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WHITE SKULL - Under This Flag (2012)
Par BAST le 19 Août 2012          Consultée 4913 fois

L’agressivité manifestée par certains à l’encontre du moindre changement de line-up m’a toujours un peu dépassé. Qu’on montre sa déception, rien de plus normal. Qu’on greffe sur celle-ci assez de haine et d’amertume pour n’être plus capable d’apprécier une formation comme on avait pu le faire jusque-là me semble constituer une inestimable perte de temps. Sans fierté déplacée, j’avoue ne pas faire partie de ceux prônant le retour aux origines quand l’un des groupes dont j’ai fait l’éloge s’est séparé, qui de son chanteur, qui de son guitariste, quand bien même ledit membre se fût imposé comme l’élément clé dudit éloge (eh oui, je sais faire des phrases étranges).
Cette fois-ci tout de même et avec toute la mesure qui me caractérise, je ressens une E.N.O.R.M.E satisfaction devant cet inattendu retour aux sources proposé par WHITE SKULL.
Car madame De Boni, Federica de son prénom, est revenue. Et, comme par magie, le groupe a retrouvé une pleine inspiration, enfin capable de donner une digne suite à ses meilleurs albums, "Tales From The North" en tête, "Public Glory, Secret Agony" en… cou… ou nuque… enfin vous avez parfaitement compris.

Allons plus loin. Soulignons la dépendance aux femmes de Tony Fontò, lui qui ne semble en mesure de trouver l’inspiration qu’une fois assuré de la présence d’une dame ou d’une demoiselle derrière le micro. Avec Elisa De Palma déjà, le temps de "Forever Fight", on avait retrouvé un WHITE SKULL nettement plus tranchant et entrainant, jetant aux oubliettes tous les efforts de Gus Gabarrò (arrivé pour succéder à Federica partie pouponner, la carrière de Gus ne laissera guère de souvenirs ; à sa décharge, peu de titres intéressants à se mettre sous la glotte et, à sa charge, un timbre aussi charismatique qu’une flaque d’huile et une présence scénique tenant davantage de la figuration que du premier rôle).

En 2012, Federica reprend les commandes. Et si le passage d’Elisa fut plutôt bon, le retour de sa consœur lui est brutal. D’abord parce que Tony le guitariste s’est surpassé. Ensuite parce que Federica livre sur "Under This Flag" une prestation à faire passer l’équipe de France de hand pour une bande de tocards.
Le combat n’était pourtant pas gagné d’avance.
Toi aussi, tu as dû te demander quel serait le comportement de Federica après dix ans et des poussières d’inactivité ?
Alors toi aussi, la réponse va t’étonner ; imagine : c’est comme si les lignes de chant de "Under This Flag" avaient été enregistrées il y a dix ans sauf que… eh bien non, elles ont été gravées sur ton disque en 2012. Si si ! Même voix, même puissance, même justesse. Il n’y a que la production, bien meilleure qu’au temps de "Tales From The North", capable d’attester du mur décennal dressé entre "Public Glory, Secret Agony" et ce nouvel album.
Sur "Nightmares", par exemple, écoute-la déambuler sur les aigus avec autant d’aplomb qu’un funambule progressant sur un fil tendu à moins de trente centimètres du sol. Écoute-la faire sienne la dramaturgie du pont lyrique. Observe comme les poils de tes avants bras se dressent chaque fois que Federica entame une nouvelle syllabe. Tu as compris ? La madame n’a absolument rien perdu de sa capacité à hisser les titres sur ses épaules puis se lancer dans une cavalcade que même John Wayne il en aurait eu la chique coupée ; le digne successeur de Chris Bolthendal est une fille (et en plus elle chante mieux).

Assez parlé de Federica, concentrons-nous sur ce que WHITE SKULL lui a solennellement confié : la musique.
Les Italiens ne changent pas de ligne directrice. La contiguïté des années 90 et 2000 les avait surpris imprimant un beau sillon dans une terre mêlant le Heavy Metal tranchant et le Speed Mélodique. Douze ans après, le sillon est le même. Et Yann Arthus Bertrand en témoignerait : vu du ciel, il n’a pas fait mine une seule fois d’aller voir sur le terrain d’à côté si l’humus était meilleur.
Au menu, des riffs lourds comme un ciel orageux ("Lost Alone", "Prisonner Of War"), quelques nappes de clavier épiques tendues çà et là ("Prisonner Of War"), des mélodies simplement lâchées mais toujours gorgées de puissance (le refrain de "War After War", l’intro épique de "Nightmares"), un rythme sachant varier ses arguments ("Prisonner Of War" passe du mid-tempo au Speed mélodique pur jus) et, pour agrémenter une panoplie déjà bien fournie, quelques chœurs surgis l’épée au clair ("Under This Flag", "Red Devil").

"Under This Flag" est déjà une réussite, je l’ai dit. Outre la présence de Federica, cela tient à la manière dont les Italiens parviennent à proposer des titres sans cesse justes, c’est-à-dire que les clichés inhérents au genre sont exploités avec mesure, épargnant au groupe de verser dans le grotesque. Le pont lyrique évoqué plus haut, par exemple, où Federica se lance dans un récital larmoyant : c’est le genre d’exercice plutôt tentant, très Heavy dans l’esprit où il s’agit de gonfler son chant de mélancolie théâtrale tandis que la guitare, accoudée au bar, pleure toutes les larmes de ses cordes (subtil jeu de mots). C’est gros, on sent bien que ça veut envoyer du lourd, on pige vite que WHITE SKULL préfère la louche au dos de la cuillère… Et pourtant ça marche ! Parce que si le groupe en fait effectivement des caisses, il ne s’emballe jamais, rompant l’exercice à la limite du pompeux avant de débuter une nouvelle phase épique qui, elle-même, pas née de la dernière pluie, sait très bien où sont ses limites.

Ce nouvel album est mature, généreusement produit et contient suffisamment de refrains fédérateurs pour contenter le contenu exigeant d’une salle de concert.
Seul défaut, et c’est à cause de lui que WHITE SKULL échappe à la sélection, le manque flagrant de prise de risque. Est-ce le retour de Federica qui a imposé aux Italiens de rester sur ses fondamentaux afin que la dame reprenne correctement ses marques ou, plus simplement, l’incapacité de WHITE SKULL à couvrir ses compositions d’un vernis neuf, toujours est-il que celui recherchant des riffs frais ou des mélodies qui l’étonnent, repartira d’"Under This Flag" les poches vides. Le riff introduisant "Lost Alone", par exemple : il reste en tête, certes, mais ne l’a-t-on pas déjà entendu à deux ou trois variations près ? Et "Redemption" qui singe HELLOWEEN d’un bout à l’autre : reconnaissons les merveilles qu’y fait Federica, reconnaissons aussi qu’on suspecte fermement la guitare lead de s’être branchée à l’ampli de Kai Hansen (ne me demandez pas ce que l’ampli de Kai foutait là, ce n’est pas le propos).
Pas de sanction lourde pour cette petite faiblesse, cependant ; le philosophe avisé qui dort au pied de l’immeuble ne dit-il pas qu’il est dans la nature du Heavy Mélodique à inspirations teutonnes de trembler à l’idée de devoir imposer sa propre personnalité ? Nous qui l’apprécions (le Heavy, pas le philosophe) le savons bien et avons depuis fort longtemps botté le train de toutes les velléités d’évolution ayant osé faire l’assaut de notre douillet conformisme.

Federica De Boni est la grande instigatrice du fracassant retour de WHITE SKULL dans le peloton de tête des formations italiennes.
Sa voix et ce qu’elle fait de sa voix sont une aubaine, à tel point qu’elle semble transcender l’inspiration de son nouvel ex-groupe. Le résultat, inespéré, est un album jubilatoire. Léger, parfois téléguidé, mais jubilatoire (je n’ai pas voulu employer "jouissif" car on a des mineurs dans notre lectorat et bientôt même dans notre équipe alors il faut faire attention).
Et s’il échappe d’une courte tête à une pleine figuration en sélection, c’est justement la faute à cette manière de récitation dans ses riffs, ses plans ou ses mélodies.
En 2012, c’est un peu comme si WHITE SKULL prétendait une seconde fois au titre de meilleur espoir de l’année. Amusant, non ?

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   BAST

 
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- Alex Mantiero (batterie)
- Tony 'mad' Fontò (guitare)
- Federica 'sister' De Boni (chant)
- Jo Raddi (basse)
- Danilo 'man' Bar (guitare)


1. Hunted Down
2. Bottled Mind
3. Red Devil
4. Lost Alone
5. Under This Flag
6. A.o.d
7. Prisoners Of War
8. War After War
9. Nightmares
10. Freedom's Not Here
11. You Choose
12. Redemption



             



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