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WARM-UP HELLFEST à la Coopérative de Mai
Par JEFF KANJI le 2 Mai 2022
Publié le 3 Mai 2022 Consulté 1537 fois


L'organisation du Hellfest a largement dépassé désormais le cadre stricto sensu du festival. L'argumentaire de cette tournée le "Hellfest Warm-up Tour" est "si tu ne viens pas au Hellfest, le festival viendra à toi". Ainsi ce n'est pas un simple concert que pouvait nous proposer l'organisation qui s'arrête ce soir à la Coopérative de Mai. La petite salle qui abrite le bar sera le théâtre d'un concours d'air-guitare brillamment animé avec la possibilité de participer à terme au concours international d'Oulu en Finlande. Des goodies sont à portée avec le Graal ; le pass Hellfest. Bref un petit air de Hell City Square franchement agréable qui aide à rentrer dans l'évènement.



Stand de merchandising bien dévalisé (surtout du côté des girlies, les tailles S se font désormais rares) et le food truck de la Coopérative de Mai propose d'excellents burgers. AS A NEW REVOLT étant prévu à 20H30 et ayant dû faire ma petite heure de route pour rejoindre le site, c'est plutôt bienvenu. Mais dans la grande salle, les basses grondent déjà et la batterie fracasse. La formation grenobloise évolue en duo, et c'est assez perturbant d'avoir seulement un vocaliste et un batteur, le reste de l'instrumentation étant envoyée depuis un ordinateur où boucles de synthé, de guitare et de basse triturés dans tous les sens se partagent ce Crossover HxC comme ils aiment le définir. On n'est pas très loin de HO99O9, mais le côté rouleau-compresseur est moins violent, et les beats et ambiances sont plutôt bien alternés, allant chercher dans la Trap, la Dubstep, et le tout avec des vocaux criés que ne renieraient pas Zach De La Rocha (RATM). Le batteur adopte un jeu très visuel avec des fûts bien bas et des cymbales très hautes (façon Travis Barker), et l'allié de AS A NEW REVOLT est, comme souvent dans l'Électro, la lumière. Les basses et grattes descendent très très bas pour faire remonter des effluves Post Hardcore à la CULT OF LUNA pas désagréables du tout, mais ne nous leurrons pas, l'amateur de Metal en sera sûrement un peu pour ses frais. L'audience très sage, polie mais chaleureuse, comme le fera également remarquer le vocaliste de CRISIX, encourage le groupe qui bénéficie aussi d'un nouvel état d'esprit ; la délivrance qu'est le retour des concerts. Je quitte d'ailleurs la salle avant la fin, l'occasion de tailler le bout de gras avec des potes pas vus depuis une éternité. Les concerts c'est aussi ça !

Mais soyons honnêtes, c'est le duo de l'affiche qui m'a décidé à prendre mon billet. CRISIX, j'adore sur disque, et Chapouk s'est déjà fait laminer au Hellfest (le groupe évoluera sur cette édition 2022 en Mainstage, et c'est largement mérité !) et TAGADA JONES, que j'avais découvert à l'époque des "Compteurs À Zéro" alors que les Rennais metallisaient leur Punk Hardcore.



CRISIX fait monter la sauce avec "A.S.F.H." l'intro de leur premier album qui a fêté ses dix ans (l'occasion de mettre la main sur l'édition anniversaire justement au stand de merch'). Et c'est par un titre du tout frais "Full HD" qu'on est cueilli à froid. Je me doutais que les Barcelonais ne plaisantaient pas, et à l'image de Julian Baz (dont les vocaux ne sonnent pas aussi Metalcore que ce que les derniers albums laissaient penser, en tout cas dans le contexte). Premier circle-pit qui ne finira pas de grossir de tout le set, CRISIX passant dans le temps qui lui est imparti par toute sa discographie histoire de réussir avec brio à nous faire mosher, headbanguer (mes cervicales me rappellent aujourd'hui à leur manque d'entraînement). Arrivé à "Get Out Of My Head" c'est gagné. CRISIX a gagné de nouveaux fans, nous fait faire ce qu'il veut (y compris nous faire asseoir et pratiquer un wall of death), et une fois nos dents cassées par "G.M.M." les mecs nous proposent la récréation dont ils sont devenus friands. Busi passe au chant, Dani se saisit de sa guitare, et se lance dans un petit medley récréatif en envoyant "Hit The Lights", puis "Walk" de PANTERA, avant de se faire rejoindre sur scène par Nico de TAGADA JONES pour un "Antisocial" qui ne manque pas de caractère.

La force de CRISIX est de ne jamais relâcher la pression. Ainsi quand Julian Baz annonce un titre du nouvel album (qui sera le single "Macarena Mosh"), la réaction en demi-teinte du public le fera réagir immédiatement, et l'avalanche de riffs largement soutenue par les gang vocals redoutables des musiciens, avec ce gimmick aux faux-airs de "Danse Hongroise" (BRAHMS) saura convaincre l'auditoire sans coup férir. Le définitif "Ultra Thrash" (extrait de "The Menace") vient nous achever. CRISIX nous a mis une calotte, a délivré un set Thrash Metal survitaminé, absolument implacable et nous a communiqué son énergie.

Setlist CRISIX : A.S.F.H. – Speak Your Truth – World Needs Mosh – Leech Breeder – Frieza The Tyrant – Brutal Gadget – Get Out Of My Head – G.M.M – Medley Hit The Lights" – Walk – Antisocial – Macarena Mosh – Ultra Thrash



Autant dire que les mecs de TAGADA JONES bénéficient de conditions idéales, car le public, maintenant bien plus dense, s'est clairement déplacé pour la fierté hexagonale, et il est désormais chaud bouillant. Il est bientôt 23H, et Niko, La Guiche, Waner et Job sont pas venus pour trier les lentilles, et leurs vociférations Hardcore (tous ont un micro) saisissent le public, pour compléter le chant si caractéristique de cette petite teigne de Niko. C'est l'éponyme de l'album de 2020 qui ouvre le bal pour une setlist largement axée sur le très solide "La Peste Et Le Choléra" avec ses "Je Suis Démocratie" ultra fédérateur et largement vociféré par les TAGADA, ce "Vendredi 13" de triste mémoire qui crée une ambiance vraiment étrange… Ce titre n'est pas le meilleur écrit par TAGADA JONES, mais sa portée et son message viennent se heurter à un bonheur manifeste de tous se retrouver dans une salle de concert. Ainsi, la cathartique rage héritée des nouvelles les moins réjouissantes que j'ai vécues depuis 2001 puis 2015, qui permet pour un moment de "cracher à la gueule de tout ce système" comme le disait si bien Bernie Bonvoisin en 1979, devient un moment de solidarité, où les poings se lèvent non pas pour répandre une bonne parole volontiers démagogique, mais pour profiter ENSEMBLE de ce moment, et je dois dire que les deux dernières années et le lavage des cerveaux entrepris nous aura bien trop facilement séparés les uns des autres, et privés de ce sentiment d'appartenir à la même communauté humaine. Le Hellfest 2022 promet déjà d'être historique au vu de sa programmation, je pense qu'il le sera aussi pour les metalleux, contenus dans leur passion commune.

Cet idéalisme ne sera aucunement entravé par "Le Feu Aux Poudres" et par l'hymne tardif mais indiscutable des TAGADA JONES, ce "Mort Aux Cons" aux fortes teintes BÉRURIER NOIR sur lequel les mecs de CRISIX viendront donner de la voix, pendant que l'écran vidéo nous montre les lala lalala lalalalalalala du refrain.
Cette soirée fut une réussite totale. Un show light parfait pour les trois formations, un son clair et puissant, une ambiance très bon enfant avec une ferveur qui est montée crescendo et parfaitement gérée par les différents intervenants. Nous avons bénéficié du fait que les mecs sont en tournée depuis trois semaines et se présentent ainsi avec des shows rôdés et une orga' au poil. Vivement le mois de juin !!!

Setlist TAGADA JONES : À Feu Et À Sang – Nous Avons La Rage – Je Suis Démocratie – De L'Amour Et Du Sang – Le Dernier Baril – Les 4 Éléments – Vendredi 13 – Elle Ne Voulait Pas – De Rires & De Larmes – Nation To Nation – Le Feu Aux Poudres – Mort Aux Cons



             



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