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- Style + Membre : Queen + Adam Lambert, Brian May, Smile, Queen + Paul Rodgers
 

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QUEEN - The Works (1984)
Par JEFF KANJI le 22 Décembre 2012          Consultée 11663 fois

Épuisés par le rythme infernal qu’ils se sont imposés, les membres de QUEEN sont au bord de l’implosion fin 1982 lorsque le Hot Space Tour se termine. Leur dernier opus est loin d’avoir séduit le public et Roger et Brian manifestent assez nettement leur ressentiment quant à la direction empruntée, clairement destinée à faire ce qui marche, quitte à faire une croix sur le charivari stylistique incessant qui rendait la musique de nos Anglais si intéressante. Mais la longue tournée, qui s’est admirablement déroulée, a rappelé à QUEEN combien il excellait en faisant du Rock. Les membres du groupe décident pour la première fois de prendre une année off, ce qui fera naître de premières rumeurs de séparation. Brian May en profite pour s’éclater avec Eddie Van Halen et Fred Mandel, le pianiste live de QUEEN et sort "Star Fleet Project", produit par Mack, auquel Roger Taylor apporte ses chœurs pendant que ce dernier fait fructifier sa carrière solo (dont le premier opus "Is There Fun In Space" a connu un succès d’estime) et en s’investissant dans la production d’albums en compagnie de David Richards (MAGNUM, SAMAEL) qui deviendra bientôt producteur de QUEEN.

Quand les quatre se retrouvent à la fin de l’été 83, chacun a recadré sa vision du groupe. Freddie s’en ira faire ses ritournelles Electro Dance sur son premier album solo "Mr Bad Guy" (1985), John Deacon va mettre à profit l’assurance qui est maintenant la sienne et mettre son talent au service de nouvelles compositions et Brian May retrouve la joie de faire résonner sauvagement sa Red Special. Roger Taylor lancera à ses comparses au début des sessions : « Let’s give them the works ! ». Photo des quatre protagonistes sobre en noir et blanc et titre de circonstance, "The Works" prend les allures d’un retour aux sources pour QUEEN… ou plutôt d’album-charnière. "The Works" est ambivalent car il manifeste certes un net retour aux racines Rock du groupe tout en conservant ce goût pour la Pop synthétique qui atteignait les extrêmes sur "Hot Space".

"The Works" est plus Hard que "The Game" avec des brûlots comme "Hammer To Fall" ou "Tear It Up". Cette dernière, avec sa batterie basique, fait les yeux doux à "We Will Rock You" et Freddie retrouve une agressivité vocale qu’on ne lui soupçonnait plus et que seul "Put Out The Fire" avait permis d’apprécier sur "Hot Space". Ambivalent car QUEEN est toujours autant attiré par les sonorités synthétiques à l’image de "Radio Ga-Ga" qui ouvre l’album avec boîte à rythme et synthétiseur basse. L’entente revient dans le groupe et Roger laisse son bébé entre les mains de Freddie et de leur pianiste live, Fred Mandel, le premier restructurant la chanson et mettant son nez dans les paroles, le second ajoutant une partie de piano surnageant dans le flot de claviers que comporte ce morceau qui développe des textures sonores beaucoup plus gracieuses que sur "Hot Space". Roger se charge de tous les chœurs et Brian habille le titre avec sa Red Special, proposant un solo en slide.

Ce premier single, mis en images par un très bon clip inspiré de l’univers du Metropolis de Fritz Lang est un succès lorsqu’il sort en janvier 1984, un mois avant l’album. Et il cartonne, devenant numéro un dans dix-neuf pays. Mais contrairement à "Hot Space", "Radio Ga-Ga" est à l’image d’une bonne moitié de "The Works", à savoir un Pop-Rock ultra-accessible aux arrangements soignés que l’on retrouve sur "I Want To Break Free", qui sera l’autre gros succès Pop de l’album, auréolé d’un clip où les membres du groupe n’hésiteront pas à se travestir, pastichant la série britannique « Coronation Street », s’attirant les foudres des puritains américains qui n’avaient déjà que peu apprécié "Hot Space". Toujours influencé par son manager et dans une phase provocatrice, Freddie jouera l’humour et surtout refusera d’assurer la promotion de ce titre auprès des radios américaines et se fermera par conséquent le marché. Ironie du sort, cet eldorado dont se prive QUEEN est celui que la plupart des groupes de Hard Rock de l’époque vont chercher à atteindre avec plus ou moins de succès (DEF LEPPARD, SAXON, WHITESNAKE).

L’autre facette de "The Works", c’est un retour aux sources, à savoir, piano, basse, batterie, guitare et harmonies vocales. Freddie se montre plus ambitieux dans l’exercice de la ballade avec "It’s A Hard Life" dont les arrangements et le solo soignés sont bien dans l’esprit des chefs-d’œuvre du groupe. Ce petit trésor rehaussé d’amples harmonies vocales aurait sans nul doute trouvé une place de choix sur "A Day At The Races". "Hammer To Fall" est une autre mandale, de Brian May cette fois-ci, qui prend sa revanche et ramène la guitare au premier plan. Seules quelques notes de piano de Fred Mandel viennent agrémenter le second couplet. Ici on fait parler la poudre. Les harmonies vocales de Brian May nous ramènent au bon vieux temps de "Fat Bottomed Girls" et ce titre deviendra un sommet des concerts à venir où Brian aura tout le loisir d’exécuter l’excellent solo, agrémenté d’harmoniques artificielles perçantes. Brian continuera d’ailleurs d’interpréter ce titre en solo en dehors de QUEEN tout comme "Tie Your Mother Down" qui a déjà presque dix ans et à qui elle fait indirectement écho. Les paroles, évoquant la peur nucléaire de la Guerre Froide revêtent un sens profond subtil typique du guitariste.

Arrivés à ce stade, chacun des membres du groupe a eu son hit. John Deacon continue sa moisson avec "I Want To Break Free", Freddie nous régale avec "It’s A Hard Life", pendant que Brian fait hurler les guitares sur "Hammer To Fall", en contraste avec les sonorités synthétiques bien intégrées de "Radio Ga-Ga", signée Roger Taylor. Deux sur la face A, deux sur la face B, QUEEN est enfin parvenu à équilibrer la tracklist de ses albums. Si on ne touche pas autant à la grâce sur l’ensemble de "The Works", on a tout de même affaire a du bon.

"Tear It Up", bien qu’un peu lourdingue, montre QUEEN sous un jour Heavy, qui culminera avec les extraits de la B.O. d’Highlander de l’album suivant. "Man On The Prowl", l’occasion pour Fred Mandel de s’éclater au piano, nous refait un peu le coup de "Crazy Little Thing Called Love" avec Telecaster de circonstance. Pas aussi ultime que son aînée, mais bien rafraîchissante comme instant Rock And Roll. "Machines" ne laisse pas indifférente. En général, soit on aime, soit on déteste. Cette collaboration May/Taylor tente de combiner la technologie mise à disposition (l’utilisation du Fairlight notamment) avec des guitares agressives qui tissent une ambiance de fin du monde. Un peu comme si KRAFTWERK rencontrait le U2 de la même époque. Freddie s’y montre impressionnant vocalement et Roger Taylor, qui est tombé amoureux des synthés, ressort le vocoder pour la deuxième fois (il l’utilise déjà pour certains chœurs de "Radio Ga-Ga"). "Keep Passing The Open Windows" seul témoignage d’un début de B.O. commencé par le groupe pour « L’Hôtel Du New Hampshire » est inspiré d’une expression récurrente du film. Une pièce toute Mercuryenne comme il en délivrera l’année suivante sur son album solo avec piano et chant théâtral au programme.

Et la nouveauté, c’est ce titre acoustique situé en fin d’album. "Is This The World We Created ?", collaboration Mercury/May inédite (1), finit sur une touche douce et mélancolique (malgré des paroles un peu faciles mais bien dans le ton de l’époque et habitées par le sensible Freddie) "The Works", l’album adulte de QUEEN, celui où il se recentre sur ses acquis au détriment hélas d’une certaine prise de risque artistique. Il faut dire que l’accueil timoré reçu par "Hot Space" les a vaccinés. Ne nous plaignons pas, la qualité est bien là et QUEEN a redressé le tir de belle façon en sortant clairement son meilleur opus depuis quatre ans. Comme quoi, il est parfois salvateur de prendre son temps, ce que "A Kind Of Magic" viendra confirmer.

1) Freddie dira en interview : “Ah oui sur cet album j’ai composé une chanson avec Brian. Je crois qu’il va pleuvoir ! ».

Note réelle : 3,5/5. Son successeur est tout de même plus abouti.

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   JEFF KANJI

 
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   (3 chroniques)



- Freddie Mercury (chant, claviers)
- Brian May (guitare, chant)
- John Deacon (basse)
- Roger Taylor (batterie, chant)


1. Radio Ga Ga
2. Tear It Up
3. It's A Hard Life
4. Man On The Prowl
5. Machines
6. I Want To Break Free
7. Keep Passing The Open Windows
8. Hammer To Fall
9. Is This The World We Created?



             



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