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Podcast NIME Épisode 14
Par ISAACRUDER
Le 10 Janvier 2025

Le Metal, était-ce vraiment mieux avant ?
Par KOL
Le 1 Janvier 2025

Le Metal, était-ce vraiment mieux avant ?
Par KOL le 1 Janvier 2025 Consulté 1276 fois

"Dis, tonton dents-jaunes (copyright @Haplo), est ce que le Metal c’était mieux avant ?
- Arf, gamino, c’est une vaste question que tu me poses… Est ce qu’on peut encore rire de tout ? Y a t’il encore une jeunesse ? Pourquoi met-on de nos jours des ceintures de sécurité à l’arrière de la voiture, quand tes parents fumaient comme des gorets dans la Supercinq pendant que tu dormais allongé sur la banquette ? Je ne sais pas, mon p’tit. C’est vraiment important pour toi ?
- Bah oui, tonton. Mes copains, y disent que c’était mieux avant, y zont raison ?
- C’est compliqué, mon p’tit chat. Compliqué… Funeste est le destin de ceux qui se sont aventurés à répondre à cette question. Mais de quel Metal me parles-tu ?"

Les débats et échanges sur le Discord, les réactions à mon précédent édito, le constat quant aux commentaires que vous avez laissé sur nos obscures pages web m’amènent à penser que OUI, le Metal, c’était (bien) mieux avant. Et vous n’avez pas tort, mes amis. Depuis quand n’a-t-on pas mangé une mandale de la trempe d’un LED ZEP, d’un MAIDEN, d’un METALLIBOULES ? Putain ça fait quarante ans les gars ! Quarante ans que les grabataires squattent les têtes d’affiche des festoches, usant de leur bon de sortie de l’Ehpad pour l’occasion sans que personne n’y retrouve à dire quoi que ce soit : "oh putain MAIDEN, génial !" ou "DEEP PURPLE, canon, je ne les ai jamais vus !" Signe incontestable que la relève a du mal à faire son trou, malgré notre bienveillance à tous, chroniqueurs inclus. À la recherche des héritiers, nous sur-notons les groupes émergents en un vœu pieu, celui de voir les suppléants casser la gueule des vioques (avec le respect qui leur est dû, il va de soi).

Sauf que cette nouvelle vague ne fait plus que reprendre des recettes éculées. Souvent avec conviction (AIRBOURNE, HALESTORM, WOLFMOTHER), parfois avec talent (GIRISH AND THE CHRONICLES, SUMERLANDS, RIVAL SONS), dans le meilleur des cas. La revisite profonde se fait rare. Quoi de plus normal pour des styles ayant cinquante piges et plus. Comment leur en vouloir ? Si la machine à mélodies semble infinie, n’oublions jamais qu’il n’existe que sept notes et cinq demi-tons à disposition des musiciens. Comment imaginer qu’ils puissent continuer de se réinventer par delà les décennies ?

Une solution ponctuelle est passée par le travail sur les rythmes, probablement. Ces chemins ont été foulés allègrement au cours des dernières décennies : du Doom au Thrash, du Speed au Groove, les meilleurs ont expérimenté question beat pendant des années, touchant dans le mille à certaines occasions, ratant la cible à d’autres. Ce bol d’air frais apporté au genre aura permis à tout un courant de trouver un répit dans sa propre décrépitude.

Pendant ce temps, le Death et le Black, turbulents rejetons des glorieuses années 70 et 80, se sont forgés une identité forte, poussant les curseurs de la violence et du paradoxe un cran plus loin, en grands SPINAL TAP des temps modernes. Comment choquer le bourgeois, maintenant que celui-ci écoute GUNS N’ ROSES ou NIRVANA ? Pétons des ratiches, soyons plus outranciers, brisons les normes de bienséance au-delà du Poker Club de Paris et du Negresco de Nice. On va leur donner un truc horrible, que même nous, on n’écoute pas car on cite PINK FLOYD comme influence, paske ces cons de Métalleux, y veulent de la bagarre. Et ça a marché, couillons que nous sommes.



De quand date le dernier disque mythique de Hard Rock ? De Heavy Metal ? Je n’ai même pas envie de réfléchir à la réponse à cette question. Les générations futures écouteront-elles SIXX A.M. ? DEAD DAISIES ? CRISIX ? Je ne pense pas. Elles iront à la source, là où tout s’est créé, et elles auront bien raison. En cas de manque, peut-être jetteront-elles une oreille aux braillards, parfois adoubés par les saints-pères, tel Dio avec SOUNDGARDEN, Lemmy avec les frangins O’Keefe, ou encore CYPRESS HILL avec… LARUSSO (si, si, vous pouvez vérifier). Bon, parfois le cocktail va trop loin, j’avoue.

D’ailleurs, force est de constater que les meilleures périodes de ces légendes datent encore et toujours des mêmes années 70 ou 80, celles dont Beagle nous extrait encore des pépites jour après jour. Que la nostalgie ne fait pas tout, si l’on constate le néant absolu que représentent "The Final Frontier", "72 Seasons", ou encore "Invisible Shield" (lol) ? Si ces opus sauront satisfaire les fans aveugles, iront-ils jusqu’à prétendre qu’il s'agit là de leur meilleure offrande ? Sans doute pas. Même moi, je n’oserais pas, malgré la mauvaise foi qui me caractérise d’ordinaire.

Oui, CE Metal, c’était mieux avant. Clairement. Sans discussion. Si l’on veut de nos jours partir à l’aventure, il convient de se tourner vers le versant extrême et la mixité. Ce métissage, qui a donné un nouveau souffle à notre genre favori au sens large du terme, est la planche de salut. D’aucuns se sont faits les dents dans les années 90, de FAITH NO MORE à FISHBONE, de RAGE AGAINST THE MACHINE à SYSTEM OF A DOWN (ne me parlez pas de Neo Metal, pour ce qui est de Serj et Daron, par pitié). Ils ont ainsi prolongé la durée de vie et l’agonie d’un style moribond, apportant par un mélange antinomique ce que l’immigration a provoqué au sein de nos démocraties européennes vieillissantes : un sursaut salutaire. Un boost de viagra pour un courant en mode Geriatric Park, d’envie d’en découdre, de polissage d’un mix existant qui ne demandait que cela pour de nouveau briller de mille feux. Mais depuis ? Où sont les frissons ? Où est l’interdit ? En quoi sommes-nous toujours des rebelles au grand cœur ?

Il faut évoluer si l’on veut trouver la réponse à la question initiale. Le Black, le Death, l’Indus, voire le Metalcore (eh oui, mes potes, j’insiste) sont des courants plus récents. Ils n’ont pas encore été souillés de toutes parts par des hordes de copycats. Il leur reste maintes pistes à explorer pour se réinventer, du Deathcore au Black Atmo, en passant par le Stoner Death ou le Grind Melo, je ne sais pas, moi. Le Post Cyber ?

De l’extrême vient le salut, j’en suis persuadé. Tout a été dit dans les styles old school. Oui, pour ces courants, le Metal, c’était mieux avant. Pour les explorateurs, ceux qui évoluent, les apprentis-artificiers et autres Merlins de pacotille, il reste maintes et maintes terres hostiles à explorer, à disséquer, à apprivoiser. La surprise est le nerf de la jouissance. Celle qui secoue, qui dérange, qui provoque. Que ce soit par la violence auditive ou par la profondeur des sentiments, elle offre sa dose de sensations aux blasés, à ceux qui ne croyaient plus en la cause, ou qui se morfondaient à ressasser des gloires perdues. Regardez Storm, lisez Remissa, osez Mefisto, la relève est là, sous nos yeux, et il n’appartient qu’à nous de l’embrasser et de constater que tout le Metal, c'était pas forcément mieux avant. Concernant Le Heavy, le Hard, ou même le Thrash, peut-être en effet. Pour le reste, je demande encore à entendre et à être bousculé dans mes certitudes.

HAIL TO THE (NEW) KINGS !


(ouais, c’est d’l’IA, koi, kessya ?)



Le 10/01/2025 par DARK SCHNEIDER

Il est intéressant de lire cet édito en parallèle de celui rédigé par Possopo le 20/12/2008 : "Le déclin du Metal 2 : le Metal mûr", édito publié il y a presque 20 ans mine de rien.

Possopo y évoquait déjà largement la question du Metal extrême, tout en rappelant son ancienneté : le Metal s'est extrémisé dès le tout début des années 80, soit en fait peu de temps après sa création ! Il ne faut pas l'oublier. Le Metal Extrême est également Old School en fait, mais je vais revenir sur ce point plus tard.

Possopo estimait alors que le Metal extrême stagnait, il ne semblait pas non plus voir l'avenir du Metal au travers du mélange des genres, qui semblait déjà avoir largement été exploité. Et il vilipendait la tendance à la dérision en citant ULTRA VOMIT.

Qu'en est-il toutes ces années plus tard ? ULTRA VOMIT est énorme en France et se retrouve même dans un top 3 de l’année dans un webzine que je ne nommerai pas... Mais au final, le Metal a continué d’évoluer, il y a eu des choses nouvelles depuis ces années 2010. Le Black Metal cher à notre Possopo ? Je le trouve meilleur à notre époque que dans les 90s. Un STORMKEEP enterre pour moi sans problèmes toute la disco d’EMPEROR (s’il vous plaît, laissez ces pierres par terre, ce n’est que mon avis ^-^), alors certes, STORMKEEP pourtant ils n’inventent rien, mais ça fait quoi ? Les hybridations de genres ont continué, etc.

Suis-je pour autant du même avis que Kol ? À vrai dire pas vraiment. Notamment concernant la phrase un peu sentencieuse tout de même : « de l’extrême vient le salut ». Personnellement pour moi le salut dans les années 2010 il est venu de GHOST. Ce n'est pas un groupe extrême.
Il faudrait déjà définir ce qu’est l’extrême aujourd’hui, car comme je le disais plus haut il ne faut pas oublier qu’une bonne partie de l’extrême est tout à fait old school, c’est normal car le genre est aussi vieux que moi. Donc déjà, cette distinction Metal extrême/Metal old School m’apparaît plus que bancale. Il y a encore à notre époque des groupes dont la référence est VENOM, prenez BÜTCHER, ils inventent quoi ? Rien, mais c’est excellent quand même. Et d’un autre côté, d’autres groupes ont su apporter des éléments nouveaux et bien dosés, j’ai beaucoup aimé le dernier BLOOD INCANTATION par exemple, clairement un des albums de l’année. Mais le Metal extrême n’est pas un genre, il n’est plus un genre. C’est un ensemble de genres. On ne peut plus parler de LE METAL comme une entité unique, c’est le résultat de ces multiples hybridations, de ces fameux mélanges de genres tant vantés, vu comme l’avenir, mais cela ne serait-il pas qu’une simple fuite en avant comme semblait le supposer déjà Possopo à l’époque ?

Parce que effectivement au bout d’un moment, il va falloir arrêter de voir l’hybridation, ou le métissage, utilisez les mots que vous voulez, comme étant quelque chose de forcément ultra méritoire, du moins en tout cas pour ce qui est du Metal étiqueté extrême. Car il n’est pas plus innovateur que d’autres genres. Croiser les styles, mélanger les genres c’est quelque chose de presque inhérent à la création musicale, dans tous les styles de musiques. Il n’y a pas à différencier Metal extrême et Metal Old School : le Hard Rock est issu d’un mélange des genres, le Heavy aussi, le Thrash aussi (Thrash qui a longtemps été considéré comme un genre extrême d’ailleurs). Ce qui permet aussi très souvent d’apporter des éléments qui paraissent nouveaux dans un style, c’est l’évolution technologique. Un groupe comme SLEEP TOKEN par exemple, que je n’aime pas du tout mais qui cartonne, tant pis pour moi, n’existerait pas sous cette forme sans les technologies modernes d’enregistrement (et quand je dis moderne je parle des années 2010, le numérique notamment a fait évoluer pas mal de choses).

Et puis ces genres que l’on accuse de stagner et de ne plus fournir de grands classiques sont-ils si morts que ça ? Prenons l’exemple du Power Metal, on dit souvent qu’il est quasi mort. Pourtant, SABATON et POWERWOLF sont plus gros que ne l’ont jamais été les anciens groupes de Power Metal (sauf peut-être HELLOWEEN, et encore je ne suis pas sûr !) et n’ont finalement musicalement que très peu à voir avec HELLOWEEN ou STRATOVARIUS. Et derrière ces locomotives, BEAST IN BLACK ou WIND ROSE sont des wagons de taille, qui ont également des sonorités et une identité propres, qui n’existaient pas avant. Ces groupes ont largement trouvé leur public, et parmi leurs fans je ne serais pas étonné que nombreux sont ceux qui ne s’intéressent guère aux premières vagues Power, alors le c’était mieux avant... ça dépend tellement de notre propre expérience musicale tout ça. Et parfois dans les groupes de Power on entend des éléments plutôt connotés « extrêmes » ce n’est pas rare.

Mais de toute façon, l’appellation « Extrême » est périmée à notre époque. GOJIRA n’a choqué personne en growlant et en martelant des fûts lors de la cérémonie des JO. Qu’est ce qui est encore extrême dans le Metal en 2025 ? Le Raw Black, le Grind par exemple. Je ne pense pas qu’il faille s’attendre à une grande révolution musicale de ce côté.

Enfin, perpétuer une certaine tradition, c’est aussi contribuer à donner ses lettres de noblesses à un style : lui assurer une survie, une pérennité et montrer qu’il peut exister uniquement pour ce qu’il est. Y a toujours des gens pour proposer des albums de Blues ou de Jazz à l’ancienne, ce n’est pas un mal. IRON MAIDEN et JUDAS PRIEST ne seront pas détrônés, comme ne l’ont pas été BEETHOVEN ou VIVALDI, mais il n’y a aucun mal à perpétuer leur style, et parfois ça n’empêche pas certains d’y imprimer une très forte personnalité, au fond je trouve peu de points communs entre ETERNAL CHAMPION et IRON MAIDEN, pourtant les deux font du Heavy. Ceux-là, savent très bien qu’ils ne seront pas les grands de demain, mais y a un public prêt à les écouter. Je me réjouis de la NWOTHM alors qu’il y a vingt ans on me saoulait (vécu personnel là) en me disant que le Heavy 80s était définitivement mort. J’en rigole encore.

Le « c’était mieux avant », ça a toujours existé, de tout temps, déjà sous l’antiquité les auteurs passaient leur temps à louer leurs aînés et à critiquer leurs contemporains. L’être humain est ainsi fait, on adore fantasmer un passé que l’on a pas forcément connu, et c’est vrai que cette attitude peut-être agaçante. Il y a toujours eu des grincheux de tout temps et d’éternels optimistes. Mais tout cela est une source de débat sans fin. Ainsi, je ne partage pas vraiment les conclusions de Possopo, mais pas non plus celles de Kol.

Donc pour résumer mon point de vue :

- Le Metal continuera d’exister car c’est un genre établi.
- il y aura toujours un Metal joué comme il l’était dans les 70s et 80s tant qu’il y a un public et des musiciens pour ça, même si c’est devenu une niche musicale.
- Il continuera d’évoluer plus ou moins rapidement/lentement car c’est dans l’ordre naturel de tout processus créatif. L'être humain est en évolution, il aime innover.
- Cette évolution ne sera pas l’apanage d’un Metal dit Extrême qui devient de toute façon indéfinissable.

PS : je rejoins complètement Fredian sur ses interrogations quant aux modes actuels de diffusion de la musique. Le streaming a un impact énorme qui favorise le retour des écoutes en playlist, en aléatoire, et favorise des morceaux de très courte durée. Certains ont parfaitement compris qu’ils pouvaient tirer parti de cela (je pense aux affreux d’I PREVAIL par exemple…). Heureusement, pour l’instant cela n’empêche pas de nombreux artistes de continuer à vouloir proposer des albums ambitieux. Difficile de deviner vers quoi tout cela va nous mener… mais c’est encore un autre débat.

PS 2 : il n'y a rien d'étonnant à ce qu'une partie du public reste bloqué sur un genre en particulier, qu'il soit ancien ou récent. De toute façon au bout d'un moment, on ne peut pas tout suivre. Il y a trop de sorties, beaucoup trop. Donc pour les plus âgés, qui n'ont pas connu cette surabondance de sorties liées aux technologies modernes, aux facilités de production de nos jours et au streaming, il n'est pas étonnant qu'ils se sentent dépassés et se raccrochent à leurs vieux groupes. Forcément pour eux, ça sera mieux avant.

PS 3 : désolé pour le pavé (je suis même pas sûr d'avoir réussi à être cohérent), en fait je trouve qu'il y a tellement de choses à dire sur ces sujets... Et en même temps je trouve ça un peu vain.


Le 09/01/2025 par CLANSMAN57

En ce qui me concerne, je trouve que c'était effectivement mieux avant.
On est en droit de s'interroger quant à l'avenir du Metal.
55 ans et pratiquement tout semble avoir été dit.
À quand une nouvelle voie à explorer, une voie qui verra une multitude de groupes qui suivront ? M'enfin, une seule voie, est-ce suffisant pour porter l'avenir du Metal ?
Dans 45 ans, le Metal aura un siècle. Quelle gueule aura-t-il? Existera t'il encore ? Les dinosaures en tête d'affiche qui rameutent du monde ne seront plus. On mettra quoi à leur place ? Y aura-t-il autant de mélomanes présents ?
Certains groupes plus ou moins actuels seront-ils reconsidérés lorsque le temps sera venu pour les anciens de tirer leur révérence ?

Le Black Metal ne se porte pas si mal, c'est vrai. Ce type de Metal peut revêtir différentes formes, ce qui évite la lassitude, contrairement à pratiquement tout le reste qui est vu et revu, très balisé. Overdose.
Un nouveau groupe de Hard, de Heavy, de Thrash, de Heavy/Speed etc. ?
Pour les plus jeunes, ça pourra éventuellement le faire.
Trente ans après avoir écouté le premier disque de Metal, c'est déjà plus compliqué...
Les rares fois où je me rends en Allemagne au MediaMarkt pour me procurer des disques (rayon qui diminue considérablement au fil des années, même dans ce pays où l'on pouvait rentrer avec une dizaine de disques intéressants il fut un temps...), je ramène du Black Metal.
Oh, ce n'est pas une bonne pioche à chaque coup, mais ça le fait assez souvent.
Mais pour combien de temps encore ?

Qui vivra verra. On en reparlera quand le Metal aura un siècle ? Ou deux ?
Bon, pour le bicentenaire, ça risque d'être compliqué pour en causer.
Beaucoup de questions qui naissent d'un sentiment d'incertitude, veuillez m'en excuser. Le Metal me parait mal barré... J'espère me tromper !













Le 08/01/2025 par KOL

Hello Pilgrimwen,

Merci pour ton message !

Histoire de balayer tout doute : cet édito ne constitue rien d'autre que mon point de vue personnel (peut-être étayé d'arguments fallacieux, je suis prêt à en convenir...), et a pour principale vocation de susciter la réflexion et les échanges. Je n'ai certainement pas la prétention de représenter la parole de la rédaction ni encore moins de détenir la vérité absolue.

Je constate cependant que de nombreux "genres", au-delà même de la sphère Metal, tendent à s'approprier des gimmicks typés "Extrême" (prenons SLEEP TOKEN ou POPPY pour exemples récents).

@+


Le 08/01/2025 par PILGRIMWEN

J'augmente mon commentaire premier.

"De l’extrême vient le salut, j’en suis persuadé."

Et si votre pronostique était erroné ? Et si vous vous trompiez ? Votre voix ne compte que pour une voix, je ne le crains. Le souci à vivre en communauté musicale, c'est que nous finissons par ne penser que par notre prisme, ne se souciant peu de l'avis divergent d'autres passionnés, dans d'autres branches de la Musique. Une forme de sectarisme (de nombrilisme ?) qui ne dit pas son nom. Je m'inclue dans ce propos, bien entendu.

La Fusion est apparue un peu par "magie", tout comme le Grunge, bien que des prémices annonçaient ces courants. Ce furent de sacrées surprises ! Donc, rien ne dit que votre Black Metal sera le fer de lance du courant Metal, dans les années à venir.

"Ils n’ont pas encore été souillés de toutes parts par des hordes de copycats."

Alors là, ça m'embouche un coin. Les registres que vous citez ne sont pas si récents que cela... Des "hordes de copycats", je pense qu'il y en a, mais je crois que sans doute votre amour pour ces genres aveuglent un brin votre jugement.

L'avenir nous dira qui aura eu raison ou tort. Dans tous les cas, je suis curieux d'observer l'évolution du Metal sous toutes ses coutures.


Le 07/01/2025 par FREDIAN

Sujet intéressant dans le fond mais je ne me pose pas la question comme cela.

Déjà "avant" c'est quoi, c'est quand, c'est qui, c'est pour qui ?
Ne pas négliger l'importance et l'influence de la période de découverte (généralement l'adolescence) et de l'exacerbation des émotions qui y est associée et qui fait que ce qui suivra (d'autant plus que c'est découvert avec un background bien plus important donc plus dur de surprendre par définition) aura souvent moins de saveur.

Quant à ton constat, je le partage mais... il y a 20 ans (huhu) !
Le "Metal Extrême" a plus ou moins fêté ses 40 ans cette année et depuis 20 ans il ne s'est pas tant renouvelé. Les mélanges ont certes continué et se sont multipliés (dans tous les sens du terme) mais rien de révolutionnaire non plus. Le dernier genre émergent doit être le Djent qui s'est popularisé fin 00s/début 10s mais qui existait sous un autre nom depuis au moins 10 ans (le Math Metal de MESHUGGAH et le Math "Atmo" de TEXTURES). Du coup le renouvellement par l'Extrême ? Mouais...
Si on prend l'exemple du Death, parfois vu comme un genre "restrictif", rien que DEATH (le groupe) a en 8 ans défloré les 3/4 du genre, d'un proto-Death aux relents Thrash au Death pur et dur ("oldschool" qu'on dit aujourd'hui) au Death Tech puis au Death Prog'. Conjointement les Suédois notamment ont lancé le Death Mélo. Puis le Tech s'est brutalisé et le Brutal Death (Tech ou pas) s'est émancipé jusqu'à ses limites techniques et/ou audibles. D'autres sont partis du côté de l'Avant-Garde et ont lancé le Disso Death (e.g. GORGUTS). Mais tout ça date des 90s et les dernières limites repoussées de mi-00s !
Même un genre comme le Black qui s'est énormément diversifié au cours du temps n'a rien proposé de fondamentalement nouveau depuis pas loin de 20 ans (le dernier sous-genre c'est quoi ? Le Blackgaze, initié mi-00s...). Et si on se réfugie dans l'Avant-Garde (de PAN.THY.MONIUM à ESTRADASPHERE en passant par CARNIVAL IN COAL et WALTARI) ou les fusions extrêmes (le Rap-Metal de RATM ou BODY COUNT, le Techno/Electro-Metal de THE SHIZIT), les champs ont été défrichés il y a déjà bien longtemps !

Bref. En prenant un peu de recul, j'aime bien essayer "d'évaluer" le Metal dans son ensemble (son Histoire, son évolution et ses contextes). Ainsi, je vois les genres comme des "phénomènes" essentiellement générationnels. Un sous-genre du Hard/Metal, ça dure quoi... 7-8 ans et puis ça s'essouffle, ça passe de mode et puis une génération ou deux plus tard ça revient et les revival fleurissent. C'est cyclique. Aujourd'hui, bah on est peut-être arrivé au bout du truc et à part mélanger à outrance il ne reste plus grand chose à créer. Mais si les groupes deviennent de facto plus "arrangeurs" que "créateurs" sont ils fondamentalement moins intéressants ? RIVAL SONS, NE OBLIVISCARIS, DODHEIMSGARD, BLOOD INCANTATION cette année, sont plébiscités. Même en mixant des vieilles recettes, il y a toujours moyen d'enthousiasmer la "communaute" Metal.

Pour ce qui est de la création pure, (moment auto-promo) j'en ai parlé dans ma Kro du "Between" de DISILLUSION, le mode actuel d'écoute où le streaming et le shuffle dominent ne me parait pas propice à l'émergence de nouveaux genres. Pour plusieurs raisons. Trop peu de ventes "physiques" donc les musiciens sont plus dans la précarité (le streaming rapporte queud' et conséquence (?) les "crowdfunding" et "patroning" se généralisent), c'est d'ailleurs rarement leur seul métier. Pour compenser il faut passer sa vie sur scène. Mais si vous m'autorisez une "Colucherie", tout le temps qu'ils passent à jouer ils ne le passent pas à se demander pourquoi ils jouent alors... Et puis j'ai l'impression que la notion d'album a été importante dans le développement des sous-genres du Rock sens large. Or, aujourd'hui, les splits et EPs (re)bourgeonnent. Conséquences directes de l'écoute shuffle et du "composing-time" qui diminue ? Un peu de nouveau matos et hop on part sur scène ? Faut bien bouffer hein, je ne leur lance pas la pierre. Mais dans ces conditions et avec tout le vécu du Metal (on approche la soixantaine !) bah bon courage pour aller sortir un véritable truc neuf !

Cela étant dit, est-ce que c'est forcément moins bien si ce n'est pas fondamentalement neuf ? J'ai déjà en partie répondu mais je rajouterai que le Jazz a un bon siècle d'existence, le Classique (au sens large et si je remonte jusqu'au Classique Médiéval) près de 15 siècles et ils ont encore des choses à dire et à proposer. Je ne suis pas spécialiste mais c'est peut-être plus des évolutions à la marge, des réinterprétations, des modernisations qui ne sont pas "indigne d'intérêt".
Le Metal, c'est une musique "jeune". Un gros demi-siècle. Et pour beaucoup nous en avons vécu (au moins une partie de) l'évolution en direct. C'est sur que la période actuelle, une sorte de "maturité" du genre qui s'est globalement bien popularisé (même s'il y a des polémiques, nous avons un des plus gros Fest' mondial de Metal en France, quand j'étais ado dans les 90s ça semblait impensable), parait plus terne que les "glorieuses" années de diversification où il restait tant à explorer mais je reste persuadé qu'il reste des choses à faire (nos bilans annuels le montrent chaque année). C'est plus le "système" actuel, et ses conséquences (streaming, shuffle, crowdfunding, patroning, etc...), géré en arrière-plan par les nouveaux monopoles des "Géants du Web" qui me pose question mais ceci est un autre débat.


Le 07/01/2025 par LUDOVICO

Aucun groupe des années 2010 – 2020 ne pourra remplacer les monstres sacrés dans l’imaginaire collectif, et ce, indépendamment de la qualité discographique ou du style pratiqué. Avant, il fallait suer un minimum pour se procurer des albums (se déplacer, dépenser son argent de poche en prenant le risque d’être déçu, attendre dans le froid et en plein vent l’ouverture du magasin pour ne pas rater l’album). Aujourd’hui, bien au chaud chez soi, et en quelques clics, vous avez toute la musique à disposition sans le moindre effort : et ça, qu’on le veuille ou non, l’attachement émotionnel ne peut pas être aussi intense. C’est déterminant.


Le 03/01/2025 par MASTODOWN

Je pense que chaque génération a connu des groupes qui rassemblaient tout le monde. Par exemple Elvis, Chuck BERRY, ROLLING STONES, WHO, LED ZEPPELIN, DEEP PURPLE, METALLICA, SLAYER, NIRVANA, PEARL JAM, PANTERA, SEPULTURA, RATM, SOAD...
Aujourd'hui je pense que l'on les jeunes écouterons toujours des groupes comme MASTODON ou AVENGED SEVENFOLD dans le futur.
J'ai quarante ans et pour moi la musique c'est toute ma vie. J'écoute tout ce qui se fait de bien depuis le premier riff de guitare de Chuck Berry, c'est est à dire à quasiment tout les styles de Rock, de Punk et de Metal vieux ou récent.
Nous écoutons tous une musique qui tient du religieux, car elle parle à l'âme, elle nous prend aux tripes.
Nous formons une grande famille, qui arrive toujours à se renouveler musicalement au fil des générations.
Je ne me fais pas de souci pour le futur qui nous apportera sans aucun doute de nouvelles formes de Metal.
Si vous en doutez écoutez SLEEP TOKEN. On n'est pas obligé d'aimer, mais ils proposent un nouveau son.
Comme dit Laurent, ensemble nous sommes de la dynamite !


Le 02/01/2025 par DJINN

Je suis à la fois tenté de relativiser et de pousser le bouchon plus loin.

Relativiser, parce qu'il existe une dimension générationnelle. Il est certainement plus facile de s'extasier devant le nouveau groupe Black à la mode quand on n'en écoute pas depuis quarante ans.

Ne pas relativiser, parce que les jeunes qui écoutent du Metal se tournent eux aussi vers les racines. Et les vieux se rendent compte que le Metal penche vers des marchés de niche bien segmentés. Le chroniqueur dit que c'est génial, on a deux commentaires qui disent pareil et ça ne prend pas plus.

Pousser le bouchon, parce que chercher l'avenir du Metal dans l'extrême, c'est un discours qu'on tenait déjà en 1995. "Storm of the Light's Bane" a eu trente ans l'année dernière, "Ride the Lightning" quarante. Il y a eu toute mon adolescence entre les deux, donc MOI je ressens qu'on a changé d'époque. Mais un ado d'aujourd'hui, il voit deux très vieux disques, aussi vieux qu'un 45T de FATS DOMINO pour moi au même âge.


Le 02/01/2025 par JEF DE LA LUNE

Édito intéressant car dans la continuité d'une discussion (née justement d'une de mes réflexions sur ce que sont devenues les musiques dites extrêmes) que j'ai eue avec un ami hier. J'ai commencé à écouter du Metal (à l'époque on appelait ça génériquement du Hhard) au milieu de la décennie 80. J'étais alors un gamin pré-ado à la recherche d'une musique pouvant symboliser ce qui m'attirait esthétiquement (l'univers fantastique, le cinéma d'horreur etc.). Le "hard" et les "hardos" avaient mauvaise presse, avec leur look de blouson noir, leurs bracelets cloutés et leurs cheveux longs ils choquaient le bourgeois bien pensant. L'autre tribu (plutôt opposée) qui faisait autant peur que les hardos était celle des punks. Il y avait donc un vrai esprit de rébellion dans l'air et musicalement chaque année apportait son lot d'innovations (Thrash, Death, Fusion, Metal industriel ou gothique) qui personnellement me réjouissaient. J'ai pris une claque à douze ans en découvrant le "Live After Death" de MAIDEN, une autre claque en jetant une oreille sur "Master Of Puppets", puis vint "Reign In Blood", "Psalm 69", "Human", "The Real Thing", "In The Nightside Eclipse" ou "Icon", dans des styles différents. J'ai même kiffé la vague grunge (je ne me suis pas arrêté à NIRVANA, il y a beaucoup d'autres merveilles…).

Et depuis une quinzaine d'années j'avoue progressivement me sentir moins enthousiasmé, voire blasé par les sorties, même s'il m'arrive encore de faire des découvertes. Et puis le Metal ne choque plus beaucoup, il est même entré dans les mœurs (il y a toujours un couple de métalleux à chaque mariage par exemple), on parle beaucoup du Hellfest dans les médias, même Michel Sardou y va (alors que je doute qu'il écoutait MOTÖRHEAD dans les années 80 par exemple)… Les métalleux finalement passent pour de gros nounours qui exhibent leurs fesses après avoir un peu forcé sur le houblon, on les voit même danser la farandole avec leurs ennemis héréditaires : les keupons. Et le Hellfest … boire plein de binouzes, claquer sa thune en merchandising et pourquoi pas aller voir MUSE. On peut même avoir une carte de crédit Hellfest, youpi. Bref, c'est devenu une vraie affaire lucrative, comme les prix des billets de METALLICA, autre exemple… Ce côté business a toujours été là depuis les débuts du Rock je le sais mais bon où sont passés le danger et l'innovation ? Dans le compte en banque de Ben Barbaud ?


Le 02/01/2025 par PILGRIMWEN

J'ai relu plusieurs fois l'éditorial. Je ne sais quoi penser de la conclusion...

J'ai plutôt tendance, en musique, à privilégier le "varier les plaisirs, au lieu de me cantonner à un registre musical précis", ainsi que le "si je sature d'écouter de la musique ou que je me sens vieux con grincheux à ce sujet, alors je m'octroie une pause, du recul".

De même, je prends les disques des p'tits nouveaux pour ce qu'ils sont, càd des albums, au lieu de chercher à en faire (l'album) LE chef-d'œuvre ultime et (le groupe) la relève de demain ou des génies incompris de la plèbe...

Je ne cache pas ma nostalgie ; c'est une énergie comme une autre, je la laisse me traverser, sans la contenir ou la fuir.

"C'était mieux avant" ? Je l'ignore. "C'est mieux maintenant" ? Aucune idée. "C'est agréable d'apprécier le moment présent, sans songer à la veille ou au lendemain" ? Sans doute que oui.

Méprisez-moi (*), si vous le souhaitez, d'être encore fan assidu de Hard Rock, de Heavy Metal. À vrai dire, je n'en ai cure car vous ne m'ôterez jamais le plaisir que je ressens à me plonger dans cet univers, à aimer certains seconds couteaux autant sinon plus! que les cadors du genre, peut-être ringards à vos oreilles. J'aime ces courants, non pas par effet de mode, mais bien parce que je les aime passionnément.

Je rejoins cependant le rédacteur sur un point : une part du False Metal actuel, enfant de la Fusion (que je chéris), s'est effectivement taillé une place de choix en tant que relève. Tant mieux ! Tant pis ! Ce sera selon. Sachant que de nombreuses choses ne sont qu'un éternel recommencement, je ne me fais aucun souci pour l'avenir de ce pan de la Musique. J'émets toutefois un doute au sujet du Death et Black Metal, que je juge de "niches" (aucune animosité dans mon propos - simple opinion).

Merci au rédacteur pour son papier, ça m'a permis de parler à cœur ouvert et sûrement de réagir à côté de la plaque (ce ne sera pas la première fois, lol !).

(*) expression pour la forme.



             



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