INGROWING, les gros patrons du Grind Tchèque, poids lourd sur toute la scène, fer de lance du genre et tout et tout. C'est donc connus de tous et de toutes qu'ils nous resservent donc en cet été un magnifique...

Ouais non ça le fait pas, je joue bien trop mal, désolé.

Okay donc du coup je l'avoue de suite : INGROWING je connaissais de nom, mais c'est tout. La scène Tchèque est pourtant une des plus bandantes du monde, avec son gloubiboulga de formations qui dégoulinent et suintent en latex kangourou, tout le Gore genre JIG-AI, NCC, DxExAxG, MALIGNANT TUMOUR, bref, y'a de quoi faire. Mais la musique du combo dont on parle ici ne semble pas totalement en accord avec les grosses gerboulades sus-citées... Bien plus orienté vers les débuts, et surtout vers la plus brutale des vérités, celle qui vit à New-York. Une excuse pour faire l'impasse ? Absolument pas, je suis impardonnable.

Bref, à part quelques morceaux glanés ça et là, mes oreilles étaient vierges de toutes notes produites par le combo avant de mettre la main sur cet EP. Mais la qualité de ce dernier m'a forcément poussé à m'y intéresser de bien plus près, tant ces petites 17 minutes de carnage mettent la barre haut !
Bref, prêts à vous bouffer un petit missile de Grind Old School lorgnant sur le Death comme on en fait plus suffisamment ? C'est parti les amis !

Vu la durée réduite pas intérêt à perdre de temps, l'entrée en matière est vive et cogne sec. Très courte montée en puissance, riff, growl gras, terrain connu et on aime ça. Vous avez pigé que je parlais de BRUTAL TRUTH (période "Extrem Conditions") qui est vraiment l'influence majeure du combo en ces temps, pour les riffs en boulet de canon, le chant Death grave et gras alterné aux hurlements décharnés, le tout mêlé à l'urgence typiquement Punk du Grind des origines. Même pas deux minutes de passées qu'on s'est mangé un belle succession de bourrages méchants qui laissent des marques au réveil, et on enchaîne sur le titre éponyme qui blaste et qui blaste et qui blaste. Batteur fou aux stéroïdes livrant là une performance des plus brutales. Courte pause. Mélodie. Surprise.

C'est là que cet EP a tapé un grand coup là où ça fait mal. Faire surgir une mélodie lancinante comme celle de "Blackmail" après un tel bourrinage en apnée ne peut que scotcher. Au beau milieu de cet océan de brutalité sans compromis on voit débarquer une lead enjouée presque heavy et diablement accrocheuse, le pied ! Dimension épique ajoutée, qui rejaillira sur les deux derniers titres dépassant tous deux la barre des 4 minutes !
Le Grind bâtard copulant au Death Metal virulent est ici des plus efficaces et marquants en tout cas. Sachant lier les blasts costauds et massifs à un riffing toujours bien aiguisé, de bons gros ralentissements (surtout celui dans la seconde partie de "Aetherequiem", ravalez vos débris de dents) et quelques leads qui se gravent dans le crâne.
Glorieux métissage qui n'invente certes pas grand chose mais qui aura le mérite de toucher tous les amateurs de Grindcore un tant soit peu hybride et travaillé, avec même une reprise de NAPALM DEATH pour terminer.

Tout est servi par une production en béton, un jeu carré de chez carré et très pro, on sent évidement le combo rôdé loin de l'amateurisme, sachant peaufiner chaque riff et le caler pile là où il faut pour que tout semble naturel, spontané mais quand même étudié. Agression sonore de tous les instants qui sait nuancer le propos quand il le faut. En bref, une valeur sûre qui nous sert un EP des plus solides et pas du tout dénués d’intérêt, superbe petite friandise qu'il serait dommage de passer à côté...

Njut njut : un bon gros quart d'heure de Grind/Death sévèrement burné, efficace et chiadé, pourquoi s'en priver ?

3,5/5.