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BLACK ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

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2011 In Swathes Of Brooding Light
 

- Style : A Forest Of Stars
 

 Myspace (609)

EBONY LAKE - In Swathes Of Brooding Light (2011)
Par VOLTHORD le 18 Novembre 2011          Consultée 3246 fois

J’étais peinard dans ma chambre à siroter naïvement une grenadine. Et voilà que, évènement perturbateur, mon sang se glace, mes mains se mettent à trembler avec frénésie. La grenadine de partout, je sens alors une odeur de corbeau mort et mes battements de cœur accélèrent d’un iota de trop vers la gauche. Alors je vais voir mon voisin, qui avait sa musique à fond. Il m’ouvre la porte avec une tête d’enterrement (ou d’enterré), les cernes bringuebalantes. Je l’interpelle : mais boudiou c’est quoi ce bordel.
Il me dit, c’est le premier album d’EBONY LAKE.
Impardonnable fut ma réaction : je bondis sur mes deux pattes avant, et lui dit : « Ah bah putain ça diffuse ».

Trêve de plaisanterie, il y a des jours où si tu ne vas pas à la crypte, c’est la crypte qui vient à toi. EBONY LAKE, c’est une débauche de cadavres littéralement exquis qui te tombent à la figure, une aura démoniaque qui te saisit les tripes, te détend soudainement la vessie, te fout la chair de poule et te convainc de ne pas sortir de la pièce, parce que merde, quand même c’est sacrément jouissif. EBONY LAKE fait du raffut avec ses instruments à cordes. Ça sent la symphonie débridée, les visages qui dégoulinent leur chaire, des masques qui dansent dans les ténèbres.

Une dissonance peut-être un peu à la mode dans le Black ‘avant-gardiste’ (mais est-ce toujours avant-gardiste ?), mais que les Anglais maîtrisent avec un savoir-faire qui nous rappellerait la folie grand-guignolesque d’un TARTAROS ou d’un PENSÉES NOCTURNES (la partie dépresso-dépressive en moins). De longues escales funèbres et angoissantes nous rappelleront un "Moon In The Scorpio", NOCTURNAL MORTUM, tout en en associant quelque voie lactée fumeuse du temps des premiers ARCTURUS. Tout ça certainement pas pour dire que les Brits sont des vilains copieurs, ça certainement pas, mais surtout pour dire qu’ici, on arrive à faire du neuf tout en évoquant le plus vieux. Ce n’est pas de la série B, c’est du vintage d’horreur qui sait où il va, le second degré n’est pas possible, c’est juste aliénant.
On s’engage dans l’œuvre du groupe avec une sorte d’aisance masochiste. Et plus les écoutes passent, plus ces points de références s’écartent, ne restant plus que des noms flottant dans l’air moribond, furibond et patapon.

Dans cette messe noire, le duo britannique ne renie aucun outil, du chœur discrètement malsain aux mélodies circulaires au clavier, la basse décalée et frétillante, la gratte aux accords désaccordés, quasi incohérents. Seule la batterie paraît parfois complètement étouffée, ce qui crée un véritable manque de dynamisme (particulièrement à partir de "Amethyst Lung Concerto", la fin d'album étant une réédition de la première démo du groupe enregistrée en... 1997 !).
Parfois davantage préoccupée par ses instrumentaux morbides que par son visage Black Metal, EBONY LAKE crée un déséquilibre qui ne fait pas forcément défaut, mais pêche par un manque de mélodicité qui nous empêche de trouver une identité propre à chaque morceau (et je dis repères au sens très large, car un "In A Flesh Aquarium" de UNEXPECT, malgré son nombre incroyable de folleries internes, trouve tout seul sa logique… ce qui manquerait peut-être à "In Swathes Of Brooding Light"). En revanche, on se laisse facilement prendre dans les filets d'un album claustrophobe au possible.

EBONY LAKE a ce côté dingue et craignos que j’aime entendre dans un genre Black Symphonique souvent rallié à la cause des grosses productions. Perdant corps et âme dans la création d’ambiance (qui en soi n’est pas totalement nouvelle, mais fait largement honneur à ses références), il en oublie parfois de donner à l’auditeur plus de repères. Une anomalie qui fera forcément débat, car n’est-ce pas là le but de tout album expérimental, particulièrement en musique extrême, de masquer les repères pour mieux torturer son auditeur ?

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   VOLTHORD

 
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- Ophelius (chant, guitare, claviers)
- Mass (chant, guitare, claviers)


1. And From The Seas The Sickening Things
2. I Painted The Suicide Of Neptune
3. The Curious Cave Of Deformities
4. In Swathes Of Brooding Light Skeletal Birds Scratc
5. Human Mannequin Puppeteer
6. Licking At The Nesting's Of Young Fledglings
7. Amerthyst Lung Concerto
8. Within Deepest Red (the Opening Of..)
9. The Theory Of Sexual Carvings
10. A Voice In The Piano



             



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