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2000 Rise From Within
2004 1 Sirens
 

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ASTARTE - Rise From Within (2000)
Par DOLORÈS le 16 Octobre 2012          Consultée 2239 fois

ASTARTE fait partie de ces groupes connus pour leurs mauvais albums et leurs attributs féminins valorisés. Car oui, ASTARTE actuellement, ce sont des jeunes femmes peu vêtues qui n'ont rien trouvé de mieux que de, par exemple, chanter avec Shagrath de DIMMU BORGIR pour faire connaître leur Black aux artworks risibles. Ce qu'on oublie souvent c'est qu'en 1998, la belle Kinthia chantait au sein du groupe, posait en corpse paint tout sauf féminin pour la pochette de "Doomed Dark Years". Proche des sonorités de groupes tels que DARKTHRONE à l'époque, l'actuel line-up en propose plutôt l'opposé. C'est le départ de Kinthia citée plus haut, trois albums plus tard qui perturba tous les repères et scinda la discographie du groupe en deux parties distinctes.

Le deuxième album du groupe grec, sobrement intitulé "Rise From Within" et daté de 2000, fut la première étape d'une évolution vers un Black plus mélodique et épique. Le visuel, un peu plus lumineux, rend hommage au nom du groupe : les jeunes femmes, dans une aura lumineuse, apparaissent guerrières et féminines telle que l'est la divinité Astarté. En parallèle, ce second opus apparaît lui aussi plus lumineux. La froideur des premières compositions a été mise à l'écart afin de laisser place à un concept plus positif (qu'on peut retrouver avec le titre de l'album).

Le premier changement entendu est l'amélioration considérable du son. Elle convient parfaitement à l'évolution des compositions épurées : le groupe s'approprie alors une nouvelle orientation. Malgré l'utilisation abondante de claviers le style ne tombe pas dans un Black symphonique basique. Ceux-ci s'apparentent davantage à un soutien de fond servant à créer l'ambiance épique. Ils restent utilisés avec modération et subtilement placés. La musique d'ASTARTE devient plus complexe sans pourtant abuser : les structures restent simples, les riffs efficaces à mi-chemin entre la banalité et l'originalité, la basse est mise en avant sans pourtant noyer le reste. Les jeunes femmes gardent une certaine mesure. On peut clairement dire que la volonté du groupe, à ce moment-là, fut d'épurer leur musique, ne gardant que le nécessaire et le sincère.

Mais la particularité première d'ASTARTE est bien ses membres féminins. Qu'apporte donc cette spécificité? Dire que la sensibilité et les compositions sont typiquement féminines serait inventer, voire mentir. La voix de Kinthia, même si elle garde un peu de son timbre de femme, peut facilement se confondre tout de même avec celle d'un homme, surtout avec tous les types de chant que l'on entend aujourd'hui en Black. On peut même dire que certains morceaux ne manquent pas de "virilité", je songe notamment au début de "Non Existent Equilibrium" ou même au tout premier morceau instrumental "Furious Animosity". Des femmes : qui l'eut cru? Non, des passionnées tout simplement, ce qui ne change rien au final. ASTARTE fait la musique qui lui plaît et c'est la seule chose qui ressort.

Peut-être au détriment du talent et de la technique. Il est vrai que les compositions restent souvent simplistes, aucune démonstration de technique ou d'une quelconque virtuosité (peut-être ne veulent-elles pas jouer à qui a la plus grosse?). Aussi un "manque" se découvre forcément. Entre la batterie redondante, des guitares qui une fois lancées sur un bon riff n'arrive plus à en décrocher, peu puissantes. Ces ressentis se font principalement sur les titres éponymes I, II et III. Sans être ennuyeux au possible, ils laissent un souvenir sympathique sans être synonyme d'agréable surprise. Suivant cette idée, on aurait pu croire que l'aspect homogène de l'album puisse être un défaut : une reproduction des mêmes idées couplées aux mêmes défauts ? Non, et heureusement pour nous, il est juste cohérent, sur la même lignée sans que chaque titre se confonde avec un autre.

Un des défauts que j'ai pu relever à l'écoute des compositions d'ASTARTE sur cet album, c'est une impression d'écho interminable. Sur de (trop) longues durées, comme sur par exemple un passage de "Naked Hands", la guitare, les claviers et le chant se rejoignent, suivant la même ligne mélodique en triple. Reste à savoir si c'est une volonté d’unisson superflue ou une forme de manque d'inspiration.

Même si le chant est loin d'être désagréable, les morceaux instrumentaux sont quant à eux surprenants. Avec le morceau de fin d'album, c'est toute une atmosphère folklorique, sans instrument électrique, qui est offerte à l'auditeur. On y retrouve la même simplicité, luminosité, et une forme encore plus aboutie de pureté. Le morceau laisse une note positive à l'album, notamment grâce à son titre "Risen From Within", qui ajoute aussi une dimension de rituel à l'album.
Mais cette impression n'était-elle pas déjà présente plus tôt ? Les deux minutes de "Genesis" permettent une pause au piano dans l'écoute, ainsi que la création d'une ambiance dans la même tonalité que le dernier morceau : pure et sacrée.

Elle permet aussi le lien entre le courage et la vie évoquée dans "Naked Hands", et le thème bien plus obscur de "Liquid Myth" qui surgit au beau milieu de l'album comme en étant le meilleur morceau. Une intro funéraire au piano, suivie par la basse... Sans même en arriver au chant et aux paroles, on sent comme le présage d'une tragédie. Ceci se confirme d'ailleurs, nous sommes alors lâchés en pleine tragédie grecque, voguant entre l'emprise des flots de Poséïdon et les histoires de malédictions sanglantes. Le groupe renoue par la même occasion avec la mythologie ancienne de son propre pays. Le chant se fait narratif sans prendre la place d'une voix-off, il parvient à s'affirmer sous les riffs mélodieux et pourtant bien noirs appuyés de claviers solennels.

ASTARTE est donc capable d'affirmer une certaine puissance, il est seulement regrettable que celle-ci soit trop peu présente vu les capacités du groupe. Cette mesure et cette modération des techniques utilisées dans l'album s'estompera lors de la sortie de son successeur "Quod Superius, Sicut Inferius" qui renonceront alors désormais à leurs sonorités plus caverneuses et darkthroniennes.
"Rise From Within", c'est un lien fort entre deux albums qui présentent tous les deux leurs avantages comme leurs inconvénients, un ensemble homogène qui préfère jouer avec la modération qu'avec le feu.

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- Tristessa (chant, basse)
- Kinthia (chant, guitare, claviers)
- Nemesis (guitare, claviers)
- Psychoslaughter (batterie)


1. Furious Animosity
2. Rise From Within I (mystical Provocation)
3. Rise From Within Ii (selenium Erring)
4. Naked Hands
5. Genesis
6. Liquid Myth
7. Non Existent Equilibrium
8. Rise From Within Iii
9. Risen From Within



             



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