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2000 The Filth And The Fury
 

- Style : The Adicts, Peter And The Test Tube Babies, The Ruts, The Saints
- Membre : Public Image Limited
 

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SEX PISTOLS - The Filth And The Fury (2000)
Par CHAPOUK le 5 Février 2018          Consultée 2774 fois

"The Filth And The Fury" est un documentaire sorti en 2000 et réalisé par Julien Temple. Après "The Great Rock'N'Roll Swindle" et après avoir collaboré avec BOWIE, DEPECHE MODE ou encore les STONES, Julien revient à ses amours de jeunesse et nous pond ce nouveau documentaire sur les SEX PISTOLS.

Pour être très franche, si vous êtes de gros fans ce documentaire ne vous apprendra pas grand-chose…. Par contre, si vous n'êtes pas vraiment familier avec les British et que vous avez tout de même envie d'en savoir plus sur eux ce "The Filth And The Fury" est là pour vous. Grâce à divers extraits de petits films, émission TV, interviews, concerts, on suit l'évolution fulgurante du groupe de sa naissance à son apogée pour finir logiquement par sa mort.

En guise d'intro, Johnny Rotten en voix off, fidèle à lui-même, lance une petite pique en nous annonçant que si la plupart des documentaires sur des groupes sont là pour montrer que tout va bien dans le meilleur des mondes, celui-ci ne va pas vraiment abonder dans ce sens mais va plutôt pointer du doigt toutes les failles d'une bande de jeunes cons devenue connue trop rapidement, mais qui, portée par sa fougue a quand même donné un coup de pied mémorable dans la fourmilière de l'époque : "On s'est arrangé pour scandaliser tous ceux qui nous faisaient chier".

On enchaîne donc sur le contexte qui a donné lieu à la naissance des SEX PISTOLS. Je vais vous la faire courte : dans les années 70 être un prolo anglais c'est la merde ! La merde bien noire qui ruine le moral de la jeunesse de l'époque, complètement désabusée, en proie au chômage, qui a l'impression d'être livrée à elle-même, abandonnée par les institutions et la Couronne. Ces quatre garçons, pas vraiment dans le vent, sont issus de cette classe ouvrière, ils connaissent la galère (pauvreté extrême voire misère totale, histoires familiales complexes…) et ils en ont plein le cul ! Alors tout ce petit monde ne voit qu'une seule option pour espérer sortir de cette situation : la révolte. Et leur révolte à eux s'est exprimée par l'art ! Paul Cook affirme carrément : "Il y avait plein de petits blacks du côté de Shepherd's Bush, on allait dans leurs fêtes écouter du Ska, c'est comme ça qu'est né notre intérêt pour la musique".

Puis on découvre, ou re-découvre, les débuts chaotiques des proto-PISTOLS. Et on se rend alors compte de l'importance qu'a eu la boutique Sex dans l'histoire du groupe (ne mâchons pas nos mots, c'est clairement son berceau), ainsi que du niveau titanesque de filsdeputerie de Malcolm McLaren. À la fin ils lui ont même décerné la palme d'or de l'éternel enculé ! J'exagère à peine… Parce que Monsieur McLaren, même s'il a aidé le groupe à ses débuts balbutiants, grâce à ses contacts dans le monde de la musique, s'est quand même bien gavé sur le dos des PISTOLS durant leur brève carrière.

Le groupe nous livre donc une liste de plans tordus longue comme le bras : McLaren qui alimente volontairement les conflits existants, au départ juste entre Rotten et Matlock (qui ne peuvent déjà pas se blairer de base), puis par la suite avec tous les membres… Il fait jouer ses contacts pour que le groupe passe dans l'émission de Bill Grundy et tout semble avoir été prévu pour que les PISTOLS se mettent à dos le pays entier… Car oui il était évident que les mecs seraient bourrés au moment de l'interview si on laissait de l'alcool à gogo en backstage et il était également prévisible que dans cet état ils balanceraient des insultes en direct si on les provoquait. Du coup ça a donné lieu à une scène à la fois scandaleuse (pour l'époque) et mémorable. Le coup foireux du jubilé de la reine qui a eu lieu peu de temps après cet épisode a aussi contribué à accentuer l'animosité des bien-pensants contre ce groupe, au point qu'ils soient interdits de se produire dans certaines villes. Conséquences du merdier initié par McLaren : E.M.I. en voyant tout cela, s'est fait dessus et a alors décidé de se débarrasser du groupe rapidement. Bravo !

Et c'est pas fini !
On peut aussi rajouter à tout ça le fait que ce cher Malcolm a décidé un peu plus tard de coproduire un film ("Who Killed Bambi?") avec les royalties du groupe, sans le mentionner aux intéressés, sinon c'est pas drôle… Il a aussi contribué à la mise en vente du mouvement Punk naissant en proposant des fringues "Punk" dans sa boutique, histoire de se faire des couilles en or sur le dos de ses poulains. Et surtout, il a signé l'arrêt de mort du groupe en "organisant" cette tournée aux States qui fut un véritable désastre. C'est pourquoi durant le fameux dernier concert de 78 à San Francisco, qui s'est déroulé de manière catastrophique, Rotten a lâché au public : "Vous n'avez jamais eu l'impression de vous être fait arnaquer ?".
De son côté McLaren, imperturbable, assume complètement cette liste de méfaits et nous sort en toute tranquillité : "Si j'étais sculpteur je pourrais me passer d'argile. Je me suis dit 'Sers-toi des gens' et je m'en suis servi. Comme un artiste, en les manipulant. Alors la création des SEX PISTOLS ça a été ma peinture, ma sculpture, les sales petites créatures de mon art.".

Point de vue que Rotten réfute complètement.
Et avant de voir en quoi Rotten n'est pas d'accord, il faut savoir que c'est là tout l'intérêt de ce documentaire. Car contrairement à "The Great Rock'N'Roll Swindle", qui n'était qu'une œuvre à la gloire de McLaren (Temple dit lui-même qu'il s'est fait manipuler pendant le tournage du film), "The Filth And The Fury" nous permet d'avoir le point de vue du groupe sur leur expérience PISTOLSienne. Et ça c'est intéressant ! Parce qu'on comprend que Paul Cook et Steve Jones assument complètement leur côté petits branleurs de musiciens qui ne pensent qu'à se taper de la groupie. Steve nous confie d'ailleurs : "[…] Je voulais juste me faire sucer, voilà… Je m'en foutais de parler politique je ne savais même pas qui était le Premier Ministre. En gros je voulais tirer mon coup comme n'importe quel ado". Par le biais d'interviews et des dires de ses collègues, il est confirmé que Sid Vicious était un poseur un peu crétin sur les bords, que Nancy Spungen a complètement vampirisé et que McLaren a manipulé pour en faire la vitrine du groupe, à tel point que la musique est devenue un élément largement secondaire pour lui. Même Rotten qui était pourtant très pote avec Sid, le dit : "Il était devenu le rocker débile de nos pires cauchemars. Il a pas compris que ce qu'on faisait c'était notre culture, notre vie. […] Il aurait fallu se serrer les coudes et tout foutait le camp.".

Voilà on y vient enfin : Johnny Le Pourri et son cynisme légendaire qui daigne s'exprimer sur l'épopée SEX PISTOLS.
On s'aperçoit rapidement que c'était le seul à avoir réellement des projets pour le groupe, à considérer dans son ensemble les répercussions des shows des PISTOLS, pour résumer : à ouvrir les yeux sur ce qui l'entourait.

L'ami Rotten nous parle donc de ses inspirations diverses (comiques de l'époque, personnages souvent grotesques issus de pièces de théâtre…) pour "élaborer" son jeu de scène. Qui l'eût cru ? Ce petit prolo kiffe la littérature ! Il nous livre quelques commentaires en vrac sur l'état du monde durant la période SEX PSITOLS. Et surprise, il se montre presque émouvant quand il évoque Sid et nous dit qu'il était dépité de voir son meilleur pote s'enfoncer comme ça dans ce triangle amoureux qu'il formait avec Nancy et l'héroïne et qui le détruisait à petit feu, dépité par ces mecs comme McLaren (oui vous l'aurez compris il ne peut pas le voir) qui poussaient son pote à se démonter encore plus en lui faisant miroiter qu'il serait le futur Rotten.
Et puis il nous parle aussi de ce qui le motivait avec les PISTOLS. Il nous explique que c'était l'envie de faire quelque chose de nouveau dans ce paysage musical qu'il jugeait daté et ennuyeux.

Allez pour le plaisir voilà ce que ces copains et lui en pensaient : "Ces super groupes de l'époque EMERSON LAKE & PALMER, YES c'étaient des dinosaures !", "Épouvantables, chiants comme la mort." "URIAH HEEP et ces cons de GONG…".

C'est comme ça que, de l'envie d'attaquer, de provoquer et d'emmerder le monde sont rapidement nées des chansons comme "Anarchy In The U.K", "E.M.I." ou "God Save The Queen" avec… Le mouvement Punk anglais. Et oui ! Quasi tous les fans de l'époque présents au premier rang dans les concerts du groupe ont eu envie de tenter l'aventure à leur tour (SIOUXSIE SIOUX, BILLY IDOL, Shane McGovan futur chanteur des POGUES, entre autres) comme l'ont également fait de leur côté les DAMNED, les CLASH ou les BUZZCOCKS. En 77 le Punk a donc rapidement atteint son apogée, mais victime de son succès il a entamé la pente descendante lorsqu'il a commencé à devenir un phénomène de mode et que les "fils à papa" ont afflué aux concerts.

Au grand désespoir du brailleur qui avait un peu plus d'ambition pour ce mouvement naissant :"Les punks ont tout gâché en adoptant une image et une attitude uniformes, alors que l'idée c'était d'être soi-même.", "C'est devenu le Punk de carte postale […] les cuirs à 50£ n'étaient pas dans nos moyens au début, on se bricolait un look tout seul", "C'est devenu acceptable. Ça a été récupéré par le système". Et c'est ainsi qu'en 1978 le mouvement Punk anglais s'est logiquement éteint en même temps que ses géniteurs.

Étant une grande fan du groupe (comprenez : "connaissant déjà la page Wikipédia du groupe par cœur avant de voir ce documentaire") j'ai pas appris grand-chose de nouveau, comme je vous le disais en intro. Mais j'ai quand même appris quelques anecdotes ! Et au final je trouve ce documentaire plutôt réussi, il semble plus juste et honnête que le grandiloquent "The Great Rock'N'Roll Swindle" et il m'a permis de redécouvrir les SEX PISTOLS et le Punk avec un autre angle. Pour citer une dernière fois Rotten :
"En réunissant tout ça on a les éléments du drame, un peu comme une pièce de Pinter…".

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- John Lydon (chant)
- Steve Jones (guitare)
- Paul Cook (batterie)
- Sid Vicious (basse)
- Glen Matlock (basse)
- Malcolm Mclaren (manager, escroc)


1. God Save The Queen (symphony)
2. Submission
3. Don't Give Me No Lip Child
4. What'cha Gonna Do About It?
5. Roadrunner
6. Substitute
7. Seventeen
8. Anarchy In The U.k
9. Pretty Vacant
10. Did You No Wrong
11. Liar
12. E.m.i
13. No Feelings
14. I Wanna Be Me
15. Problems
16. Holidays In The Sun
17. Bodies
18. No Fun



             



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