Ce quatrième LP de LIMPBIZKIT (en un seul mot désormais !?) est marqué d'une absence de taille : Wes Borland a quitté le groupe et une seule écoute complète de ce "Results May Vary" vous le confirme sans ambiguïté.

Si "Lonely World" tente de singer son style du riffing (delay et son épuré, mais aucune puissance), l'album connait une chute de frame rate tout simplement exceptionnelle.
Il faut rappeler que LP avait au départ décidé d'enregistrer un album sans aucune guitare (!) avant de revenir sur cette annonce lors de l'incorporation de Mike Smith (SNOT). C'est bien simple, ce "Results May Vary" est un album d'un calme peu commun : une sorte de Nü Metal dépressif et mélancolique. Attention, je ne fais pas allusion au contenu en lui même des compositions mais bien sur la "douceur" et le calme proposés ici.

Les gros riffs si typiques sont tellement rares ("Re-Entry", "Gimme The Mic", "Phenomenon", "Head For The Barricade", "Almost Over", "The Only One") et le plus souvent compensés (?) par un Fred plaintif, des lignes mélodiques ultra mielleuses ("Down", "Down Another Day, la cover des WHO "Behind Blue Eyes", "Build A Bridge", "Take It Home"). C'est d'ailleurs réellement le timbre plaintif poussé dans ses excès de Fred Durst qui dessert très concrètement cet album.
Quelques espaces temps sont suspendus pour nous rappeler le passé du groupe avec des influences DEFTONESiennes ("Eat You Alive") et des collaborations. À ce niveau, si Brian "Head" Welch (guitariste de KORN) vient faire son guest sur "Build A Bridge", personne ne peut vraiment s'étonner de découvrir SNOOP DOG sur "Red Light - Green Light" (sans aucun intérêt).

Comme peu de choses changent, il faut préciser que l'album a connu un nombre conséquent de changement de titre et même un projet d'artwork ciné Tim Burton (resté sans lendemain).
Toutefois, la traditionnelle cover ("Behind Blue Eyes") a toujours eu un succès à mes oreilles, n'en déplaise à ceux qui hurlent au scandale et au sacrilège car Fred notamment y pose une partie chant particulièrement appliquée.

"Results May Vary" porte bien son nom et c'est un échec à sa sortie (dans la discographie du groupe), démoli par une critique acerbe, qui cloue au pilori ce travail de la bande de Fred Durst. Objectivement, pas une bouse, mais en rien un bon album car totalement aseptisé et sans saveur.
Ce côté ultra fade marque un coup d'arrêt net et sans bavure, qu'il faut de toute évidence mettre en corrélation avec le départ de Wes Borland à mon sens.

Note réelle : 1,5/5.