ISIS pour beaucoup de monde ce n'est que "Oceanic" et "Panopticon", le reste on s'en tartine les parties sensibles. C'est dommage… Surtout qu'il y a de quoi être surpris ! Car oui, ISIS ne déroge pas à la règle qui veut que la plupart des groupes qui commencent à jouer de manière musclée tendent par la suite à adoucir leur recette, allant même, pour certains, jusqu'à rajouter le kilogramme de sucre pour bien sonner FM ou presque. Bon ici, c'est pas le futur de ISIS qui nous intéresse mais bien son passé. L'EP "The Mosquito Control" est, en effet, son premier enregistrement studio digne de ce nom (ouais, la démo sortie la même année c'est pas qu'on s'en fout mais presque).

Je disais donc que le fan, ou du moins le connaisseur, allait être surpris. Alors bon, surpris par quoi ? On ne tardera pas à le savoir, car même si les premières notes de l'album sont assez légères, on aura compris en deux minutes que nous évoluons en milieu hostile. Si vous aimiez bien qualifier de "chape de plomb" les moments lourds d'un "Oceanic", je ne sais pas quel terme vous pourrez employer ici. C'est bien un mur de gratte en béton armé qui vous tombe sur la gueule. Sans concession, cet EP vous file une énorme torgnole et vous envoie un troupeau d'éléphants contre vous. C'est bien simple, le seul réel moment de repos qui vous est accordé… c'est l'intro. Le reste n'est que guitares saturées sur lit de batterie affirmée (même si elle sonne creuse par moments), le tout surplombé d'un magnifique coulis de vocaux arrachés et vociférés.

Tout commence avec un "Poison Eggs" massif, saccadé et aux guitares galopantes, morceau pesant qui se met en place petit à petit afin de dévoiler le son et la tonalité de l'album de manière progressive. Mais une fois ce bon premier titre passé et les présentations faites, le groupe n'hésite pas à lâcher encore plus les chevaux. Bim ! Le parpaing "Life Under The Swatter" plus typé hardcore dans sa manière de vouloir tout déballer et très vite, ses vocaux totalement noyés sous les martèlements de fûts et les guitares hâtives, vous arrive en pleine tronche. Niveau guitares énervées, on sera également servis avec "Hive Destruction" où l'auditeur sera même surpris d'entendre de véritables riffs 100% pur Sludge que des Louisianais n'auraient pas reniés. Mais bon… tout ça c'est bien beau mais voilà la dernière chanson, gros bloc d'asphalte de 11 minutes, qui, pour le coup, joue plus la carte de la lourdeur que celle de la rapidité (relative). Dernier morceau écrasant et torturé (le final de quatre minutes tout en saturation) très sympathique.

Premier essai avec une bonne prod', voire un son totalement massif à maintes reprises. Gros contraste donc avec le reste de la discographie (surtout les dernières galettes). Néanmoins, pas de quoi se relever la nuit ou crier au génie destructeur. Une galette sympathique mais pas aussi captivante que ce qu'ils pourront faire par la suite.


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