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1975 A Night At The Opera
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1978 Jazz
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1982 Queen On Fire - Live At ...
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1984 The Works
1986 A Kind Of Magic
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1989 The Miracle
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- Style : Tin Machine, Jim Steinman, Styx, Wild Horses, Slade, Meat Loaf, Rush, Magnum, Sweet, The Darkness
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- Style + Membre : Queen + Adam Lambert, Brian May, Smile, Queen + Paul Rodgers
 

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QUEEN - The Miracle (1989)
Par JEFF KANJI le 19 Janvier 2013          Consultée 14714 fois

« A Magic Year ». Du Live Aid au Knebworth, concluant dans le gigantisme la tournée promouvant "A Kind Of Magic", 1985/1986 aura été le sommet pour QUEEN. Mais cette intensité a des conséquences non négligeables sur le groupe. Éreinté physiquement et nerveusement, à l’image de John Deacon qui au terme du concert du Knebworth envoie valdinguer sa basse dans les amplis, QUEEN décide de faire un break salvateur. La deuxième moitié des années 80 est entamée et nos Anglais approchent ou atteignent (c’est le cas de Freddie) la quarantaine. L’envie d’oxygène entraîne le chanteur sur les terres de l’opéra et il réalise un ambitieux album en duo avec la cantatrice Montserrat Caballé, où son talent de composition ne s’était pas montré aussi phénoménal depuis des années. Il dira avoir beaucoup appris de cette expérience où ses capacités vocales semblaient décuplées. Mais l’horizon s’obscurcit. Freddie, qui est séropositif sait maintenant ses jours comptés car courant 1988, il développe le SIDA. Brian May pense au suicide devant ses difficultés à gérer son divorce et perd goût à la vie et va entamer la composition de son premier album comme une thérapie. Anita Dobson, sa nouvelle compagne va lui servir de moteur et lui inspirer "I Want It All" qu’il réservera pour le prochain opus de QUEEN. Et Roger Taylor vaque à ses occupations, fondant son propre projet THE CROSS, au sein duquel il compose, chante et joue de la guitare.

Quand Freddie Mercury contacte ses collègues début 1988, l’ambiance est relax et chacun est heureux de retrouver ses copains aux Mountain Studios de Montreux en compagnie de David Richards. Les membres du groupe, à l’issue de délirantes sessions qui verront la naissance de "Khashoggi's Ship" (du nom d'un millionnaire propriétaire d'un plus grands yachts privés du monde, La Nabila, permettant de comprendre le second degré des paroles) décident de partager les crédits d’écriture. Toutes les compositions du futur album, qui porte encore le titre "The Invisible Man" (le groupe en changera trois semaines avant l’envoi au pressage), seront signées QUEEN.
Chacun participe à l’écriture des paroles et des parties musicales et tout le travail de QUEEN est recentré sur l’artistique… Et cela leur fait un bien fou ! L’artwork mêlant les visages de protagonistes met en avant cette unité et tant pis si Derek Riggs leur reproche alors de lui avoir piqué le concept de sa pochette pour le single "The Clairvoyant" d’IRON MAIDEN. "Party" et "Khashoggi’s Ship" affichent une bonne humeur qu’on n’avait pas ressentie depuis longtemps sur les albums du groupe. On est loin des plaintifs "Is This The World We Created ?" ou "One Year Of Love". Ici le groupe s’amuse comme il le faisait quand Freddie un jour de 1978 dégaina "Mustapha". Boîte à rythme de sortie, guitares harmonisées se répondant (excellente utilisation de la stéréo sur "Party") et chœurs complexes, serait-on en train de retrouver le Grand QUEEN ? Celui de "Bohemian Rhapsody" ? "A Kind Of Magic" était déjà solide, mais il est surpassé par "The Miracle".

Tant l’album que le morceau d’ailleurs. Freddie et John s’associent une nouvelle fois pour le meilleur et mélangent des sonorités Pop à des arrangements de claviers soignés et des chœurs grandiloquents avant que la machine ne s’emballe et ne propose ses tiroirs. Le premier d’abord, où un synthé basse drive un solo énergique de Brian May qui fait une utilisation frénétique de l’aller-retour et du tapping, enchaînant les notes avec une vélocité qu’on ne lui soupçonnait pas avant que le deuxième tiroir, plus Pop, ne conclue le morceau sur une mélodie mineure mais empreinte d’espoir. Brian confiera des années plus tard avoir enregistré le solo en étant particulièrement sur les nerfs ! À fleur de peau, il propose des morceaux vindicatifs, soit à travers la musique ("I Want It All"), soit par les textes ("Scandal"). Dans ce dernier, qui sera le quatrième single de l’album, Brian fait passer par l’intermédiaire de Freddie toute sa souffrance par rapport au comportement des journaux à scandales britanniques qui n’en finissent pas de révéler des détails plus ou moins sordides (plus ou moins vrais également) sur sa situation familiale. À cette époque, Freddie s’est retiré dans son immense demeure de Kensington Road et le temps des fiestas semble révolu. La presse commence à se douter que quelque chose ne va pas chez le chanteur et les premières rumeurs naissent quand le groupe affirme qu’il ne partira pas en tournée pour la promotion de "The Miracle" invoquant une officielle volonté de rompre le rythme album/tournée qui est le leur depuis plus de quinze ans.

Brian livre des morceaux dans un genre attendu comme "I Want It All", le grand tube de l'album, typiquement Heavy Metal avec des chœurs énormes, "Chinese Torture" où il fait sortir une nouvelle fois des sons incongrus de sa Red Special. Seule "Scandal" se démarque de ce point de vue, les guitares-synthés apportant une texture sonore un peu différente que ce à quoi QUEEN nous a habitués (si ce qualificatif peut s’appliquer à nos quatre Anglais). Preuve de la détente des sessions, le solo et les claviers ainsi que les parties vocales furent réalisées en une prise chacune. Roger Taylor est à la fête lui aussi et bidouille toutes les machines qu’il peut, que ce soit sa batterie, dont le son est aussi costaud que sur "A Kind Of Magic" (il déballe des fills fulgurants sur "Scandal", "Was It All Worth It" ou encore "The Invisible Man") où les claviers qu’il exploite au mieux sur "Breakthru" et "The Invisible Man" (avec son côté ouvertement bizzaroïde). John et Freddie se taillent la part du lion co-écrivant ("Party", "The Miracle", "Rain Must Fall" et "My Baby Does Me"), le tandem de "Friends Will Be Friends" semble porter ses fruits car si "The Miracle" est passée à la postérité, "Rain Must Fall" est elle aussi des plus réjouissantes avec ses percus latino et ses harmonies de guitares de Brian May dégageant une énergie positive. Seule "My Baby Does Me" tourne un peu à vide, même si Freddie s’y montre particulièrement exceptionnel vocalement, égalant sa performance de l’année précédente ("How Can I Go On" sur l’album "Barcelona" ; l’un de ses titres les plus difficiles à chanter et à interpréter, tant par les difficultés techniques que par l’implication induite par le texte). Ce titre renvoie aux expériences pas toutes fructueuses de "Hot Space", et "Stealin’", la face B de "Breakthru", qui est dans le même esprit, aurait clairement pu trouver sa place aux côtés de "Pain Is So Close To Pleasure" de l’album précédent. Le groupe proposera d’ailleurs en face B de quatre des cinq singles des titres inédits extraits de sessions de cet album. "Stealin’" en est un. Mais il y aura aussi "Hijack My Heart" et "Hang On In There" (absent du pressage vinyle, tout comme "Chinese Torture") et "My Life Has Been Saved" qui sera réorchestré pour "Made In Heaven".

Brian fait dans l’efficace et l’hymnique, Roger dans l’expérimental Pop Rock, John fait le liant de tous ces aspects avec sa touche mélodique et funky et Freddie retrouve la luxuriance Mercuryenne avec "Was It All Worth It" aisément l’un des titres de QUEEN les plus ambitieux depuis des années. Encore une gemme mal connue du grand public qui, au même titre que "Rain Must Fall" et "Scandal", ponctue avec une certaine audace dans les arrangements un album qui n’a pas forcément fait le même tintamarre que son prédécesseur "A Kind Of Magic" mais qui tout en lui ressemblant, s’avère encore plus cohérent et plus ambitieux artistiquement. Il fut illustré par de nombreux singles à succès ainsi que des clips, tous aussi différents et réussis les uns que les autres, à l'exception de "Scandal" où le groupe semble se faire chier royalement, Freddie donnant le change en usant de ses poses habituelles, pour finalement être honoré début 1990 de meilleur groupe de la décennie, où un Freddie Mercury bien mince fera s’agiter les tabloïds qui ne le lâcheront pas jusqu’au bout de son tragique destin.

"The Miracle" ou mon préféré de la deuxième décennie de la Reine.

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   JEFF KANJI

 
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   (3 chroniques)



- Freddie Mercury (chant, claviers)
- Brian May (guitare, chant)
- John Deacon (basse)
- Roger Taylor (batterie, chant)


1. Party
2. Khashoggi's Ship
3. The Miracle
4. I Want It All
5. The Invisible Man
6. Breakthru'
7. Rain Must Fall
8. Scandal
9. My Baby Does Me
10. Was It All Worth It



             



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