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1973 Montrose
1974 Paper Money
1975 Warner Bros. Presents...
 

- Style : Suzi Quatro, Led Zeppelin, Mountain, Ac/dc, Bad Company
- Style + Membre : Whitesnake, Van Halen, Heart, Chickenfoot, Cinderella

MONTROSE - Warner Bros Presents Montrose ! (1975)
Par DARK BEAGLE le 22 Avril 2018          Consultée 2615 fois

La pochette est très sympa pour ceux qui apprécient le cinéma de genre américain des années 50 et 60, et surtout leurs affiches grandiloquentes. Un cinéma low budget, dont le pape reste Roger Corman, qui provoquerait une crise de terreur abjecte à Michael Bay si on lui en confiait un similaire, ce qui ne couvrirait même pas l’une des 10 827 986 explosions de ses films. Bref, il y a quelque chose qui attire l’œil sur cette jaquette au kitsch assumé. Et il s’agit là, malheureusement, d’un des principaux attraits de cet album qui se veut décevant.

Enfin, décevant… Tout dépend que ce que l’on attend de MONTROSE, qui avait sorti un album génial en 1973, bien éponyme comme il faut, mais qui avait fait un bide monumental, ce qui est honteux (bon, ok, ce disque a depuis longtemps été réhabilité et jouit d’une caractère référentiel pas dégueulasse, souvent cité dans les références de guitaristes du genre comme Mick Mars par exemple). L’album suivant, aux angles lissés, avait eu plus de reconnaissance de la part du public, mais cela restait quand même timide en termes de vente.

Puis, las de se prendre le chou pour des compositions rejetées par son tyran de guitariste (après tout, le groupe est à son nom), Sammy Hagar part voir si l’herbe est plus verte en solo. Le choix de son remplaçant est sujet à discussion. Bob James est peut-être quelqu’un de très sympathique, mais il a un peu le charisme d’une huître (et encore, une huître, ça se mange) et s’avère bien mignonnet derrière le micro là où Hagar apportait une réelle présence. La succession aurait de toute manière été difficile, mais là, nous sommes dans le registre de l’erreur de casting. La suite de la carrière du bonhomme est assez éloquente quant au fait qu’il aurait dû trouver un autre boulot.

Autre nouveauté, MONTROSE se dote d’un claviériste en la personne de Jim Alcivar, que l’on retrouvera également plus tard au sein de GAMMA et sur le premier album solo de Ronnie. Le guitariste semble décidé à élargir le spectre musical de son groupe, toujours à la poursuite d’un succès qui lui est toujours refusé. Aussi, "Warner Bros Presents Montrose!" ressemble énormément à un pot-pourri de la musique Rock qui cartonne aux USA en cette année 1975 et c’est justement là que ce disque va partir en sucette.

Montrose va commencer par remercier Ted Templeman, qui avait produit les deux premiers opus, afin de se mettre lui-même derrière les manettes (on n’est jamais mieux servi que par soi-même). Ensuite, il va réunir le groupe autour de lui pour composer à plusieurs mains (ça, c’est surtout pour faire chier Sammy Hagar on dirait…). Le résultat est varié, coloré, mais difficile de trouver une ligne directrice à travers l’accumulation de ces neuf titres très différents les uns des autres, qui bouffent à tous les râteliers possibles et imaginables.

Ainsi, nous nous retrouvons face à des morceaux parfois intéressants dans leur conception, comme le groovy "Dancin’ Feet", qui tire son épingle du jeu, ou encore "Black Train", qui est une reprise d’une chanson qui n’avait jamais vu le jour avant. Elle parle d’un artiste, Arthur Richards, qui a fait une overdose et aurait dû apparaître sur un album solo de Kendell Kardt auquel a participé Ronnie au début des années 70. Ici, le guitariste dope littéralement le titre et lui donne un caractère très Heavy, proche de ce qu’il proposait sur le premier essai du groupe. On citera également "Matriarch" pour son travail sur le mariage des claviers et de la guitare qui fait songer à un RAINBOW moins démonstratif, plus proche de "Straight Between The Eyes" que de "Rising" en somme.

Le reste s’avère plus problématique, entre des reprises qui manquent singulièrement de personnalité ("Twenty Flight Rock" de Eddie COCHRAN tout juste passable, "O Lucky Man!" de Alan PRICE sans charme), une ballade qui s’oublie très vite une fois l’album terminé ("All I Need"), un morceau champêtre quoique maritime qui tend du côté de KANSAS ("Whaler" : il y a même du violon sur ce titre, d’où la référence) et deux compositions gentiment bouche-trou ("One And A Half", "Clown Woman"). Bref, pas de quoi se relever la nuit pour s’envoyer une fois de plus l’album.

Ici, le déséquilibre est constant. Le groupe papillonne à travers les styles en oubliant ses racines plus dures, plus Hard Rock. "Warner Bros Presents Montrose!", c’est une façon pour Ronnie de tourner le dos à tous ses fondamentaux ou presque dans sa quête de reconnaissance qui devient un véritable poison pour son inspiration et pour la qualité du groupe. Ce disque n’apporte que peu de satisfactions et n’a pas ce goût de reviens-y du premier opus, véritable classique de l’année 1973, ni même les pointes de talent du second, le plus discret "Paper Money". En 1975, MONTROSE n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été et livre l’un des albums parmi les plus anecdotiques qui soient.

Ah oui, cet album a moins vendu que "Paper Money". Comme quoi...

Note réelle : 1,5/5.

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- Bob James (chant)
- Ronnie Montrose (guitare)
- Alan Fitzgerald (basse)
- Denny Carmassi (batterie)
- Jim Alcivar (claviers)


1. Matriarch
2. All I Need
3. Twenty Flight Rock
4. Whaler
5. Dancin' Feet
6. O Lucky Man
7. One And A Half
8. Clown Woman
9. Black Train



             



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