Qui est donc cet Armellino sorti de nulle part ? La réponse est aussi simple que le bonhomme lui-même. Un talentueux guitariste, français qui surprise, n’en est pas à son premier essai. Puisque son premier album date de 1999. Son créneau c’est le Hard Rock et il lorgne plus facilement vers l’instrumental. Aïe !!!!! Le genre possède ses fans et ses références américaines indétronables, Satriani et Vaï en tête. Pensez-vous donc alors que Yann Armellino a quelque chose à dire et à apporter ? Et bien oui et à plus d’un égard.

Même si son nom reste inconnu du grand public, Yann possède ses fans et jouit chez les guitaristes d’un succès d’estime plutôt mérité. Sous contrat chez Ibanez et distribué par Sony, celui qui semblait être un inconnu notoire il y a quelques secondes suscite à présent la curiosité. Non pas qu’être associé à de gros noms de l’industrie soit une carte de visite exemplaire mais en ces temps de crise, plus personne ne prend de risque. Alors si ce Monsieur Armellino se trouve à cette place là aujourd’hui, il convient de lui prêter une oreille attentive. De plus, mon Cher Confrère PowerSylv a déjà rendu hommage au guitariste dans nos mêmes colonnes, soulignant son travail honnête et habité lors de la sortie de son disque "Cross Rock" (2005).

Cette sixième galette porte le doux nom de "Revisited". La teinte sépia du digipack ainsi que le scindement en deux parties du disque, rappelle fortement les temps lointains du vinyle. Sur une première face de cinq titres nommées "Revisited Side", nous retrouvons cinq instrumentaux de Hard Rock basique, efficace et sans fioriture. Là où les précités cadors américains auraient fait pleuvoir des notes à nous en faire mal à la tête, Armellino mise sur le feeling et l’efficacité ne perdant jamais de vu l’importance du groove ("Rock Fort Show"). D’ailleurs, quitte à étaler les influences du six-cordiste, elles seraient plus à chercher du côté d’un certain VAN HALEN ("Smile") pour la virtuosité et du côté de l’Australie en ce qui concerne le blues de "Rythm’N Booze". Avant de s’attaquer de façon bestiale à "I Heard It Through The Grapevine", le fameux titre de la Motown enregistré par Smokey Robinson & the Miracles et immortalisé par Marvin Gaye. Cette première face prend fin avec "Oversea" qui lorgne plus sur la démonstration. Ceux qui aiment cet exercice de style seront comblés. Il en faut pour tous les goûts.

Le "Bonus Side" de quatre titres commence quant à lui très fort avec une nouvelle reprise, celle de l’inépuisable "Crossroads" du mystique bluesman Robert Jonhson, celui-là même qui a vendu son âme au diable !!! Pari remporté haut la main tellement cette reprise respecte l’originale tout en lui insufflant une belle énergie revigorante. Epaulé au chant par Tony Lindsay du célèbre Santana Band, cette version mettra d’accord les rockeux et les blueseux. Histoire de ne pas oublier que nous sommes sur le disque de Yann Armellino, l’homme blond reprend les rênes du manche le temps d’un "Keep Comin" et d’enchaîner avec LE "Imagine" d’un certain John L. de bonne facture, remarquablement jouée mais sans plus. Ce qui est bon n’est pas forcement long, n’en déplaise à certains, le disque se clôt par le l’accoustico-western "Gimme The Sound", furtif et délicat. A peine plus de trente minutes au compteur, "Revisited" est une bonne surprise pleine de fraîcheur.

Le guitariste convaincra ceux qui se laisseront tenter et séduira par son Jeu varié. Evoluant sous la forme d’un trio en compagnie de Joel Salibur et Fred Moreau, respectivement bassiste et batteur, le groupe aura su donner du plaisir sans verser dans une technicité masturbatoire et assommante. Un bon point donc pour le fameux Yann Armellino. Quoi !!! Ce nom ne vous dit rien ? Trop la honte sur vous !!!