est très légitime de douter de ce que Alice Cooper et Joe Perry peuvent encore produire de nos jours qui soit motivant. "Paranormal", le dernier opus en date du premier, manquait de furia Rock’N’Roll alors que "Music From Another Dimension" d’AEROSMITH sentait les futures allocations retraites du groupe tant il était désespérément creux. Seraient-ce Johnny Depp et Tommy Henriksen qui apportent le vent de la jeunesse (mouais, jeunesse, jeunesse…) sur cet album ? Parce que mine de rien, "Rise" sonne vraiment très bien, de façon presque live. Il y a une belle énergie qui se dégage de cet album. Il suffit de s’enfiler les sept minutes du titre d’ouverture pour se laisser prendre au jeu, sans le moindre déplaisir.

Le groupe va livrer une prestation qui n’a rien d’original, mais qui dégage une énergie folle. Et surtout, ce qui frappe tout de suite, c’est le plaisir que prennent les musiciens à jouer ensemble, à rabattre encore une fois ces riffs simples mais toujours efficaces, ces mélodies vieilles comme le Blues qui ont toujours cette saveur particulière. Difficile d’être étonné quand nous écoutons ce disque, Perry et Vincent Furnier en ont pondu des ritournelles de ce genre durant leur longue carrière, mais c’est comme si cet album agissait comme une cure de jouvence sur eux, ils donnent l’impression d’avoir retrouvé la verve de leurs vingt ans et forcément, cela fait plaisir à entendre, surtout concernant Joe Perry qui prouve qu’il sait encore balancer du riff et du solo sans compromis.

"Rise" se décompose en seize titres, incluant quatre courts instrumentaux qui ne sont pas qu’accessoires. Ils permettent d’introduire les morceaux qui suivent, servant d’introductions plus que d’interludes ; "Rise" n’est pas un concept-album, il ne nous raconte pas une histoire tout du long, mais il se contente de délivrer un Rock’N’Roll de très bonne facture, dans lequel tous se retrouvent immanquablement. Crédité fréquemment à la composition, Johnny Depp se fond complètement parmi ses aînés, captant leurs particularités pour les placer sur un terrain qui leur convient bien. Comment rester insensible face au charme rétro de "Mr. Spider", qui renvoie directement aux œuvres inspirées du Grand Guignol du ALICE COOPER BAND ? Difficile de rester de marbre également devant "We Gotta Rise", morceau fanfare délirant, qui célèbre en quelque sorte l’union sordide entre les BEATLES et les DROPKICK MURPHYS. C’est entraînant, étrangement joyeux malgré une certaine obscurité et nous ne sommes pas à l’abri de quelques surprises.

Il y a par exemple cette participation de Jeff Beck sur "Welcome To Bushwackers", un Blues sordide qui lui va comme un gant, qui apporte une coupure bienvenue après une première partie d’album explosive ("Who’s Laughing Now", le genre de petite bombe que l’on aurait aimé entendre sur le "Paranormal" du COOP’). C’est bien construit, bien ficelé et surtout, personne ne vient mettre son nez dans les affaires du groupe. Il s’agit de leur album et ils l’ont enregistré comme ils le désiraient. Ce qui n’empêche pas quelques petits couacs par-ci, par-là, quelques passages un peu inutiles comme "Congratulations", qui conclut le disque sur quelque chose de vain, qui n’apporte strictement rien, sinon d’entendre du spoken word (bon, je vous avoue que je ne suis pas très client du truc, mais si vous aimez ça, il y a moyen que ça vous plaise). Et il y a les reprises.

Elles sont au nombre de trois et pour le coup, elles s’insèrent un peu mieux dans l’ensemble. Si "You Can’t Put Your Arms Around A Memory" (Johnny THUNDERS), interprétée par Joe Perry, laisse un brin dubitatif, les deux autres sont déjà plus intéressantes. Déjà, il est intéressant de voir que Alice Cooper sait se mettre ne retrait pour placer ses compagnons sous les projecteurs en leur cédant le micro. Et à ce petit jeu, Johnny Depp s’en sort bien. On ne va pas mentir en affirmant qu’il impressionne, mais il chante juste et parvient à donner de la vie aux textes, très certainement aidé par sa profession. Quand il reprend du David BOWIE, il ne fait pas dans l’originalité en choisissant "Heroes", mais il livre un hommage respectueux, dans une version gentiment lancinante de la chanson mais il se montrera bien moins sage sur le "People Who Died" de Jim CARROLL (à qui l’on doit le livre autobiographique "The Basketball Diaries") aux relents Punk bien sentis au milieu de cette furia Rock’N’Roll.

Au final, "Rise" est une excellente surprise. C’est souvent avec les disques dont on n’attend rien ou, au mieux, pas grand-chose que l’on connaît les plus belles aventures, de celles qui sont appelées à se répéter, encore et encore, à mesure que le disque retrouve la platine. Nous retrouvons des musiciens à un niveau auquel ils ne nous avaient plus habitués depuis longtemps mais là, il n’y a pas de secrets : c’est le plaisir. Le plaisir de jouer ce qui leur plaît entre potes et de le partager avec qui voudra bien poser une oreille sur le fruit de leur travail. Et il est fort plaisant, tout en maîtrise et en débordements Rock’N’Roll jouissifs. Mais après tout, c’est comme ça que devrait toujours sonner le Rock. De façon primale et abrasive, mais avec ce qu’il faut d’âme pour nous vampiriser totalement.

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- Alice Cooper (chant)
- Johnny Depp (guitare, chant, basse, claviers)
- Joe Perry (guitare, chant)
- Tommy Henriksen (guitare, basse, claviers, percussions, chant)
- Glen Sobel (batterie)
- Chris Trujilo (percussions)
- Sheryl Cooper (chant)
- Jamie Muhoberac (claviers)
- Buck Johnson (claviers)
- Tommy Denander (guitare)
- Chris Wyse (basse)
- Jeff Beck (guitare - guest)


1. I Want My Now
2. Good People Are Hard To Find
3. Who's Laughing Now
4. How The Glass Fell
5. The Boogieman Surprise
6. Welcome To Bushwackers
7. The Wrong Bandage
8. You Can't Put Your Arms Around A Memory
9. Git From Round Me
10. Heroes
11. A Pitiful Beauty
12. New Threat
13. Mr. Spider
14. We Gotta Rise
15. People Who Died
16. Congratulations



             



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