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BLACK METAL  |  E.P

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Lexique black metal
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MGŁA [MGLA] - Presence (2006)
Par ENLIL le 21 Mai 2011          Consultée 4214 fois

De cette longue, lente, et terrible période d’asthénie, d’inhibition, de tension appliquée, méthodique, sur l’épiderme rendu irritable de chaque instant, jour, semaine qui voyaient les tempes, piétinées vives par la douleur, se marbrer en de cuisants, livides, et stagnants néants intérieurs – consomptions psychiques sans début ni fin, béance d’un vide investi par l’infernale, tailladante douleur synaptique et la pression, non moins coupante et intolérable, de chaque nerf – il ne reste rien, plus rien de cet ascétisme patiemment, froidement, rigoureusement soutenu… rien, si ce n’est, déjà, une exténuation diffuse, une ample, sourde et lancinante ankylose se répandant dans tout le corps en fourmillants halos névralgiques, comme si celui-ci, après les vagues de blanche et acide et sinusoïdale douleur, se suscitait un remède analogue à celui de l’œil après quelque éblouissement, via une étrange saturation languissante, quelque chose tenant à la fois du sédatif et du traumatique… étape transitoire, non-indéfinie, promesse d’une activité future, d’une santé triomphante pour ainsi dire trempée, affinée par le feu de la douleur, santé à venir et qui vient, qui doit venir…

En attendant ces Saturnales de l’esprit, quoi de mieux, pour le convalescent, que de jouir esthétiquement de sa maladie finissante, de la dépasser en y reconnaissant à nouveau les symptômes, quoique sublimés et rendus supportables par l'art, mais surmontés, aussi, par le fait même de leur restitution en une forme stimulante pour l’esprit, qui se l’approprie selon ses normes vitales d’appréciation ? Musique, physiologie… au fond, même combat ! Ainsi, du Polonais derrière MGłA (fondateur du non-moins orthodoxe et satisfaisant KRIEGSMACHINE) je retiens tout particulièrement cet E.P, qui outre le fait d’apparaître comme l’essai le plus probant de toute sa discographie, trahit, lui aussi, les symptômes d’une intense commotion, dont l’invincible et exténuante course consume (et a consumé !) plus d’une âme.

Soyons francs : ces 20 petites minutes sont un véritable philtre des sorcières, un osmazome infernal ; une fois ouverte la fiole et enfourné le disque dans le lecteur CD, le musc puissant qui s’en dégage, les lourdes effluves qui s'épandent en gangues fuzzy saturent les sens, et plongent dans une fiévreuse, toute rituelle léthargie. Pas de doute : ce qui retentit là tient autant de l’excellence que d’une réelle singularité, a fortiori au regard de la forme paradoxalement « classique » du bouzin. Qu’est-ce à dire, sinon de reconnaître là un authentique talent ?

En fait, si MGłA imprime, tout le long de ces trois compositions homogènes en qualité, une patte mélodique reconnaissable entre mille, un « son » lui appartenant en propre, ce dernier inscrit sa démarche dans la plus pure tradition du BM norvégien des 90’s, DARKTHRONE en tête ; d’un BM ayant érigé l’atrophie du riffing et de la composition, ainsi que le privilège, via une production médiocre, d'effets sonores tels que le fuzz, comme autant d'éléments propres à motiver un certain hypnotisme. De fait MGłA se fiche bien de composer un BM catchy, headbanguant, propre, structuré en tiroirs ; son propos tient moins au savatage inepte de tronche, ainsi que certains Suédois auxquels, pourtant, il a été étrangement assimilé (WATAIN, entre-autre), que d’établir, par une épure et une variation très fluide de mélodies obsédantes, par une composition solide et extrêmement astucieuse, au regard de si peu, un état de transe particulièrement prenant. Aucun superflu ne vient ternir cette pureté foncière : ce suc noir repose dans toute sa capiteuse et essentielle perfection, condensé de tout ce qui me fait adorer le BM.

De fait, cette musique voit son épiderme meurtri, enflammé par ces implacables trémulations tantôt lentes, tantôt tournoyantes de lead crus, délétères et sinueux, aux phrasés fluides, un poil moins arthritiques que la moyenne, s’immisçant jusque dans le moindre repli d’un cerveau que la voix carnassière, saignante de M. dilacère à loisir. La basse, mise en avant, densifie un tout résonnant d'une formidable et charnue ampleur. La batterie, remarquable d’intensité, soutient la procession, dissémine ça et là ses patterns, ralentit le propos en faisant durer le plaisir, break, enclenche des accélérations fiévreuses via lesquelles les guitares, ciselées de souffre et de sel, ne cessent, tels d'écorchants rasoirs, de répandre dans leur sillage le feu du délire (ainsi le climax critique du merveilleux "II").
Puisque sans holocauste, sans dislocation du « moi », nulle incorporation, nulle mise en présence de l’indicible, de l’innommable, de ce qui, dans cette vie, doit rester tu et caché. La musique de MGłA est ce processus, ce rituel brisant os, chairs et volonté pour que l’individu ne soit plus qu’une enveloppe, un medium laissant sourdre, irradier la dévorante Présence. Surprenant que NOEVDIA ne se soit pas emparé de cette tuerie ; en ce qui me concerne, je crois que c’est elle qui s’est emparée de moi. Peut-être pas indéfiniment, je le crains… car la santé…

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- M. (chant, guitare, basse)
- Darkside (batterie)


1. I
2. Ii
3. Iii



             



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