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HELLFEST 2018 DAY II
Par JEFF KANJI et JULIEN le 23 Juin 2018
Publié le 11 Juillet 2018 Consulté 5848 fois

Chapouk Après une bonne nuit de sommeil, quoique qu'un peu courte, cette fois-ci nous décidons de suivre notre itinéraire prévu à la base hier et arrivons à la gare de Clisson à l'heure prévue pour… Apprendre que le train que nous devions prendre a été supprimé en raison d'un mouvement de grève ! Ah ! Putain ! Décidément on est maudits avec les transports en commun… Louper BLACK BOMB Ä, mouais ça m'enchante pas du tout mais à la rigueur c'est pas "trop" grave… Ils sortent un album en fin d'année donc ils feront sûrement une tournée, je pourrais me rattraper. Mais par contre HANTAOMA ça me fait clairement chier ! Ils font tellement peu de concerts que c'était un miracle qu'ils passent au Hellfest ! Erf… Tant pis là aussi… Plus qu'à prier pour qu'ils sortent un peu plus de leur grotte dans le futur… En attendant Jeff anime la gare de Clisson en proposant des classiques du Hard / Metal revisités… Au piano ! "Highway To Hell" prend un drôle de couleur dans cette version… Bref, ça nous fait passer le temps et nous voilà enfin dans le train, puis sur le site.

JOUR 1 - Samedi

MISÞYRMING
Jeff Journée découverte en ce qui me concerne car la plupart des groupes que j'attends et que je n'ai pas vus hier joueront dimanche, à quelques exceptions près. Et je me réjouis de cette programmation pointue de la Temple qui voit les jeunes Islandais de MISÞYRMING investir la scène avec leurs tenues de dandys sales et ensanglantés. Isaacruder nous a follement vendu le premier album (dont j'ai fait l'acquisition), mais comme beaucoup de formations qui œuvrent sous la Temple, la musique prend toute sa dimension en live. Le Black des Islandais est d'une incroyable densité, servi par une fougue et une jeunesse d'une incroyable vitalité. Totalement possédés par leur art, à l'image du charismatique bassiste G.E., actuel saint patron de cette scène islandaise (il officie également chez NAĐRA et depuis 2017 à la guitare chez SVARTIDAUĐI), dont les postures et les regards terrifiants clouent plus d'un festivalier sur place, ces quatre jeunes garçons sont brillants et gagneront des fidèles par grappes dans les années qui viennent, sans aucun doute ; les curieux qui entraient après avoir vu de la lumière sont presque tous restés une fois embarqués dans le maelstrom de MISÞYRMING.



PSYKUP
Chapouk est en train de s'éclater devant PSYKUP et je vais partir à la découverte. Il est évident que ce genre de formation sans limite, à la CARNIVAL IN COAL, c'est un peu la pochette surprise ; cela peut être tout bonnement génial mais aussi abscons dans le mélange des genres. Et j'avoue que si l'humour des Toulousains est contagieux, leur musique est des plus déroutantes. Une mixture à la MR BUNGLE (mais genre bien barré façon "Disco Volante"), c'est un peu compliqué à appréhender pour quelqu'un de long à la détente comme moi, surtout coincé entre deux concerts de Metal Extrême. Chapouk Premier concert de la journée avec les Toulousains complètement jetés de PSYKUP qui entrent en scène sur fond de BEACH BOYS et en balançant des frisbees à la foule. Dès les premières notes de "Violent Brazilian Massage", les visages se crispent ou bien les sourires s'étirent. Ahaha oui fallait prévenir PSYKUP c'est puissant mais bizarre ! L'Autruche-Core ça plait pas à tout le monde. De mon côté je m'éclate bien (surtout sur "Do It Yourself" dédicacé au Hellfest), le public répond présent et les mecs sont ultra communicatifs. C'est parfait pour commencer la journée sur une note rythmée. Après avoir pris ma dose de fun je décide d'aller flâner ici et là dans le fest en patientant jusqu'à HO99O9.

RISE OF THE NORTHSTAR
Jeff RISE OF THE NORTHSTAR fait partie de ces combos Nouvelle Vague dont on parle pas mal depuis trois-quatre ans, à l'image de PARKWAY DRIVE. Les AVENGED SEVENFOLD ou IN THIS MOMENT qui vont fouler les Main Stages sont déjà des groupes adultes maintenant dont la carrière approche ou a atteint les quinze ans. Mais je ne trouve rien de désagréable dans leur mixture, mais rien qui ne me donne envie de me concentrer durablement. Beaucoup de plans, d'inflexions vocales me semblent formatés et pas sûr que ma perception change de sitôt. Disons que ça passe très bien en musique de fond. Pas déshonorant, mais il y a de quoi se demander comment le groupe se retrouve sur la Main Stage…
Dark Schneider C'est à une heure plus tardive que j'investi la place, le besoin de repos s'étant fait largement sentir. Pour cette 2ème journée, beaucoup de noms inconnus. La journée va être plus tranquille, peut-être l'occasion de faire des découvertes ? Une journée marqué en tout cas par le décès de Vinnie Paul, dont un hommage sera rendu avant AVENGED SEVENFOLD, sous forme d'une minute de silence (respecté par le public) et de diffusions de photos avec "Walk" en fond sonore. On entendra d'ailleurs beaucoup le riff de "Walk" durant cette journée... Et finalement, le premier concert intégral de la journée sera celui de nos français adorateurs du Japon sur la mainstage 2. Bon je sais qu'en France on est toujours hyper critique et qu'il est bien difficile d'être prophête dans son propre pays, mais franchement je ne vois vraiment aucune raison de dénigrer ce groupe, tout à fait correct sur album, et qui prouve ici qu'il assure grave sur scène. Le show est explosif, les costumes de scène façon théatre japonais sont parfaitement adaptés, et surtout Vithia est un frontman qui envoie du bois. Certes, le tout est parfois un peu répétitif (m'enfin, c'est aussi le style qui veut ça), et on sent qu'il y'a encore une petite marge de progression. Mais bon franchement, RISE OF THE NORTHSTAR c'est de la bonne came et sur scène ça tatane sévère.

TREMONTI
Je resterai quelque peu pour TREMONTI, mais la lassitude va vite me gagner, que c'est lisse tout ça (comme sur album d'ailleurs), j'espérai qu'en live ça prendrait de l'envergure, mais non, on reste dans le formaté. Je verrais ensuite un bout d'AKERCOCKE, intéressant ce Death avec des touches space... Pas du tout mon genre à la base, mais peut-être que je prendrais le temps de creuser un peu leur discographie.

AKERCOCKE
Jeff AKERCOCKE. Ce nom n'est pas commun c'est le moins qu'on puisse dire et mon pote Evil_Nick me l'a survendu depuis un skeud original qui a retenu mon attention : "Words That Go Unspoken, Deeds That Go Undone". Le combo anglais a sa propre façon de faire du Death Metal, alliant atmosphères soutenues par un clavier discret mais indispensable, sons clairs et saturés tranchants, chant death guttural à la hollandaise et technicité haut de gamme. Il faut se faire au physique de Phil Collins du Death de Jason Mendonça qui affiche un contraste saisissant entre son implication et la violence de son interprétation et sa sympathie entre les morceaux. Le public de l'Altar est clairsemé hélas, je peux comprendre qu'il soit difficile de rentrer dans ce Death parfois alambiqué mais jamais démonstratif en début d'après-midi.


HO99O9
Chapouk HO99O9 (prononcer HORROR) c'était clairement la méga baffe de ce samedi et une des plus belles "découvertes" (je connaissais déjà quelques morceaux on va dire) de ce Hellfest ! Ces deux tarés de Ricains ont enchaîné une vingtaine de titres ultra-violents tout en libérant une énergie monstrueuse qui a littéralement retourné la Valley ! Personnellement je savais que j'allais sûrement bien apprécier leur prestation, même si je m'attendais pas à un aussi gros condensé de rage, mais j'ai quand même été impressionnée de voir la communion entre le public et le duo (et leur batteur qui tapait comme un sourd, ne l'oublions pas) sur un fond musical particulier (je ne peux que vous recommander de jeter une oreille sur ce groupe mais pour résumer c'est une sorte de tambouille Electro-Punk-Rap-Dark ultra véner). Une tuerie… Et la petite reprise des BAD BRAINS au milieu du set a bien fait plaisir !

Jonathan DAVIS
Le temps de me remettre de mes émotions et voilà que débarquent sur la Mainstage violoncelles, violons, oh Ray Luzier ! Ainsi que mister DAVIS qui défend au Hellfest une grosse partie de son nouvel album. Je vais d'ailleurs volontairement passer un peu au-dessus, car si je m'étale trop j'aurai plus rien à dire dans la chronique… Tout ce que je peux vous teaser (si vous n'y avez pas déjà jeté une oreille) c'est que la prestation live était dans la veine de ce qu'on peut entendre sur "Black Labyrinth" donc penchant parfois plus vers une sorte de Pop Neo Metal et d'autres fois plus vers un Metal à tendances Atmo et / ou Tribal. Seul "Forsaken" (issu de la BO de La Reine Des Damnés) ne faisait pas partie du dernier skeud. Autrement c'était une prestation sympa qui permet de se rendre compte que Ray Luzier n'a vraiment, vraiment, rien à envier à David Silveria et que Davis même dans une autre ambiance que KORN est un putain de frontman ! Jeff JONATHAN DAVIS, après avoir été persona non grata pendant plusieurs années, suite aux deux annulations de KORN au Hellfest, ne quitte plus Clisson. Après avoir honoré son premier album avec ses copains de KORN en 2016, voilà l'artiste de retour en compagnie de Ray Luzier et d'un ensemble hétéroclite mêlant petits claviers, contrebasse et guitare. Jonathan DAVIS défend son album solo cet après-midi et cette musique plus soft fait du bien après les déluges de décibels que je me suis infligé depuis ce matin.

MEMORIAM
Néanmoins je quitte son set avant la fin pour aller voir BOLT THROW…. Euh MEMORIAM pardon !! Rendez-vous des deatheux old school sous l'Altar pour un concert puissant, où les ex-BOLT THROWER et BENEDICTION honorent ce Death de guerre, sans manquer entre les morceaux de nouer un contact chaleureux avec son public, parvenant sans peiner à obtenir circle pits, cris et poings en l'air de la foule. Après le Death de MEMORIAM reste relativement linéaire mais sonne incroyablement massif, performance achevée avec un Scott Fairfax qui démontre qu'un second guitariste aurait été superfétatoire. Dark Schneider Plus tard, la curiosité de voir des anciens BOLT THROWER me pousse vers la Altar pour MEMORIAM... Hélas, ce genre de Death fini toujours par m'ennuyer en live, ça se vérifiera à une nouvelle fois ici. Ensuite, direction la zone VIP (ouaiiis je suis une very important person !!) pour prendre le temps de discuter avec Julien et Jeff Kanji. Et enfin les choses sérieuses reprennent avec BODY COUNT.


PLEYMO
Chapouk Restons dans une ambiance Neo Metal avec PLEYMO. J'aurais jamais pensé voir ce groupe sur scène un jour, donc je me suis bien placée pour l'occasion. Et dès les premières mesures de United Nowhere" le ton est donné : tous ensemble pour que le sol tremble ! Et c'est parti pour un condensé de rage adolescente ! On est revenu au temps des baggys et des sweats Osiris ! Et à mon grand étonnement Mark a su garder le côté "gamin rebelle" de son chant et, sans forcément virer autant dans les aigus qu'à l'époque, il sait tout de même insuffler cet esprit à ses compos. Le groupe galvanise également la foule en la faisant mosher comme jamais, en encourageant le public à "planter des pieux avec son front comme le monsieur qui était là juste avant" (cf les séances de headbang de Jonathan Davis) ou en lui faisant faire un monstrueux wall of death sur "Tank" ! Si on ajoute à cela le fait que l'album le plus représenté de la setlist est "Episode 2: Medecine Cake" je suis aux anges ! Je passe mon temps à m'éclater, lever les genoux et sympathiser avec les gens autour de moi (encore merci au mec qui devait avoir pas loin de mon âge et qui a tenu à me payer une bière en échange d'une clope !). Les seuls moments où la pression retombe un chouïa sont durant les morceaux des skeuds qui ont suivi "Episode 2: Medecine Cake", pour résumer. Enfin, après ce grand moment défouloir il est temps d'aller reprendre des forces avant BODY COUNT.

BODY COUNT
Grosse entrée en matière pour Ice-T et sa bande qui attaquent direct par "Raining Blood" avant d'enchaîner sur "Postmortem". BAM ! Mange ça Hellfest ! Bien sûr la foule est conquise, ça moshe déjà et les bras / drapeaux / frites de piscine sont déjà tous en l'air. Ça promet pour la suite ! Et elle ne se fait pas attendre, "Bowels Of The Devil" et ses riffs Punk HxC déboulent sans transition sur la Mainstage. Entre deux messages anti-racistes ou anti-Trump le groupe déroule soigneusement un tapis de riffs incisifs et groovy et de refrains à reprendre le poing levé en tapant du pied ! Des "Talk Shit, Get Shot" ou "Cop Killer" en sont des exemples parfaits. Mais là où la foule prendra des bonnes mandales ce sera sur des "Manslaugther", "Drive By" ou "Necessary Evil" ! Bon gros moment défouloir, auquel participera même la petite dernière d'ICE-T qui nous fera un joli "drop the mic" comme papa en fin de concert ! Dark Schneider Ice-T et toute sa famille (femme et enfants inclus) sont dans la place et ça va déchirer grave ! Alors oui, y'en pour se plaindre qu'ils n'ont pas joué "Born Dead" mais bon il n'empêche que la setlist fut extra, avec d'entrée la reprise de SLAYER du dernier album, puis en vrac des "Get Shot Talk Shit", le terrible "Black Hoodie" et "No Live Matter" (que le dernier album est bon !), les inévitables extraits du 1er opus et pour finir un petit "Cop Killer" des familles. Rhaaa entendre le public chanter "Fuck The Police", c'est con mais c'est bon. BODY COUNT prouve que son retour en 2014 est vraiment plus que gagnant, et qu'il mérite totalement cette place assez haute sur l'affiche et en mainstage. C'est un grand groupe de la famille Metal, qui dégage quelque chose de profondément viscéral. Jeff Après cette nouvelle escapade solitaire, il est temps de retrouver la team complète pour BODY COUNT qui assoit d'emblée le public de la Mainstage incroyablement dense par un "Raining Blood" des familles, repris de son rageur "Bloodlust". Ice-T en a plein le cul ; de Trump, de l'intolérance, du racisme et des inégalités sociales, et il le vocifère avec une intensité rare, délivrant, comme PROPHETS OF RAGE l'année précédente, une bonne dose de Hip-Hop dans l'enceinte du Hellfest qui l'accueille avec bon esprit, rentrant dans l'univers de la star américaine sans déplaisir. De toute façon le public est tenu par la jugulaire, et la moindre morsure du collectif américain est mortelle ; un très grand concert que je ne verrai hélas pas en entier.

de gauche à droite : Jeff Kanji - Chapouk - Julien - Dark Schneider

ENSLAVED
Trop soucieux de ne pas rater ENSLAVED… Surtout en compagnie du schtroumpf noir, grand défenseur de ce Black glacial, celui de "Frost" l'indomptable. Je ne peux pas dire connaître très bien le groupe, mais la découverte de "Isa" reste un moment particulier dans mon appréciation et ma perception du Black Metal. Si le groupe a droit à une foule aussi dense et bigarrée sous la Temple, c'est sans aucun doute grâce à cette deuxième partie de carrière, marquée par un éclatement des barrières et une dualité Grutle/Ivar bien plus aboutie scéniquement que lorsque j'avais vu le groupe à Wacken il y a une petite dizaine d'années, l'idée notamment d'avoir surélevé Ivar au niveau de la batterie avec cette disposition peu académique rend la restitution live bien plus aisée, le chant clair ne donnant plus l'impression de débarquer de nulle part. ENSLAVED maîtrise son art à la perfection, allant jusqu'à nous faire chanter "La Marseillaise", Grutle s'avérant un frontman dont le contact avec le public est très chaleureux, ce qui peut paraître contradictoire pour une formation Black Metal… Mais ENSLAVED fait-il toujours du Black ? Dark Schneider J'aurais ensuite bien voulu voir en intégralité le concert d'ENSLAVED, mais manque de bol le début se chevauche avec la fin de BODY COUNT, arrivé en cours de route, il est difficile d'entrer dans l'ambiance. Pas grave, je les avais déjà vu. L'occasion quand même de voir les norvégiens faire chanter la Marseillaise au public, c'est rigolo, mais ça retire pas mal de la solennité que devrait revêtir un concert d'ENSLAVED.

CHILDREN OF BODOM
J'enchaîne ensuite de façon un peu distancée avec CHILDREN OF BODOM, dont le jeu de scène ne me botte pas plus que ça à vrai dire.

DEFTONES
Chapouk Aujourd'hui, même si j'ai fait deux pauses plutôt Punk c'est quand même une grosse journée Neo, puisque les DEFTONES eux-mêmes viennent fouler le sol du Hellfest ! Le set démarre sur les chapeaux de roues avec un Chino déchaîné (défoncé ?) qui s'arrache littéralement les cordes vocales sur le trio d'intro formé de "Headup", "My Own Summer" et "Around The Fur". Wow grosse entrée en matière ! Malheureusement mon enthousiasme retombe assez rapidement avec "Swerve City" (je ne suis pas vraiment fan de "Koi No Yokan"). Et ce qui va me perturber grandement pendant tout le set, c'est que je vais pas arrêter d'alterner entre des moments d'euphorie à l'écoute de certains titres et des moments où je vais me faire chier royalement pendant l'écoute d'autres morceaux. J'ai toujours eu ce souci avec DEFTONES sur album mais je pensais pas que ça me le ferait aussi en live. Du coup bilan un peu mitigé : je suis contente d'avoir vu ce groupe et entendu en vrai des morceaux qui passaient en boucle dans mon mp3 à une époque mais d'un autre côté la fatigue a dû amplifier les moments "plus plats" pour moi (dus peut-être aussi en partie aux problèmes de son et à la voix de Chino qui partait parfois en vrille) et j'ai eu l'impression que les périodes où je m'ennuyais sévère étaient vraiment plus longues que les périodes de kiff. Néanmoins le rappel avec Sen Dog (de CYPRESS HILL initialement, mais qui jouait aujourd'hui avec POWERFLO) a tout déchiré et a même permis de faire la transition avec LIMP BIZKIT.

LIMP BIZKIT
Dark Schneider Retour ensuite vers les mainstages afin de me placer pour AVENGED SEVENFOLD, je vais donc devoir subir une partie du concert de LIMP BIZKIT, perspective qui ne m'enchante guère à la base... Sauf que, mais c'est quoi que j'entends là ? Une reprise d'un riff de METALLICA ! Oh, le riff de "Wasted Years" d'IRON MAIDEN ! Ah puis carrément une reprise entière de RAGE AGAINST THE MACHINE ! Ce concert de LIMP BIZKIT c'est clairement du grand n'importe quoi mais j'avoue que ça m'a bien fait marrer, comme quoi... Jeff Je suis curieux. LIMP BIZKIT c'est le groupe de mes quinze ans, l'un de ceux qui avec LINKIN PARK m'avaient donné goût au gros son. Et comme je venais du Rap, il est évident que le flow de Fred Durst m'attirait lui aussi. Mission Impossible II, "Take A Look Around", "My Way" découvert par un pote sur une compil' gravée de SILVERCHAIR ou encore "Rollin'" et cette grosse voix Gangsta digne de notre Joey Starr. LIMP BIZKIT c'est aussi un groupe à singles, dont la consistance des disques a souvent été erratique… Comme le concert de ce soir ! "Malheureusement, tout cela est live, nous n'avons pas répété, rien préparé et avons décidé de passer du bon temps avec vous". Le ton est donné, après qu'on ait eu le sentiment que ce concert était décousu. Mais effectivement, entre impros incontrôlables pendant lesquelles Wes Borland est intenable, moments d'humilité où Fred Durst remercie le public de l'avoir accepté comme il est et d'être avec lui ce soir (on est loin du péteux insupportable des années 2000), dégainage anarchique de reprises et de compositions, LIMP BIZKIT a montré à quel point sa section rythmique est redoutable de groove et de feeling, et cette spontanéité, sur une Main Stage est au final un véritable bol d'air. Car même si le groupe fait n'imp, jouant un titre du prochain album (lol) avec "Faith", se payant l'intégralité du "Killing In The Name" de RATM et ne délivrant au final que ses six plus gros tubes, LIMP BIZKIT nous a proposé un moment d'échange et de spontanéité qu'aucune autre formation ne m'aura jamais proposé dans un festival de cette ampleur ; un concert moyen mais un moment génial, vraiment où nous avons sans doute autant ri que le groupe. Chapouk Je les attendais au tournant ceux-là, car j'avais eu des échos sur leurs prestation de 2015 qui était apparemment merdique et où Fred Durst s'était montré exécrable. Franchement ? C'est absolument pas le ressenti que j'ai eu pour ce concert. L'ambiance était au top, ça jumpait grave de partout, que ce soit dans le pit ou bien à l'arrière du public ! En débriefant plus tard du concert avec un pote il nous sortira très justement "LIMP BIZKIT ils sont venus ils ont fait la fête de la Musique quoi !". C'était exactement ça, en gros les gars ont joué peut-être sept morceaux à eux ("Nookie", "Rollin", "My Generation", "Take A Look Around", "Faith", "My Way", "Break Stuff") et le reste c'était du n'importe quoi (mais dans le bon sens du terme) ! Les mecs ont enchainé les vannes : "excusez-nous c'est du 100% live", "le bassiste de RATM nous a demandé de ne pas jouer ce morceau alors on va le faire" (juste avant de lancer "Killing In The Name"). Ils se sont jetés dans le public : mention spéciale à Wes Borland qui a même joué pendant un bon moment en plein milieu du pit avant d'être renvoyé par slam vers la scène. Très beau moment ! Et ont surtout déballé un stock de reprises certes convenues (PANTERA, RATM, NIRVANA, MEGADETH, SLAYER, METALLICA…) mais qui ont su enflammer le public. De mon point de vue c'était juste énorme, je peux comprendre qu'on puisse regretter qu'il n'y ait pas eu plus de LIMP BIZKIT dans ce show mais c'était quand même bien fun et ça nous a permis de passer un super moment festif et défouloir. Étant donné que j'ai lâché mes dernières forces dans cette bataille, ce ne sera que de loin que je verrai sur les écrans géants l'hommage du Hellfest à Vinnie Paul et je finirai par comater contre une barrière en attendant que mes comparses aient terminé leur journée avec AVENGED SEVENFOLD.

AVENGED SEVENFOLD
Jeff C'est un grand moment pour moi : je vais enfin pouvoir découvrir AVENGED SEVENFOLD sur scène. Comme un dingue sur cette formation souvent décriée, découverte assez tardivement avec son "White Album" et dont je ne me suis pas franchement lassé, à part sur "Hail To The King" qui m'avait envoyé trop de signaux négatifs à l'époque. Il n'empêchera que l'enchaînement mortel "The Stage" / "Afterlife" (mon chouchou) et "Hail To The King" devait mettre tout le monde d'accord… Devait, car le son est de nouveau plutôt atroce, inégal, ne mettant pas en valeur les prouesses de musiciens tous plus excellents les uns que les autres (mention spéciale à Brooks Wackerman qui abat un travail titanesque). Si bien que le set devient vite assez mou, la voix de M Shadows perdue dans le mix n'est pas du tout mise en valeur alors qu'il est toujours aussi bon frontman. Synyster Gates est tellement introverti qu'il donne l'impression de ne pas kiffer le moindre moment, avec un regard froid peu engageant. Indéniablement A7X a arrêté de rouler des mécaniques, comme il le faisait il y a dix ans, et je dirais que c'est dommage, car ils incarnaient à ce moment-là le Rock'N'Roll dans toute sa grandiloquence, et je dois dire que depuis les GUNS N'ROSES ça manquait !!! Un groupe un peu sage qui ne reprend véritablement du poil de la bête que sur ce "Unholy Confessions" toujours aussi redoutable. J'attendais beaucoup, je ressors déçu… Dark Schneider Et voici enfin un des groupes que j'attendais le plus du fest. Depuis la dernière fois que je les avais vu en 2014, le look des zicos a encore bien changé. Il est nettement plus sage ici, moins Metal, surtout Mr Shadows d'ailleurs. Et ce sera finalement un peu à l'image de la performance du groupe. Avec pas mal de moments calmes à la clé, dont un assez long solo de Synyster Gates en introduction de "Buried Alive", qui bien décidé à ne rien faire comme tout le monde, délivre un solo très terroir US, très loin d'une démonstration de shred (domaine dans lequel il excelle). On aura aussi droit à la séquence émotion un peu trop appuyée en hommage à The Rev avec la ballade "So Far Away". "The Stage", ne sera finalement représenté que par son title track et "God Damn", il est vrai que cet album n'est pas le plus adapté qui soit pour la scène, pour le reste A7X optera pour ses classiques les plus directs de "City Of Evil" et "Waking The Fallen" (rhaaa "Bat Country"), et prouvera défiitivement que "Hail To The King", le titre, est un pur hymne Metal ! Le public se fera bien entendre dessus. L'excellent "Shepherd Of Fire" du même album, en fin de concert, fera aussi son effet. Et pour "Nightmare", le groupe fera monter un fan sur scène pour chanter le morceau, sympa. En voyant cette prestation, on a la confirmation de ce que j'avançais dans mon report de 2014 : A7X est désormais une tête d'affiche incontestable, et ça risque de durée longtemps. Le groupe évoquera d'ailleurs son passé en France, et notamment sa première partie de MAIDEN il y a 10 ans à Bercy (où ils avaient été abondamment sifflé). D'ailleurs, A7X s'inspire désormais fortement de MAIDEN dans sa mise en scène, avec son fameux crâne ailé géant qui apparait derrière la batterie, exactement de la même façon qu'Eddie. Une très bonne prestation en tout cas.
Fin de la deuxième journée pour moi, trop fatigué pour voir PARKWAY DRIVE malgré l'excellente qualité du dernier album.

NEUROSIS
Jeff Du coup je retourne côté VIP, l'entrée se faisant pile entre la Temple et la Valley dans laquelle je ne mettrai pas un orteil cette année. Néanmoins je suis cloué sur place par NEUROSIS, qui délivre le Sludge de son invention avec une intensité jamais entamée, renforcé par une sono assourdissante. Autant vous dire que bourdons et larsens transpercent l'auditoire de part en part, mais pour la santé de mes oreilles, je ne peux rester et soutenir cette intensité. Il faudra là aussi que j'ai parfait ma connaissance de cet artisan de l'évolution de notre musique…

Et comme il faut récupérer pour être au taquet pour ORDEN OGAN demain, décision est prise de faire une croix sur PARKWAY DRIVE et surtout DIMMU BORGIR, car le dimanche s'annonce HEAVY !!!

Et c'est alors qu'à ma demande, Julien, qui était encore dans les parages lui pour ne pas rater deux messes noires annoncées pour cette fin de soirée a accepté de se joindre à notre live-report pour le compléter et nous régaler de cette plume qui a tant apporté à Nightfall. Qu'il en soit mille fois remercié pour ce cadeau non seulement à vous lecteurs, mais aussi à nous chroniqueurs.



Julien Bienvenue dans les entrailles brûlantes de la Temple pour assister à la cérémonie des intraitables WATAIN. Dans une ambiance tendue d’excitation, presque fébrile, Erik Danielsson émerge des coulisses, brandissant une torche dont il embrasera patiemment tridents et cierges. Installer, un peu plus encore, l’atmosphère nécessaire à la transmission du message terriblement noir déployé par le groupe, arracher les spectateurs aux divertissements et à l’esprit bon enfant du Hellfest, conjurer les costumes péniens, les cosplays improbables et les chemises licornes arborées sur le site pour libérer les plus vicieuses des énergies, arrachées aux tourments des enfers. WATAIN crépite comme un feu ravageur et l’introduction sur "Stellarvore", qui refermait l’album "Sworn To The Dark", exhorte le public à entrer dans le cercle et excite les gorges encore velléitaires, les poings brandis pour scander les premières notes rampantes du concert. Le groupe est en place, occupe très bien l’espace et délivre avec fureur et conviction un set équilibré, même si le dernier manifeste du groupe, le radical "Trident Wolf Eclipse", se taille évidemment une place majeure avec quatre extraits, dont le percutant "Nuclear Alchemy" ou "Furor Diabolicus".
WATAIN, en effet, a choisi de faire honneur à tous ses albums, sans occulter un "The Wild Hunt" atypique, déchargé en son temps d’une part de colère revenue l’écume à la gueule sur le dernier méfait en date des Suédois. Pour autant, le loup choisi dans la meute sauvage pour cette expédition étant le fonceur "Outlaw", on cernera aisément les intentions et l’état d’esprit de WATAIN ce soir : pas de quartier, pas de mélancolie, juste du feu, du sang (comme celui expédié à la face des premiers rangs par un Daniel possédé) et la lame sale et poisseuse du Black Metal pour saigner l’assistance. Les flammes sur scène et les lumières de haute volée se font les complices d’une ambiance saisissante et moins sinistre que véritablement rougeoyante, entretenu par un Erik impressionnant au chant. Qu’il s’agisse de l’attendu "Malfeitor", de l’ancien "On Horns Impaled" (tiré du premier album "Rabid Death’s Curse") ou d’un "Devil’s Blood" portant haut l’étendard de "Casus Luciferi", le groupe décline son authenticité et sa détermination quasi prosélyte tout au long de cette prestation robuste et parfois éprouvante, peu respirable, achevant ce concert comme il l’avait entamé : par un extrait de "Sworn To The Dark", à savoir "The Serpent’s Chalice". WATAIN jouit véritablement d’une aura à part et sa folie, sans faire l’économie d’une rigueur étudiée qui la traite sans la brider, marque les esprits.
Qu’on adhère ou pas à son inscription sataniste, à son occultisme sans concession, qu’on se heurte aux polémiques et outrances qui l’enveloppent, le groupe a su se forger une vraie présence et ne profite pas de sa production scénique conséquente pour retrancher sur l’énergie et le degré d’implication. En matière de Black Metal, ça ne pardonne guère. Et WATAIN n’a nullement besoin qu’on le lui rappelle. Un concert fort et exigeant.

Place donc à la tête d’affiche de la Temple Stage en ce samedi : DIMMU BORGIR. Manifestement les polémiques qui ont éclaboussé la sortie du nouvel album des Norvégiens n’ont pas eu d’effet délétère sur la curiosité du public, venu en masse se tresser une opinion sur ce retour scénique. Sur fond d’immense backdrop occulte évoquant son dernier album, la scène bardée des panneaux flanqués du pentagramme hérité de "Death Cult Armageddon", les musiciens investissent les lieux sous les clameurs d’un public potentiellement gonflé d’espoir et d’attente. "The Unveiling" résonne alors, frayant sa lourde marche introductive dans le bain lumineux bleuté ponctué d’éclairs orangés.
Engoncés dans les imposants costumes à capuches sophistiqués qu’ils arborent sur les photos promotionnelles fleurissant çà et là, les musiciens dégagent moins d’agressivité et d’engagement que de concentration nimbée de gravité. Premier constat négatif à mon sens, un son franchement brouillon dominé par la batterie à la grosse caisse évidemment triggée et peinant à offrir de l’espace à des guitares qui cisaillent sans nuance. Une ouverture mitigée à mon goût, qui laisse rapidement place au tubesque et grandiloquent "Interdimensional Summit" single éclaireur du nouvel opus des Norvégiens, le clivant "Eonian". Avec ses accents à la NIGHTWISH déroutant, le groupe déroule déjà un plan d’attaque qui peinera clairement à galvaniser les troupes des temps anciens, enchaînant les sorts extraits des recueils "In Sorte Diaboli" (l’enchaînement de "The Chosen Legacy" et de l’inévitable "The Serpentine Offering") et "Abrahadabra" (le tout aussi NIGHTWISHien "Dimmu Borgir" et l’accrocheur "Gateways"). Dans ce panégyrique des décennies 2000/2010, une surprise : L’album qui, en son temps, avait entériné la mue moderne d’un groupe en pleine ascension, "Puritanical Euphoric Misanthropia" (2001), ne se trouve ici représenté que par l’inattendu, court et hypnotique "Puritania", articulant martèlement industriel et sursauts orchestraux.
Après le rituel "Councils Of Wolves And Snakes" diversement reçu, un "Progenies Of The Great Apocalypse" étale sa démesure aux accents de monde en déliquescence et annonce la seule et unique incursion dans les productions des années 90s, avec le décisif "Mourning Palace". Ce classique vient refermer cette prestation aux choix artistiques assumés et menée par un Shagrath paraissant bien peu en voix, y compris dans ses interventions et annonces entre les morceaux. Reste maintenant à savoir comment DIMMU BORGIR confectionnera sa setlist lorsqu’il évoluera en tournée avec un espace d’expression plus étendu, mais le message décoché en cette nuit estivale semble peu équivoque : Un seul morceau du référentiel "Enthrone Darkness Triumphant", aucune mention de l’excellent "Spiritual Black Dimensions", un voile dense clairement jeté sur les manifestes oniriques et atmosphériques de "For All Tid" et "Stormblåst"… DIMMU BORGIR entend assumer jusqu’au bout, du moins dans cette configuration festivalière, l’orientation orchestrale rabotée des coulures soufrées de ses heures les plus offensives et des accents mélancoliques des origines, pour mieux frayer avec les ombres toutes relatives de productions plus récentes, gavées d’aspirations grandioses. Tout le monde ne s’y retrouvera pas, moi le premier, mais les amateurs des dernières productions des Norvégiens pourraient bien s’en satisfaire. Restera donc pour moi le souvenir d‘une prestation manquant de mordant, peu variée, conduite par un groupe qui m’a paru encore en rodage malgré un professionnalisme certain et une production scénique à la hauteur de son statut.


Le 14/07/2018 par HELLSOLDIER

Concernant A7X vous avez quoi dans les oreilles ?
Je suis fan du groupe, mais il faut être sourd pour ne pas entendre que Shadows chantait comme une casserole !
Sans parler du fan pendant "Nightmare"
Quelle massacre et vous osez dire "pas mal" ?

Quand je vois comment vous dézinguez certains groupes sans raison ici je comprends pas votre enthousiasme.
Il suffit de voir le live sur YouTube pour se rendre compte de la catastrophe.

Sans parler des membres qui font la gueule quoi...


Le 14/07/2018 par DP-WT

Juste pour confirmer qu'AVENGED SEVENFOLD, même au Graspop, ça tire la gueule ! Je sais pas si c'est leur jeu de scène, mais ce n'est pas très engageant.


Le 12/07/2018 par OSEF

AKERCOCKE est anglais (et justement ça s'entend).



             



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