Au bout de plusieurs années d'écoutes régulières de ce groupe et de ce disque, plusieurs constats foncièrement subjectifs s'imposent.
TOOL est un groupe qu'il serait injuste de sous-estimer.
TOOL est un groupe qu'il serait injuste de sur-estimer.
Difficile dans ce cas d'avoir un jugement esthétique objectif et même constructif. Impossible même.
En fait, une raison fondamentale tient au "paradoxe TOOLien".
Vous ne le connaissez pas? Le voici :
TOOL est le seul groupe à loger son entité esthétique et son essence créatrice entre profondeur artistique et esbroufe manifeste.
Et la vous vous dites : lui, il arrive pas à se faire un avis sur la zik de TOOL.
Ben justement, si. Je ne pense pas que ces gars se foutent de nous. Mais ce ne sont pas des génies non plus et leur démarche expérimentale ne m'apparaît finalement plus si expérimentale que ça.
Pour "10 000 days", TOOL n'a pas cherché à faire de l'expéri-métal (hi hi).
Non. Certainement pas. La seule chose expérimentée ici, c'est de reprendre les bases de l'immense "Lateranus"... mais en plus vague, en moins percutant, en plus "et si là on collait une intro linéaire sous acides de 4 minutes, ça f'ra plus spirituel !". Qu'ils croient...
Pourtant adepte des autres opus (y compris "Undertrou"), là je trouve qu'aucune chanson ne décolle vraiment et que la flamboyance et la rutilance passées des guitares ont disparu (les déflagrations finales des chansons ont ici un impact bien plus modéré) au profit de compositions finalement bien plus aseptisées, presque lisses.
Bref, un TOOL plus issu de la tête que du cœur de ses prétentieux géniteurs...
De plus, lors des premières écoutes, je fus extrêmement déçu.
Pour moi, TOOL rimait avec innovation, surprise, créativité ; je m'attendais donc au même "bondissement artistique" auquel ils nous avez habitués d'un album à l'autre et grâce auquel chaque album répondait au précédent sous un angle novateur.
Et là, ils nous offrent un "Lateralus" bis en plus fade, comme s'ils étaient à cours d'idées et d'inspiration.
Et comme Canard (qui ressemble comme 2 gouttes d'eau à KK de Slayer, pas de Priest) l'évoquait dans sa chronique d'"Undertouffe", les premiers épisodes ne bénéficiaient pas encore de cet enrobage dont TOOL abuse désormais ; ce qui donne à ce "10000 days" un aspect à l'apparence si faussement subtile d'un ravissant déguisement mystico-transcendantal.
TOOL fait de la musique à un autre niveau, du "Méta-Métal" ?
A moins d'être en plein trip chamanique, ou sous LSD, la réponse est non.
Sauf que sur ce disque, c'est encore plus flagrant.
"10000 Days", ou la fin de la montée en puissance d'un groupe arrivé au bout de sa formule.