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BRUTAL DEATH METAL  |  STUDIO

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DEEDS OF FLESH - Trading Pieces (1996)
Par DARK MORUE le 6 Mai 2012          Consultée 2417 fois

Han, DEEDS OF FLESH, un groupe que tout fan de Brutal Death connaît, reconnaît, approuve, mais n'a quasi jamais écouté car "il paraît que la prod' est trop plate, et du coup ça va pas me plaire, je préfère quand ça déchire grave sa race".
Voilà, manque de bol, en 2 lignes la raison pour laquelle ces vétérans sont finis, cuits, détruits. Connus de nom, en temps qu'influence par les trois quarts des groupes de la scène mondiale, appréciés mais peu écoutés. Franchement injuste, surtout que la réalité est loin d'être aussi manichéenne...

On commence au commencement. DEEDS OF FLESH est avant tout un groupe relativement novateur. Relativement hein. Certains le considèrent comme un rip-off de SUFFOCATION qui copulerait avec CANNIBAL CORPSE, mais je ne fais pas partie de ces grossiers personnages sans âme et sans cœur. C'est surtout l'amorçage d'une nouvelle vague de brutalité qui se préparait à déferler outre-Atlantique. Forts de leur démo "Gradually Melted" qui avait fait grand bruit, le premier full-length dont il est ici question débarque en 1996.
Les ingrédients sont simples : pousser plus loin la brutalité technique de SUFFOCATION en assaisonnant le tout au "Voracious Contempt" de INTERNAL BLEEDING sortit à peine plus de 6mois avant pour accentuer le côté écrasant, et pas mal de BROKEN HOPE histoire d'achever les survivants. Et ça fait mal.

Le Death Brutal qu'on se bouffe ici est froid, chirurgical et monolithique. Rien ne ressort, tout est compressé, écrasé, y compris les tympans par lesquels ces ondes sonores ont le grand plaisir de faire un petit détour. Tout ça sert de belle amorce à l'explosion qu'engendrera DEVOURMENT un peu plus tard, en radicalisant encore plus, compressant le tout une nouvelle fois et alourdissant à un point inouï. Mais pour le moment, on n'est qu'à l'époque de "Trading Pieces", et le Death de DEEDS OF FLESH dégage un ressentiment tellurique et ultime. La prod' est assez poussiéreuse (les divers remasters s'en sortent pas trop mal par contre), le rendu un tantinet live mais toujours clair, et loin d'être si atroce que les préjugés ne le laissent paraître. On regrette un peu les guitares assez en retrait par rapport au reste, amplement compensées par une basse audible tout du long, tout en lignes tentaculaires, surnageant continuellement et relançant la mécanique au moindre break, brève pause dans cet agencement de riffs magmatiques éreintants et épuisants.

C'est gore, c'est lourd, c'est crasseux, c'est brutal. Le chant exploite l'ultra-grunt dans sa plus pure expression, carnassier et humant le cadavre, poussant dans des contrées sur-gutturales à la Chris Barnes mais en bien plus profond et puissant ("Impious Offering", urgh). Quelques hurlements de zombies pour relever le fumet et le tableau mortuaire est complet. Et bien que du niveau des compositions, tout soit d'un monolithisme absolu, sans rien qui dépasse, sans morceau faible ni piste écrasant le reste de l'album, la linéarité est cassée, ça bifurque dans tous les sens et on garde pas le même tempo plus de 10 secondes (j'ai parlé de rip-off de SUFFOCATION on oublie pas), mais malgré tout le côté extrêmement frontal et bovin, pachydermique ("Born Then Torn Apart") et viscéralement violent ("Acid Troops", "Deeds Of Flesh") maintient la puce à l'oreille. Pas besoin de 40 écoutes pour piger la subtilité des cassures rythmiques et la finesse de composition, ici on fonce dans le tas et on dévore les survivants. Machine à riffs inusable, inexorable, impitoyable et ultime. C'est Brutal, sans finesse aucune, lourd à t'en disloquer les artères et toujours en place, on suffoque, totalement écrasés par cette masse de chair difforme, qui en remet une couche encore et encore jusqu'à l'asphyxie la plus létale et irrévocable.

Certes, au fond ils ont rien inventé. Certes, DEEDS OF FLESH n'a jamais été le plus grand groupe de la création, ni un chef de file. Un second couteau particulièrement solide et intègre, qui a barboté sa tambouille dans son coin et hurlé dans l'underground en appelant au renouveau. Ce premier album n'a rien de foncièrement original mais dévoile les grosses qualités que le groupe ne fera qu'aiguiser par la suite : le contrôle total de ses riffs en ébullition, l'ultra-brutalité sans la moindre trace de pitié, sorte de méchanceté pure, cri guttural respirant la haine en plus de la putréfaction.
Intense, puissant, écrasant, maladif. Brutal. Death. Metal.



Et pour finir cette chronique bien trop sérieuse dans la joie et la bonne humeur, rien de tel qu'une bonne petite blaguounette !
Qu'est-ce qu'il y a de pire que trouver un ver dans une pomme ?
- Toute votre famille massacrée dans un accident de voiture.


Merci, au revoir.

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   DARK MORUE

 
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- Erik Lindmark (chant, guitare)
- Jacoby Kingston (chant, basse)
- Joey Heaslet (batterie)


1. Carnivorous Ways
2. Born Then Torn Apart
3. Trading Pieces
4. Hunting Humans
5. Impious Offering
6. Acid Troops
7. Deeds Of Flesh
8. Erected On Stakes
9. Chunks In The Shower
10. Blasted
11. Outro



             



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