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SHINEDOWN - Amaryllis (2012)
Par BAAZBAAZ le 8 Septembre 2012          Consultée 4565 fois

Un désastre de l’ampleur de ce disque suscite bien des interrogations. L’existence même de SHINEDOWN, et surtout sa popularité, méritent une explication tant cela semble aberrant. Un court rappel historique s’impose donc. Depuis sa naissance, il y a plus de quarante ans, le Hard Rock américain est passé par plusieurs styles dominants successifs. A chaque fois, ce fut une révolution. Le Hair Metal a chassé le vieux Boogie dans les années 80, avant d’être lui-même supplanté par le Grunge dix ans plus tard. Ce type de renouvellement cyclique est très sain : les jeunes n’écoutent pas la musique de leurs ainés, ils cherchent des choses nouvelles, adaptées à leur époque. Un style meurt quand il a épuisé tout ce qu’il avait à dire.

Du moins est-ce ainsi que les choses se passaient autrefois : au début des années 90, des disques comme "Nevermind" ou "Ten" ont balayé le Hair Metal agonisant, où ne sévissaient plus que des seconds couteaux. Mais le problème est que cette révolution fut la dernière. Si l’on considère que la parenthèse Nu Metal s’est refermée, cela fait plus de vingt ans que le Hard Rock américain n’a pas accouché d’un nouveau style majeur. Ce qui veut dire – et c’est tout à fait contre-nature – que les groupes qui dominent actuellement le marché sont déjà la 3e ou 4e génération Post-Grunge : à l’image de SHINEDOWN, ils sont apparus dix ans après le Big Bang initial de Seattle et continuent pourtant à jouer la même musique…

Les PUDDLE OF MUD, HINDER et autres SAVING ABEL n’existent que parce que le darwinisme culturel s’est bloqué aux États-Unis et qu’ils ne sont concurrencés par l’émergence d’aucun nouveau style (le Metalcore tourne en rond depuis près de dix ans et DISTURBED a fait pschitt). Or, ces groupes n’auraient jamais dû survivre aussi longtemps. Ils incarnent la troisième division du Hard Rock, un peu comme si WINGER, SLAUGHTER et CINDERELLA avaient dominé le marché jusqu’à la fin des années 90… Sans renouvellement, les majors continuent à signer pour le même style de musique, les gamins continuent à acheter... Jamais cela n’avait autant duré, et la culture rock américaine est aujourd’hui lessivée, à bout de souffle.

Cela ne signifie pas que tout est irrémédiablement mauvais dans le Post-Grunge. Mais la qualité et l’inventivité ne cessent de décliner. Génération après génération, album après album, ce genre souffre, suffoque mais ne disparaît pas. Et SHINEDOWN incarne cette interminable agonie. Ce groupe de série Z est devenu l’un des représentants majeurs du Hard Rock américain en jouant une musique terne et sans relief, d’une banalité à faire passer NICKELBACK pour des avant-gardistes. Sur cet "Amaryllis" comme sur les disques précédents (celui-ci est leur quatrième), il n’y a pas une note, une mélodie ou un arrangement qui n’aient déjà été entendus ailleurs. C’est plat, prévisible et ça se vend pourtant par pelletées entières.

On ne va donc pas s’attarder cent-sept ans sur le contenu du disque. Pour faire simple, il y a ici deux catégories de chansons : les gros rock graisseux qui tâchent, avec leurs riffs patauds martelés jusqu’à l’épuisement ("Adrenaline", "Nowhere Kids"), et les compositions « émotions », sortes de power-ballades Post-Grunge, avec couplets calmes et refrains ampoulés (l’hideuse "Amaryllis" ou "I'll Follow You" et son piano idiot). Globalement, tout est si insignifiant, si fatigant – la voix de Brent Smith devient vite monotone – qu’on ressent du soulagement quand le silence revient. Dans un ou deux cas, toutefois, comme avec "Enemies" (assez entraînante) ou "For My Sake" (un peu écœurante quand même), le résultat est correct. Mais cela ne suffit pas.

Ce disque sonne constamment forcé, artificiel. Les moments les plus rock sont dépourvus de toute mélodicité, de tout entrain et ne repose que sur l’énergie soûlante, appuyée à outrance, que déploie le groupe. De même, les passages censés être plus poignants sont irrémédiablement gâchés par des refrains pleurards. En fait, cette musique-là n’a pas de profondeur, elle n’existe qu’en surface sans jamais atteindre un niveau où seraient créées des ambiances ou des sentiments. On ne ressent aucune rage ou tristesse en l’écoutant. La seule vraie impression qui s’en dégage finalement est celle d’une vraie vulgarité. Le Hard Rock américain est malade et SHINEDOWN est l’un des symptômes les plus visibles de son long calvaire.

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   BAAZBAAZ

 
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   (2 chroniques)



- Brent Smith (chant)
- Zach Myers (guitare)
- Eric Bass (basse)
- Barry Kerch (batterie)


1. Adrenaline
2. Bully
3. Amaryllis
4. Unity
5. Enemies
6. I'm Not Alright
7. Nowhere Kids
8. Miracle
9. I'll Follow You
10. For My Sake
11. My Name (wearing Me Out)
12. Through The Ghost



             



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