Je me rappelle de l'époque où j'écoutais "Morningrise" en boucle. La pochette m'avait tapé dans l'oeil. Il y avait ce pont, cette rivière, cette force tranquille. J'étais bien jeune, le noir et blanc n'atténuait pas la violence derrière cette eau.

Ce "Morningrise" possédait un truc bien à lui, complètement à part entière des autres : le rejet de la musique facile dès la première écoute. Un Death Progressif évolué, très technique, avec des soli assez courts bien que la plupart des titres soient longs. Les gars avaient l'intelligence du riff et la technique pour le faire évoluer jusqu'à un solo qui ne manquait pas de mélodie. La basse s'entend très bien et le batteur est capable de se lancer dans un dialogue avec son guitariste.

Les morceaux, monstrueux, longs de dix jusqu'à vingt minutes par chanson, avaient de quoi rassasier l'ado qui cherchait à découvrir des groupes capables d'étancher sa soif de brutalité et de virtuosité. C'est superbe quand on entre dans le jeu du groupe. Aujourd'hui, plus de vingt ans plus tard, ce disque fonctionne toujours aussi bien et n'a pas pris une ride.

Morceau préféré : "To Bid You Farewell".