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ROCK/METAL  |  STUDIO

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AMORPHIS - Tuonela (1999)
Par DARK MORUE le 9 Mai 2014          Consultée 5189 fois

Radicalement changer de style, c'est casse-gueule. Parce que les metalheads sont du genre jamais content, on le sait très bien. On se fait engueuler quand on stagne, et aussi quand on change de genre, du coup l'idéal pour tout groupe c'est de sortir genre 2 albums, puis splitter et refaire un come-back 10 ans après pour ressortir encore exactement le même. Je vois que ça comme solution pour contenter tout le monde, et encore.
AMORPHIS est l'une des exceptions qui confirme la règle. Tout le monde aime AMORPHIS, au moins une de leurs périodes pour les plus difficiles. Je ne vois juste pas comment il est concevable de ne jamais y trouver son compte. Parce que c'est l'un des uniques groupes à avoir réussi à changer de genre absolument tout le temps sans jamais trop en laisser sur le carreau, bien que les réorientations soient pour la plupart radicales. Du moins jusqu'en 2006, date à partir de laquelle ils ont embauché le grand Tomi Joutsen mais également commencé à ressortir "Eclipse" tous les 2 ans.

"Tuonela" est probablement le plus gros virage qui ait été pris au sein de leur carrière. Le groupe avait commencé par un Death noir de chez noir, avant de progressivement passer au Death Mélo, puis les bouts de Death foutaient de plus en plus le camp au profit de sonorités légèrement Folk (le superbe "Elegy"). Et donc, en 1999, cet album avec son étrange pochette botanique paraît, et marque une évolution logique mais audacieuse : toute forme de Death Metal a foutu le camp. Enfin, presque, on retrouve bien 2-3 growls sur "Greed" pour faire genre, mais sinon on évolue dans un Metal Alternatif bien teinté de Rock Mélancolique avec toujours les petites touches Folk qui vont bien et font l'identité du groupe.
Trahison ? Non, absolument pas. Le riffing est toujours le même malgré la lourdeur désormais disparue, avec toujours ces claviers kitschouilles bien rétro. Du pur AMORPHIS seconde période, sonnant nostalgique et presque 70's par moments ("Morning Star" qui y va sur les effets). Le tout basé sur un esprit complètement Rock, avec les structures qui vont bien, et du coup nous voilà avec une jolie succession de tubes, dans un esprit léger, qui s'écoute tout seul et reste aussi agréable que... Que du AMORPHIS.

Le plus gros changement par rapport au passé est évidemment le chant. Koskinnen est désormais seul au micro, avec son timbre nasal et sincère reconnaissable entre mille. Et ce dernier fait des merveilles. Il n'y a qu'à écouter le plus gros tube de l'album, et l'un des monuments éternels de la carrière des Finlandais, qui ne sortira plus jamais de votre tête une fois infiltré, à savoir "Divinity", morceau devenu tellement mythique depuis que je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'en rajouter. Bien évidemment, un timbre aussi particulier pourra faire quelques septiques, mais on finit forcément par se prêter au jeu, dés qu'on a compris que le Metal serait pour le coup pratiquement aux abonnés absents. Plein d'entrain, avec une ambiance lumineuse mais intimiste (les riffs géniaux de "Nightfall), en bref, "Tuonela" c'est juste tout ce qu'on veut écouter, un album bien trempé et solide, véritable rayon de lumière et d'énergie positive malgré quelques moments plus plombés (le titre éponyme tirant clairement vers le Doom lumineux, ou l'adieu "Summer's End")...

Après, bien évidemment, tout n'est pas parfait. On sent que le groupe n'est pas aussi au point avec ce nouveau style qu'il ne le sera sur l'énorme "Am Universum". Si les quatre premiers titres et "Divinity" sont irréprochables, le reste pêche parfois un peu par maladresse. J'ai déjà parlé de "Greed", qui est un OVNI dans l'album de part son agressivité renforcée qui sort de nulle part ainsi que ses sonorités orientales, mais au final ce morceau sonne complètement hors sujet en plus de ne pas être spécialement brillant malgré ses bonnes idées. Tout comme "Shining" et "Withered" qui forment pour moi le ventre mou de l'album, mais par contre rattrapées par une "Rusty Moon" et sa flûte pour le coup complètement Folk et illuminée qui s'écoute dans les champs en tournant les bras écartés jusqu'à tomber à la renverse au milieu des fleurs. Merde quoi, fuck le Metal et Satan, laissez nous faire nos hippies un peu.

"Tuonela" est une agréable surprise à tous les points de vues. Si beaucoup semblent le considérer comme un album assez mineur dans la discographie du groupe, entouré de trois titans, il est pour ma part le premier à montrer un AMORPHIS prenant son envol et allant explorer un terrain où il était de toute façon destiné à passer une bonne partie de son existence. Et la qualité suit malgré un passage à vide d'une dizaine de minutes. Alors on se vautre dans ces notes n'ayant souvent vraiment plus rien de purement Metal, et on sourit bêtement en prenant notre dose de mélodies légères, de petite guitare qui caresse les tympans et de gros hymnes Rock faisant tomber dans une douce mélancolie néanmoins toujours positive.
Aller, on boude pas notre plaisir et on y retourne. Je pense que tout le monde sera d'accord : AMORPHIS, ça reste franchement de la balle. Peu importe la période.

Crevetola : le premier AMORPHIS s'assumant comme un groupe lorgnant davantage sur le Rock que le Metal, et le pari est gagnant pour une métamorphose couronnée de succès.

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- Pasi Koskinen (chant)
- Esa Holopainen (guitare)
- Tomi Koivusaari (guitare)
- Olli-pekka Laine (basse)
- Pekka Kasari (batterie)
- Santeri Kallio (claviers)
- Sakari Kukko (saxo sur 3&4, flûte sur9)


1. The Way
2. Morning Star
3. Nightfall
4. Tuonela
5. Greed
6. Divinity
7. Shining
8. Withered
9. Rusty Moon
10. Summer's End



             



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